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Rapport d'étude approfondie

Champ White Rose
Rapport d'étude approfondie

PRÉSENTÉ PAR :

HUSKY OIL OPERATIONS LIMITED (L'EXPLOITANT)
PIÈCE 801, SCOTIA CENTRE
235, RUE WATER
ST. JOHN'S (TERRE-NEUVE) A1C 1B6
TÉLÉPHONE : (709) 724-3900
TÉLÉCOPIEUR : (709) 724-3915

Avril 2001

PRÉFACE

Ce rapport d'étude approfondie porte sur le projet d'exploitation du champ White Rose. Il a été préparé conformément aux exigences de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale (LCEE). Il présente un résumé du projet et un aperçu de ses effets potentiels. Pour en savoir plus sur ce projet de mise en valeur et sur ses effets, le lecteur est prié de consulter l'Étude approfondie du champ pétrolifère White Rose, laquelle comprend une introduction et une description du projet, un énoncé des incidences environnementales (partie un) et un énoncé des incidences socio-économiques (partie deux) (Husky Oil, 2000a), ainsi que le Rapport complémentaire sur l'étude approfondie (Husky Oil, 2001a).

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Introduction


Introduction

Le présent rapport d'étude approfondie décrit les effets environnementaux possibles (y compris les effets cumulatifs, pris en compte aux termes de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale (LCEE)), du projet de mise en valeur du champ White Rose, situé au large de la côte est de la province de Terre-Neuve. Les gisements du champ White Rose se trouvent à environ 350 km à l'est de Terre-Neuve, sur la bordure orientale du bassin Jeanne d'Arc, à environ 50 km des champs Terra Nova et Hibernia (figure 1.1). Le bassin sédimentaire Jeanne d'Arc est le principal bassin pétrolifère de la côte est de l'Amérique du Nord.

La société Husky Oil Operations Limited (Husky Oil) compte parmi les principales sociétés qui exploitent les ressources pétrolières extracôtières de l'est du Canada. Elle détient environ 32 % des intérêts économiques nets dans les zones du bassin Jeanne d'Arc faisant l'objet d'une licence de découverte importante. Ses avoirs actuels sont le résultat d'investissements substantiels et d'un vaste programme d'exploration lancé en 1982, ainsi que d'une série d'acquisitions réalisées au cours des 18 dernières années. White Rose est un des cinq secteurs visés par une licence de découverte importante et exploités par Husky Oil au large de Terre-Neuve. Husky Oil est une filiale en pleine propriété de Husky Energy Inc., une société ayant son siège à Calgary (Alberta), au Canada.

L'aire de découverte importante de White Rose est constituée de plusieurs gisements de pétrole et de gaz, y compris les gisements Avalon Sud, Ouest et Nord. Ces gisements s'étendent sur environ 40 km² et contiennent une quantité de pétrole récupérable estimée à 36 millions de mètres cubes (230 millions de barils). Husky Oil, en collaboration avec Petro-Canada, propose de mettre en valeur ces gisements de l'aire de découverte importante White Rose. Petro-Canada est l'exploitant du champ Terra Nova, et, comme Husky Oil, détient des intérêts substantiels dans la zone d'exploration extracôtière de Terre-Neuve. Les parts respectives détenues par Husky Oil et Petro-Canada dans ce projet de mise en valeur du champ pétrolifère White Rose s'établissent à 72,5 % et à 27,5 %.

1.1 Contexte rélementaire

Husky Oil et Petro-Canada (les promoteurs) souhaitent obtenir les autorisations réglementaires appropriées pour la mise en valeur du champ White Rose.

Le projet White Rose est assujetti aux dispositions de la LCEE. L'Office Canada-Terre-Neuve des hydrocarbures extracôtiers (OCTHE) doit délivrer une licence de production pour le projet. C'est lui qui, en vertu de l'alinéa 5(1) c) de la LCEE, « administre le territoire domanial et en autorise la cession, ... ou celle de tout droit foncier relatif à celui-ci... en vue de la mise en ?uvre du projet ». L'OCTHE est donc l'« autorité responsable » en ce qui a trait au projet et exige à ce titre la réalisation d'une évaluation environnementale visant à déterminer si ce projet aura des effets négatifs importants. L'étude approfondie constitue l'instrument principal de cette évaluation.

