Archivé - Modèle de rapport d'examen préalable par catégorie

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Importation d'abeilles domestiques européennes au Canada

3.0 Conditions nécessitant l'importation d'abeilles européennes certifiées et description des méthodes d'importation


3.0 Conditions nécessitant l'importation d'abeilles européennes certifiées et description des méthodes d'importation

3.1 Conditions nécessitant l'importation d'abeilles européennes certifiées

Au Canada, 13 000 apiculteurs entretiennent plus de 500 000 ruches. Grâce à un climat nordique caractérisé par de longues journées estivales, à de vastes étendues de trèfle, de luzerne et de canola et à des méthodes sophistiquées de conduite des élevages, le rendement en miel des ruchers canadiens compte parmi les plus élevés au monde.

Au Canada, la production moyenne de miel est de 60 kilos par ruche, soit deux fois plus que la moyenne mondiale. Le Canada est le cinquième producteur en importance, après la Chine, les États-Unis, le Mexique et l'Argentine. Le miel est produit dans les dix provinces et territoires et il rapporte actuellement (1998) 50 millions de dollars aux producteurs. Au Canada, l'Alberta est le plus gros producteur, avec environ 12,3 millions de kilos par année, suivie de la Saskatchewan à 7,7 millions de kilos et du Manitoba à 6,1 millions. Il faut une saison entière à 500 abeilles ouvrières pour réunir une livre de miel. Pour cela, elles butineront environ deux millions de fleurs et parcourront plus de 55 000 milles. Chaque jour, une abeille fera 25 voyages et visitera plus d'un millier de fleurs.

Les abeilles domestiques jouent aussi un rôle essentiel dans la pollinisation des plantes fruitières et légumières, les insectes étant nécessaires pour transporter le pollen d'une plante à l'autre. Au printemps, horticulteurs et maraîchers louent des ruches aux apiculteurs pour s'assurer que cette pollinisation a lieu. On estime que la pollinisation par les abeilles apporte à l'agriculture canadienne une contribution pouvant atteindre 500 millions de dollars par année.

Les abeilles domestiques fabriquent aussi de précieuses substances à usage non alimentaire. Mentionnons :

  • la cire d'abeille pour la fabrication de chandelles et de produits d'entretien ménager comme l'encaustique;
  • le pollen, substance riche en protéines et utilisée comme complément alimentaire;
  • la propolis, substance de plus en plus connue et utilisée comme ingrédient dans les cosmétiques et les baumes pour les lèvres ainsi que comme tonique;
  • la gelée royale, nourriture spéciale confectionnée par les abeilles ouvrières à l'intention de la reine, qui entre dans la composition de crèmes et de lotions pour l'épiderme. Elle a la réputation de ralentir le vieillissement de la peau.

Le miel et d'autres produits à usage non alimentaire étant à la base d'une industrie viable, il importe de maintenir les ruches. Bien que l'industrie canadienne soit presque capable de se suffire en abeilles, un grand nombre de celles-ci ne survivent pas aux hivers longs et rigoureux du Canada, même après l'hivernation des ruches. De plus, des parasites anéantissent une bonne partie des ruches, réduisant ainsi le nombre d'ouvrières disponibles pour produire du miel. C'est pourquoi le Canada importe des abeilles européennes pour maintenir l'effectif nécessaire à la production de miel. Ainsi, environ 8 000 paquets d'abeilles domestiques (chaque paquet contenant deux livres d'abeilles plus une reine) et 150 000 reines sont importés chaque année de Hawaï, de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie.

3.2 Méthodes d'importation

3.2.1  Contexte historisque

Avant 1987, le Canada importait des abeilles européennes de nombreux pays, y compris des États-Unis. Mais deux phénomènes marquants sont survenus, qui ont amené le Canada à limiter l'importation aux abeilles domestiques de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande ainsi qu'aux reines de Hawaï. Ces phénomènes ont été la dissémination de l'acarien mortel responsable de la varroase et la propagation d'une esp èce agressive d'abeilles domestiques (abeilles africanisées) sur tous les continents.

3.2.2 Varroa

Le varroa (Varroa jacobsoni) est un acarien parasite spécialisé qui ne s'attaque qu'à l'abeille domestique. Doté de pièces buccales appropriées, il se repaît du couvain et des adultes. Le développement de son propre couvain et son cycle biologique sont étroitement synchronisés avec celui du couvain de l'abeille. En l'absence de mesures de lutte acaricide, des colonies entières périront.

Le varroa est largement répandu partout en Europe et aux États-Unis. Des représentants de l'industrie canadienne du miel ont travaillé étroitement avec l'Agence canadienne d'inspection des aliments pour établir des protocoles d'importation internationaux dans le but d'empêcher l'infestation de s'étendre à tout le Canada. À l'heure actuelle, si notre pays compte de nombreuses régions qui ont été infestées par l'acarien (ainsi que par d'autres acariens moins communs, comme l'acarien de l'abeille, qui lui aussi a été introduit au pays à la faveur d'importations), il reste encore de vastes superficies qui en sont exemptes. Chaque province s'est chargé e, en adoptant des lois et des politiques sur le transport, de combattre et d'enrayer les maladies qui frappent les populations d'abeilles.

