Archivé - Modèle de rapport d'examen préalable par catégorie

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Importation d'abeilles domestiques européennes au Canada

4.0 Examen environnemental précédant l'importation d'abeilles européennes certifiées


4.0 Examen environnemental précédant l'importation d'abeilles européennes certifiées

4.1 Introduction

Dans cette section, on trouve un aperçu des conditions environnementales entourant l'importation d'abeilles européennes. Il est ensuite question des effets possibles sur l'environnement et de leur importance. Enfin, on parlera des effets résiduels, des accidents et des erreurs de parcours, des effets environnementaux cumulatifs ainsi que du suivi et du dépistage.

4.2 Conditions environnementales

Historique

L'abeille domestique véritable n'est pas indigène dans les Amériques. En effet, les premières colonies d'abeilles ont été introduites en Amérique du Nord par des colons européens au XVIe siècle. Au fil des ans, les abeilles se sont échappées dans la nature, de sorte qu'elles étaient bien établies partout dans le continent à la fin du XIXe siècle. Finalement, on en est venu à les considérer comme un élément naturel de la faune nord-américaine.

Espèces

Les premières abeilles à être introduites au Canada était de l'espèce inoffensive Apis mellifera, mellifera signifiant «qui porte du miel». De nos jours, on trouve communément Apis mellifera en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient, en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans les Amériques. On en reconnaît 24 sous-espèces. Les diverses races se distinguent par leurs moeurs ainsi que par leurs caractères morphologiques et physiologique : couleur et grosseur du corps, agressivité, étendue de l'aire de butinage, etc. Chez l'espèce Apis mellifera, toutes les races peuvent s 'accoupler entre elles.

L'abeille que l'on trouve familièrement dans nos jardins est le produit d'un mélange de races européennes, chacune pré sentant des avantages et des inconvénients pour l'apiculture. Les deux abeilles européennes les plus communes sont : l'abeille italienne (Apis mellifera ligustica), la plus populaire dans les ruchers commerciaux, et l'abeille du Caucase (Apis mellifera caucasica), espèce docile.

Comme nous l'avons mentionné dans la Section 3.2, le Canada n'importe actuellement les espèces européennes que de la Nouvelle-Zé lande, de l'Australie et d'Hawaï, leurs abeilles s'étant avérées exemptes de maladies et les abeilles africanisées étant absentes de leurs territoires.

4.3 Effets environnementaux et mesures d'atténuation

La préparation de ce Modèle comprenait une étude détaillée de la documentation scientifique relative à l'espèce Apis mellifera et à l'apiculture, des conseils d'experts et d'apiculteurs ainsi qu'une analyse d'une Évaluation canadienne des risques portant sur l'importation d'abeilles domestiques des États-Unis. À partir de l'information ainsi obtenue, nous en sommes arrivés à la conclusion qu'il n'existait potentiellement que trois effets environnementaux à prendre en considération lors de l'importation au Canada d'abeilles européennes certifiées. Les voici : (1) impact sur les populations d'abeilles indigènes; (2) augmentation de la morbidité due à la pullulation du varroa; (3) effet potentiellement négatif sur la santé et la sécurité des gens.

4.3.1  Impacts sur les populations d'abeilles indigènes

Des études menées au cours des ans ont montré que l'introduction d'abeilles européennespouvait, à un certain moment, s'être répercutée sur les populations d'abeilles indigènes. Mais les répercussions les plus graves qu'ont pu avoir les colonies d'abeilles domestiques sur leurs cousines et les plantes indigènes sont survenues en grande partie au cours des 50 ans qui ont suivi leur introduction en Amérique du Nord au XVIe siècle. Il y aurait partage de la nourriture entre compétiteurs avec l'arriv ée des abeilles domestiques ou, en d'autres mots, un bouleversement de multiples relations entre les plantes et les insectes pollinisateurs causé par une seule espèce exotique dominante. Or, de nos jours, le monde compte très peu d'environnements «  vierges » , dépourvus d'abeilles domestiques. Toutes les provinces et tous les territoires du Canada ont été exposés aux espèces européennes d'abeilles domestiques, et les populations d'abeilles domestiques canadiennes sont devenues, comme nous l'avons mentionné plus tôt, un mélange de races européennes. L'importation au Canada d'abeilles européennes n'est donc plus considérée comme une menace pour les populations d'abeilles indigènes, les dommages étant survenus il y a bien des années.