Figure 1.1 : Emplacement du champ White Rose

Figure 1.1 : Emplacement du champ White Rose

Le ministère des Pêches et des Océans (MPO) a déterminé que le projet risquait d'entraîner « la détérioration, la destruction ou la perturbation de l'habitat du poisson » et qu'il convenait donc d'obtenir une autorisation pour « exploiter des ouvrages ou des entreprises » présentant un tel risque, conformément au paragraphe 35(2) de la Loi sur les pêches. Comme ce paragraphe constitue une clause de déclenchement aux termes de la LCEE, le MPO est également une autorité responsable en ce qui a trait à l'évaluation environnementale du projet. En outre, pour obtenir cette autorisation, les promoteurs doivent élaborer un régime d'indemnisation que le MPO utilisera dans la préparation d'un accord d'indemnisation pour les pertes d'habitats productifs de poisson conformément à sa politique sur la gestion de l'habitat du poisson.

Par ailleurs, Environnement Canada a déterminé que les travaux d'excavation des entonnoirs souterrains effectués pendant la réalisation du projet et le dépôt des déblais sur les fonds marins avoisinants nécessiteraient vraisemblablement un permis d'immersion en mer, conformément à la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, ce qui fait de ce ministère une autorité responsable à ce titre. Finalement, Industrie Canada a déterminé que le matériel radio utilisé sur le site devrait également être approuvé conformément à l'alinéa 5(1) f) de la Loi sur la radiocommunication, ce ministère devenant donc lui aussi une autorité responsable du projet. Le projet en question doit faire l'objet d'une « étude approfondie » en vertu de la LCEE puisqu'il doit se conformer au Règlement sur la liste d'étude approfondie, partie IV, Projets pétroliers et gaziers, article 11. L'OCTHE est l'autorité responsable principale de cette évaluation et, à ce titre, il doit assurer la coordination des activités d'examen des autres autorités responsables ainsi que celles des autres ministères gouvernementaux et organisations spécialisées qui participent à cet examen.

L'étude approfondie du projet de mise en valeur du champ White Rose se compose d'une introduction et d'une description du projet, d'un énoncé des incidences environnementales (EIE) (partie un) et d'un énoncé des incidences socio-économiques (EISO) (partie deux) (Husky Oil, 2000a). Elle a également fait l'objet d'un rapport complémentaire (Husky Oil, 2001a).

En plus de faire l'objet d'une évaluation environnementale dans le cadre de l'étude approfondie prévue par la LCEE, le projet de mise en valeur du champ White Rose doit faire l'objet d'un examen coordonné par l'OCTHE en vertu des Lois de mise en ?uvre de l'Accord Atlantique. Une demande de mise en valeur (Husky Oil, 2001b) comportant un plan de retombées économiques Canada-Terre-Neuve, un plan de mise en valeur, un EIE, un EISO ainsi qu'un plan préliminaire de sécurité/évaluation du concept a été présentée en janvier 2001 et fait actuellement l'objet d'un examen. Dans le cadre de ce processus, l'OCTHE a confié à un commissaire l'examen de la demande de mise en valeur. Cet examen portera sur les mesures incorporées dans la conception du projet et dans les plans d'exploitation pour assurer la sécurité publique et la protection de l'environnement, sur la démarche préconisée pour la mise en valeur et l'exploitation proposées et potentielles des ressources pétrolières contenues dans la zone de découverte importante de White Rose, et sur les bénéfices qui devraient en échoir à la province de Terre-Neuve et du Labrador et au Canada, compte tenu en particulier des exigences du plan de retombées économiques. Un examen public approfondi sera également réalisé et constituera un élément clé de ce processus.

1.2 Portée du projet

Husky Oil a soumis une description du projet à l'OCTHE le 21 mars 2000, en indiquant son intention de lancer le processus d'évaluation environnementale (Husky Oil, 2000b). Le 21 juillet 2000, l'OCTHE, le MPO, Environnement Canada et Industrie Canada présentaient un document d'orientation visant à faciliter la préparation du rapport d'étude approfondie. Le projet en question est résumé brièvement ci-dessous.

