Pour une étude globale sur le Fleuve

Nous accueillons très favorablement la tenue d'une analyse régionale du fleuve Saint-Laurent et de ses tributaires visant à connaître l'état de santé de ce cours d'eau essentiel à la préservation de la biodiversité de la province. C'est d'autant plus nécessaire que cette étude soit réalisée dans les plus brefs délais à la lumière des nombreux projets de développement actuellement à l'étude qui accentuent sans cesse la pression sur les écosystèmes humides fragiles du fleuve ainsi que les risques auxquels font face les espèces endémiques en péril.  
 
Nous sommes également d'avis que cette étude ne devrait pas se limiter à une région donnée. L'étude devrait prendre en considération l'entièreté du bassin versant du fleuve Saint-Laurent. Ainsi, l'étude devrait analyser l'impact des polluants présents dans la région des Grands Lacs pour véritablement saisir l'ampleur des risques qu'encourent la faune et la flore du fleuve.
 
Les études d'impacts environnementaux réalisées en lien avec les divers projets de développement industriel le long des berges du fleuve devraient pouvoir compter sur de vastes connaissances scientifiques récentes qui témoignent le plus justement possible des maux auxquels le fleuve est confronté. Il n'est pas raisonnable de croire que les études d'impacts environnementaux peuvent atteindre l'objectif de protéger l'intégrité du fleuve, car leur nature même fait en sorte qu’elles ne considèrent qu'individuellement les effets néfastes des projets de développement proposés.
 
Cette étude serait également l'occasion de débattre plus largement de l'attribution d'un statut juridique propre au fleuve afin de lui accorder des droits inhérents, concrétisant ainsi l'obligation de considérer si les projets de développement induisent non pas des effets néfastes pour les écosystèmes touchés, mais si les droits inhérents du fleuve sont brimés dans la mesure où ledit projet était approuvé par les autorités compétentes.  
  
Le cas de la rivière Magpie est un cas d'espère qui fera école et on se doit de s'en inspirer si l'on est vraiment sérieux dans nos démarches visant non seulement à préserver le fleuve Saint-Laurent, mais également à combattre les changements climatiques.