L'Australie et la Nouvelle-Zélande étant les seuls pays qui se sont avérés exempts d'acariens, ils offrent au Canada une source saine d'abeilles européennes. L'État de Hawaï a été incapable de fournir suffisamment de données de surveillance pour nous garantir qu'il était complètement exempt d'acariens. Cependant l'Agence canadienne d'inspection des aliments et l'Association canadienne des apiculteurs professionnels (ACAP) ont jugé qu'il était possible d'importer seulement des reines de Hawaï, leur état sanitaire étant beaucoup plus facile à contrôler. Quoi qu'il en soit, le Canada se réserve le droit de révoquer les privilèges d'exportation d'abeilles de ces pays si l'on y découvre le varroa à un moment quelconque.

3.2.3 Abeilles africanisées

Un autre problème qui risque de se répercuter sur les populations d'abeilles domestiques et sur l'industrie du miel est l'infiltration d'abeilles africanisées au Canada. Pour le moment, notre pays en surveille étroitement les déplacements en Amérique centrale et du Sud. D'ailleurs, on les trouve maintenant dans certaines parties des États-Unis. Cette race d'abeilles mellifères est réputée très agressive et potentiellement dangereuse pour les apiculteurs et les populations. Par exemple, les abeilles africanisées ont provoqué deux décès au Texas depuis 1990, 150 au Mexique de même que 1 000 au Brésil depuis 1957. En plus d'être agressives, elles peuvent envahir des colonies existantes d'abeilles européennes. Or, les reines européennes et leurs colonies sont incapables de résister à l'extrême concurrence des populations africaines férales.

L'Australie, la Nouvelle-Zélande ainsi que l'État de Hawaï sont tous exempts d'abeilles africanisées ce qui, là encore, les rend admissibles à exporter des abeilles domestiques au Canada. Toutefois, s'il fallait qu'à un moment donné l'on trouve des abeilles africanisées là-bas, ces contrées pourraient perdre le droit d'exporter des abeilles au Canada.

3.2.4  Protocoles d'importation et permis

Au Canada, la marche à suivre actuellement pour importer des abeilles européennes est la suivante :

Premièrement, l'importateur doit effectuer un examen environnemental préalable pour s'assurer que l'importation au Canada d'abeilles européennes n'entraîne pas d'effets néfastes pour l'environnement. Deuxièmement, ce document est remis à un agent d 'importation de l'ACIA qui est chargé de prendre une décision à la lumière du paragraphe 20(1) de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale. Cet examen préalable est ensuite transmis à un agent de l'environnement à l'Administration centrale de l'ACIA à Ottawa (Ontario).

Ce n'est qu'après que l'ACIA a pris une décision sur l'examen préalable à la lumière de la LCEE que l'importateur peut remplir une demande de permis d'importation d'animaux, démarche qu'exige la Loi sur la santé des animaux et son règlement d'application. Deuxièmement, l'agent d'importation doit veiller à ce que l'importateur ait satisfait à la série détaillée de conditions de sélection avant de lui remettre ce permis. Ces conditions concernent l'importation de reines et celle de paquets d'abeilles domestiques; elles énoncent une partie des exigences en matière de certification, de santé et d'inspection à respecter avant d'importer des abeilles européennes. Ces exigences sont également précisées dans les différents protocoles d'importation qui ont été préparés pour l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'État d'Hawa ï.

Ces protocoles d'importation, qui correspondent à chacun des trois exportateurs d'abeilles domestiques susmentionnés, ont été r édigés à la suite de l'interdiction d'importer au Canada des abeilles domestiques en provenance des États-Unis (édicté e le 1er janvier 1988) en vertu du Règlement interdisant l'importation des abeilles domestiques découlant de la Loi sur la santé des animaux. Ces protocoles d'importation sont très stricts et énoncent les conditions dans lesquelles les abeilles domestiques sont certifiées (certificat sanitaire) et deviennent donc admissibles à entrer au Canada. Par exemple, voici, en termes généraux, quelques-unes des conditions de certification que doivent respecter ces deux pays et l'État d'Hawaï. La certification exige que :

  • les abeilles soient un produit du pays exportateur;
  • les acariens et les abeilles africanisées n'existent pas dans cette contrée;
  • les abeilles soient exemptes de maladies;
  • les abeilles viennent d'un ou de ruchers qui sont enregistrés et qui respectent la loi nationale et ses modifications;
  • la nourriture donnée aux abeilles durant l'expédition ne contienne pas de miel;
  • les abeilles soient expédiées par avion selon les trajets et les règles spécifiés dans le protocole;
  • les abeilles soient inspectés à leur arrivée au Canada.

Par conséquent, le processus de certification défini par les protocoles d'importation sert de mécanisme d'examen préalable garantissant que les abeilles importées sont exemptes de maladies et sont d'une espèce acceptable.

3.2.5  Périodes d'importation

Au Canada, la saison d'importation des abeilles domestiques se résume généralement à la période allant d'avril jusqu'à la fin de mai. Il est rare que des abeilles soient import ées après mai, car elles doivent commencer à recueillir du pollen tôt dans la saison et les reines ont besoin de temps pour accroître leurs colonies.