En revanche, les abeilles africanisées sont une espèce agressive qui peut supplanter les colonies et les populations existantes et, donc, avoir des conséquences environnementales négatives sur les populations indigènes et l'industrie apicole. C'est pourquoi le Canada ne permet pas l'importation d'abeilles africanisées.

Les effets qui se font sentir actuellement sur les populations d'abeilles indigènes sont imputés aux pratiques modernes, notamment l'emploi de pesticides, et à la disparition de leur habitat causée par l'urbanisation ou l'intervention humaine sur les espèces de la flore (c.-à-d. la destruction des « mauvaises herbes »). Ces mesures ont réduit les populations indigènes d'abeilles au cours des ans.

4.3.2  Augmentation de la morbidité due à la pullulation des varroas

Comme nous l'avons mentionné dans la Section 3.2, le varroa est un parasite qui peut infester et détruire des colonies entières d'abeilles. Dans le passé, l'importation d'abeilles européennes de régions autres que la Nouvelle-Zélande, l'Australie et l'État d'Hawaï a entraîné des infestations par le varroa. Pour aider à combattre et à limiter la propagation de ce parasite (c.-à-d. en atténuer les effets), le gouvernement canadien a mis en place des protocoles rigoureux et des conditions préalables pour l'importation d'abeilles domestiques. Une autre mesure d'atténuation consiste à soumettre toutes les abeilles importées au Canada à une inspection obligatoire à la frontière canadienne (voir discussion dans la Section 3.2) pour s'assurer qu'aucun acarien n'entre au pays. Les pratiques qui s'appliquent actuellement à l'importation d'abeilles européennes servent à contrer la propagation de cette maladie.

Comme nous l'avons déjà dit dans la Section 3.2, de nombreuses régions du Canada sont actuellement aux prises avec des pullulations d'acariens. En effet, le varroa a été trouvé dans la plupart des provinces, et seules certaines parties en sont exemptes. Par exemple, la Saskatchewan en est pratiquement libre de même que le nord du Manitoba, certaines parties de l'Alberta et des régions situées au nord-ouest de Prince George (Colombie-Britannique). Pour le moment, chaque province applique, comme mesures d'atténuation, ses propres directives de lutte zoosanitaire pour essayer d'éliminer les acariens. Certaines d'entre elles se sont dotées de lois pour contrer la propagation de la maladie. De plus, les apiculteurs peuvent compter sur un grand nombre de travaux et de documents scientifiques pour combattre les acariens présents dans leurs ruches. Toutefois, de nombreux chercheurs prédisent que si les populations d'acariens continuent comme aujourd'hui d'infester les colonies canadiennes et ne peuvent être éliminés, la question de l'importation d'abeilles domestiques exemptes d'acariens risque de ne plus se poser. En effet, si le Canada est infesté, des protocoles stricts pourraient devenir inutiles.

4.3.3  Effet potentiellement négatif sur la santé et la sécurité des gens

Lorsque de nouvelles populations d'abeilles sont introduites dans un habitat, on craint parfois que ces insectes ne menacent la santé et la sécurité des gens. Mais les abeilles européennes importées de la Nouvelle-Zélande, de l'Australie et d'Hawaï sont des races inoffensives d'Apis mellifera. Ces races, qui ont été importées sans danger au Canada pendant des années, posent des risques négligeables pour les populations humaines environnantes. L'essaimage n'est pas un problème ici puisque, comme nous l'avons mentionné plus tôt, les abeilles européennes sont des races inoffensives d'Apis mellifera et sont loin d'être aussi agressives que les abeilles africanisées. Leur piqûre n'est pas non plus mortelle pour les humains.

En fait, les abeilles domestiques servent à améliorer la santé humaine. Par exemple, un tiers de la production alimentaire nord-américaine dé coule directement de la pollinisation des plantes par les insectes, notamment les abeilles. Celles-ci produisent aussi de précieuses substances non alimentaires qui sont bénéfiques pour la santé humaine (voir Section 3.1). Par conséquent, les abeilles domestiques demeureront une partie importante de l'environnement canadien et continueront de jouer un rôle dans le maintien de l'approvisionnement alimentaire et, par le fait même, dans la santé des humains.

