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Fiche d'information

Commission d'évaluation environnementale du projet de mine et d'usine de concentration de Voisey's Bay
Description du projet et des éléments dont il faut tenir compte pendant l'examen public

1. Le Projet

Voisey's Bay Nickel Company Ltd. (le «promoteur») propose d'exploiter une mine et une usine de concentration de nickel, de cuivre et de cobalt près d'un lieu que les Inuit du Labrador connaissent sous le nom de Tasiujatsoak, que les Innu du Labrador connaissent sous le nom de Kapukuanipant-kauashat et qui est aussi connu sous le nom de baie Voisey. On évalue à 150 millions de tonnes les ressources minérales en question. Le gisement est constitué de trois corps minéralisés appelés Ovoid, Eastern Deeps et Western Extension. Le premier serait exploité à l'aide de techniques d'excavation à ciel ouvert. Quant aux deux autres, on utiliserait des techniques d'exploitation souterraine. Le minerai serait transformé en concentrés de nickel et de cobalt et en concentrés de cuivre au moyen de procédés de broyage conventionnels. Les concentrés seraient expédiés à une fonderie hors place. Ce projet d'exploitation minière est appelé ci-après le «projet».

Le site

La mine et l'usine de concentration qu'on propose d'exploiter seraient situées dans le nord du Labrador, à 35 kilomètres au sud-ouest de Nain et à 79 kilomètres au nord-ouest d'Utshimasits (Davis Inlet). Dans cette région au climat subarctique, les étés sont courts, et les hivers, longs. Le relief environnant est accidenté; les élévations peuvent atteindre 400 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le projet se déroulerait, en majeure partie, dans une vallée protégée menant, au nord, à la baie Anaktalak, et au sud, à la baie Voisey (Figure 1). Les résidus et les stériles seraient déposés dans des vallées situées à l'est de la mine. Les vallées sont largement boisées, tandis que les régions des hautes terres sont principalement constituées de roches stériles. La zone du projet comporte plusieurs bassins hydrographiques comprenant des cours d'eau peuplés d'ombles chevaliers et d'autres poissons. Cette zone fait présentement l'objet de négociations sur les droits territoriaux des autochtones entre la province de Terre-Neuve et du Labrador, l'Association des Inuit du Labrador et le Canada, de même qu'entre la province de Terre-Neuve et du Labrador, la nation Innu et le Canada.

Composantes du projet

Sont prévus, durant le cycle de vie du projet :

  • des installations et des activités d'exploitation minière souterraine et à ciel ouvert;
  • la construction et l'exploitation de centres d'entreposage des stériles et des morts-terrains;
  • des voies de chantier permanentes;
  • des bancs d'emprunt et des carrières;
  • de même que les voies permettant d'y accéder;
  • une piste d'atterrissage;
  • une usine de concentration;
  • un bassin d'accumulation des résidus;
  • un complexe de logements et de services;
  • une station portuaire incluant des quais de chargement et un lieu d'entreposage des concentrés;
  • des zones d'entretien et d'entreposage, y compris des dépôts d'équipement et de carburant;
  • des installations d'entreposage et de fabrication d'explosifs;
  • un système de traitement des eaux usées, un système d'alimentation et de distribution électriques, un réseau d'aqueduc, des systèmes de captage et de drainage d'eau et un système de communications.

Le projet comprend des activités liées à l'exploitation et à l'infrastructure exposées ci-dessus, par exemple le transport du personnel et des marchandises ainsi que l'expédition des concentrés.

Mine à ciel ouvert

La mine à ciel ouvert serait exploitée à l'aide de méthodes conventionnelles. Les stériles seraient entreposés près de la mine ou dans un bassin d'enfouissement, selon les risques de production d'acide qu'ils présentent. On évalue à 13,7 millions de tonnes la quantité de morts-terrains qui seraient enlevés et entreposés près de la mine. Environ 20,5 millions de tonnes de stériles ne produisant pas d'acide seraient entreposés dans des installations de surface. Un million de tonnes de stériles, considérés comme pouvant produire de l'acide, seraient placés dans un bassin d'enfouissement. Il pourrait être nécessaire de traiter les eaux usées provenant du bassin d'enfouissement du minerai à très basse teneur.

Mine souterraine

Pour extraire les gisements souterrains, on procéderait au fonçage de puits, à l'abattage à l'explosif, puis à l'opération de roulage par chargeurs-transporteurs. Environ 15,5 millions de tonnes de stériles seraient extraits de la mine souterraine. Quinze millions de tonnes de stériles sont considérés comme pouvant produire de l'acide et seraient placés dans un bassin d'enfouissement; l'autre demi-million de tonne serait entreposé à la surface. On procéderait à la récupération des eaux provenant des sites miniers à ciel ouvert et souterrains et de l'écoulement provenant des entassements de stériles et de morts-terrains et, au besoin, on assurerait leur traitement avant leur rejet.

Transport et usine de concentration

Le minerai serait transporté à une usine de concentration, puis transformé en concentrés de nickel, de cobalt et en concentrés de cuivre à l'aide de procédés de concassage, de broyage et de flottation. L'usine de concentration serait conçue en fonction d'un taux de production initial de 15 000 tonnes de minerai par jour. Les concentrés seraient transportés par camion aux installations d'entreposage dans la station portuaire de la baie Anaktalak, puis expédiés à la fonderie.