4.3.4 Conclusion

Comme nous venons de l'expliquer, peu d' effets environnementaux, voire aucun, ne découleront de l'importation d'abeilles européennes certifiées de la Nouvelle-Zélande, de l 'Australie et de l'État d'Hawaï. Le processus rigoureux de délivrance de permis ainsi que la présence de protocoles d' importation servent de mesures d'atténuation garantissant que les abeilles importées sont exemptes de maladies et qu'il ne s'agit pas d' espèces africanisées. En conclusion, les effets environnementaux sont jugés négligeables.

4.4 Effets résiduels

En présence de vergers, les abeilles aident à la pollinisation des arbres fruitiers et d'autres plantes (voir Section 3.1). Par conséquent, leur introduction dans l'environnement pourrait avoir des bienfaits pour l'environnement aussi bien que pour l'économie. Depuis des anné es, les abeilles font l'objet de vastes études scientifiques qui ont montré l'absence d'effets résiduels significatifs résultant de l'importation d'abeilles européennes pourvu que certains critères d'importation soient respectés.

4.5 Erreurs deparcours et accidents

Durant l'importation, le risque est nul pour le Canada, car c'est le pays hôte qui est responsable des abeilles. À leur arriv ée au Canada, il existe un faible risque qu'elles s'échappent avant de parvenir à destination. Toutefois, ce n'est pas un problè me, car elles sont exemptes de maladies et le permis d'importer s'applique à tout le Canada et non à telle région dans une province. De plus, de nombreuses provinces se sont dotées de directives rigoureuses en matière de transport des abeilles, qui pourraient servir de mesures d'atténuation en réduisant le risque qu'elles s'échappent.

4.6 Effets environnementaux cumulatifs

Une évaluation des effets cumulatifs devrait tenir compte du fait que, même si un projet d'importation n'entraîne pas d'effets environnementaux importants, il peut, en combinaison avec d'autres, avoir des effets cumulatifs néfastes. Toutefois, il est raisonnable de supposer que, puisque l'on prévoit l'absence d'effets environnementaux néfastes importants (voir Section 4.3), mais des effets résiduels bénéfiques (voir Section 4.4), il y a peu de chances que l'importation d'abeilles européennes certifiées produise des effets environnementaux cumulatifs néfastes, d'autant plus que les populations d'abeilles indigènes ont déjà subi les effets escomptés et que le nombre d'abeilles importées est faible en comparaison de l'étendue du territoire canadien. En revanche, l'introduction dans l'environnement canadien d'abeilles africanisées ou autres espèces inacceptables entraînerait probablement des effets environnementaux directs et cumulatifs potentiellement nuisibles.

4.7 Suivi et dépistage

À la lumière de l'information présentée dans les sections précédentes, on constate que l'importation d'abeilles domestiques au Canada n'a pas beaucoup d'effets environnementaux néfastes, voire aucun, pourvu que les importations consistent en des abeilles européennes certifiées, comme le précisent les protocoles d'importation. La surveilllance des effets environnementaux n'est pas considérée comme justifiée. De plus, chaque province s'est dotée de directives et, parfois, d'une loi pour l'entretien des ruches, le transport des abeilles, la lutte contre les maladies et l'inspection des colonies. Toutes ces lignes directrices et marches à suivre peuvent faciliter le suivi grâce à une collaboration avec l'Association canadienne des apiculteurs professionnels (ACAP) ou le Conseil canadien du miel.

Il est important de noter que l'Agence canadienne d'inspection des aliments prend tous les moyens possibles pour s'assure que les abeilles sont exemptes des maladies.

Ainsi l'information incluse dans l'exigence d'importation peut être utilisée pour s'assurer conformité avec la Loi Canadienne sur l'évaluation environnementale.

4.8 Critères d'examen préalable par catégorie

L'évaluation précédente des effets environnementaux que pourrait avoir l'importation d'abeilles européennes au Canada a révélé que les protocoles et méthodes d'importation déjà existants, ainsi que les conditions de certification ont pour résultat de réduire au maximum ces risques. Les critères d'examen préalable ci-après reposent sur les protocoles d'importation et devront servir à l'évaluation environnementale de demandes précises d'importation. Voici ces critères :

  • Les abeilles importées doivent provenir de la Nouvelle-Zélande ou de l'Australie;
  • seules des abeilles européennes certifiées sont acceptables.

Ces critères ont été intégrés au formulaire du RPEPC (voir Section 5.0, figure 2).