Résidus

Les résidus issus du processus de concentration peuvent produire de l'acide et seraient placés dans un bassin d'enfouissement permanent afin d'empêcher la production d'acide et la lixiviation des métaux. Le lieu d'enfouissement des résidus, que privilégie le promoteur, est un lac situé à environ 12 kilomètres au nord-est de l'usine. Le promoteur soutient que ce lac est suffisamment grand pour contenir les résidus des ressources minérales en question. L'exploitation du site comprendrait des barrages périmétriques, des portes de contrôle, des routes d'accès, la diversion des eaux de surface et, au besoin, des lagunes tertiaires. Les eaux de décantation seraient régénérées et recyclées, et l'excès d'eau serait traité s'il y a lieu avant d'être évacué.

Routes maritimes

On envisage jusqu'ici trois routes maritimes (au nord, à l'est et au sud) pour le passage des vraquiers transportant le concentré entre les îles situées au large de la côte du Labrador et le projet de station portuaire de Kakiak (Edward's Cove). Présentement, l'option préférée est la route possible au nord qui suit une partie de la Strathcona Run, c'est-à-dire la route maritime existante qui mène à Nain . Trois options relatives à la saison d'expédition sont à l'étude. Le concentré pourrait être expédié pendant l'inter-glacial (expédition saisonnière). Il pourrait également être expédié jusqu'au début de l'englacement et durant la débâcle (expédition prolongée). Enfin, il pourrait être expédié toute l'année durant sans interruption (expédition à l'année longue). Le promoteur préférerait échelonner l'expédition du concentré sur le plus grand nombre de mois possible; toutefois, vu l'importance de la glace pour les déplacements, l'environnement, la chasse et la pêche en hiver, le promoteur consultera encore la population locale et les organismes gouvernementaux de réglementation au sujet de la saison d'expédition.

L'emploi

Environ 700 personnes seraient embauchées pendant l'étape de la construction. Durant l'exploitation, environ 500 personnes seraient embauchées, outre le personnel engagé à forfait. La durée de vie prévue du projet dépasse 20 ans et dépend des ressources minérales ainsi que du taux de production. Les travailleurs seraient transportés sur les lieux du projet par avion et seraient logés sur place. On ne prévoit pas urbaniser le site.

Fermature de la mine

À la fermeture de la mine, le site serait désaffecté et réhabilité pour reprendre un peu son aspect initial. Le désaffectation et la réhabilitation s'effectueraient progressivement; elles commenceraient au début de l'exploitation minière et se poursuivraient tout au long du projet jusqu'à la résignation des baux par le promoteur.

2. Les éléments dont il faut tenir compte pendant l'examen public

Les définitions contenues dans l'article 1 du protocole d'entente sur l'évaluation environnementale du projet d'exploitation minière à la baie Voisey s'appliqueront au présent supplément. L'examen tiendra compte des éléments énumérés ci-après dans la mesure où ils concernent chacune des phases du projet :

  1. La description du projet, y compris ses limites dans le temps et dans l'espace;
  2. La nécessité du projet;
  3. Les raisons d'être et la justification du projet;
  4. Une analyse des solutions de rechange, y compris :
    1. des solutions de rechange au projet,
    2. des moyens de rechange, pour réaliser le projet, qui soient possibles sur les plans technique et économique, et les effets environnementaux de ces moyens de rechange;
  5. Les limites temporelles et spatiales des champs de l'étude;
  6. La mesure dans laquelle la diversité biologique est touchée par le projet;
  7. La description de l'environnement actuel dont on peut s'attendre raisonnablement qu'il sera touché, directement ou indirectement, par le projet, y compris une description suffisante des caractéristiques de base de cet environnement;
  8. La description de l'état futur probable de l'environnement pendant la durée de vie prévue du projet, si le projet n'était pas approuvé;
  9. Les effets environnementaux du projet, y compris les effets environnementaux découlant de mauvais fonctionnements, d'accidents ou d'événements fortuits qui pourraient se produire en rapport avec le projet;
  10. Les effets environnementaux cumulatifs possibles du projet;
  11. L'importance des effets décrits aux articles 9 et 10 ci-dessus;
  12. Les mesures d'atténuation proposées qui sont techniquement et économiquement possibles et qui atténueraient les effets environnementaux négatifs du projet, y inclus l'interaction de ces mesures avec les plans de gestion existants;
  13. Les propositions relatives à la surveillance de la conformité en matière d'environnement;
  14. Les mesures propres à rehausser tout effet environnemental bénéfique;
  15. Des propositions de plan d'urgence;
  16. Les effets résiduels associés au projet, et l'importance de ces effets;
  17. La nécessité d'un programme de suivi en rapport avec le projet ainsi que ses obligations;
  18. La capacité des ressources renouvelables, risquant d'être touchées de façon importante par le projet, de répondre aux besoins du présent et à ceux des générations futures;
  19. La portée de l'application du principe de précaution au projet;
  20. Les commentaires reçus par la commission pendant l'examen.