Les gisements du champ pétrolifère White Rose, répartis sur une superficie approximative de 40 km² dans le bassin Jeanne d'Arc, pourraient contenir une quantité de pétrole récupérable estimée à 36 millions de mètres cubes (230 millions de barils). On propose d'utiliser un navire de production, de stockage et de déchargement (PSD) semblable à celui du projet Terra Nova. Le navire PSD pourra entreposer entre 111 000 et 135 000 m³ (700 000 et 850 000 barils) de pétrole (environ huit à dix jours de production); il sera équipé d'installations de traitement, ainsi que des équipements et d'une tourelle qui faciliteront le positionnement et les man?uvres d'intervention d'urgence.

Le forage se fera à partir de trois ou quatre unités de forage, équipées chacune de leurs puits de production et de leurs puits d'injection d'eau et de gaz. Ces unités de forage seront installées dans des entonnoirs excavés dans le fond marin afin de protéger les installations contre l'action de l'affouillement des icebergs. Elles seront reliées au navire PSD par des conduites flexibles et des tubes prolongateurs. La tourelle du navire PSD est conçue pour permettre à ce dernier de se détacher de l'unité de forage et de se déplacer, en cas d'urgence.

La mise en valeur du champ White Rose nécessitera le forage de 10 à 14 puits de production dans le réservoir Avalon Sud. La production globale de tous ces puits devrait osciller entre 12 000 et 18 000 m³ (75 000 à 110 000 barils) de pétrole par jour. On prévoit également de forer de 8 à 11 puits d'injection d'eau et de gaz afin de maintenir la pression du réservoir et d'assurer la conservation des ressources. Les puits seront forés par étapes, sur une période de quatre à six ans. Il faudra de quatre à six puits de production, de un à trois puits d'injection d'eau et un puits d'injection de gaz pour lancer la production.

L'eau de mer sera traitée puis injectée dans le réservoir géologique pour maintenir la pression. Le gaz produit sera conservé par réinjection et servira, le cas échéant, à maintenir la pression du réservoir. On ne compte pas procéder au torchage du gaz produit, sauf pour répondre à des besoins limités d'exploitation, d'entretien ou de sécurité. Les réserves du gisement Avalon Sud devraient pouvoir être exploitées pendant environ 14 ans.

Le projet à évaluer comporte donc les étapes suivantes :

  • construction, installation, exploitation, entretien, modification, déclassement et abandon d'une installation de production pétrolière sur le champ White Rose (correspondant à la description du projet de mise en valeur du champ White Rose préparé par Husky Oil en date du 17 mars 2000);
  • construction, installation, exploitation, entretien, modification, déclassement et abandon des installations sous-marines utilisées sur le champ White Rose, y compris les installations de forage et de reconditionnement des puits, les conduites d'écoulement sous-marines ainsi que toute excavation et tout dépôt de déblais;
  • utilisation des navires de soutien, y compris, mais non exclusivement, les unités mobiles de forage en mer, les navires et les hélicoptères d'approvisionnement et d'escorte de la plate-forme et les pétroliers-navettes, en plus des activités en cours ou prévues à l'avenir.

Aucune nouvelle installation terrestre ne devrait être requise à l'appui des activités énumérées ci-dessus. Toutes les activités de construction et de fabrication terrestres devraient être effectuées aux sites industriels existants.

Le projet est décrit en détail au chapitre 2 du présent rapport.

1.3 Portée de l'évaluation environnementale

Le rapport d'étude approfondie présente une évaluation des effets possibles du projet de mise en valeur. Les effets environnementaux, tels que définis au paragraphe 2(1) de la LCEE, sont les changements que le projet pourrait causer à l'environnement, y compris toutes leurs répercussions sur la santé humaine et les conditions socio-économiques, le patrimoine physique ou culturel ou l'utilisation actuelle des terres et des ressources à des fins traditionnelles par les Autochtones, ainsi que sur toute structure, site ou objet présentant une importance historique, archéologique, paléontologique ou architecturale. Ils comprennent en outre les effets possibles de l'environnement sur le projet. La LCEE n'exige pas d'évaluation des effets socio-économiques, sauf si ces derniers découlent d'effets biophysiques, ou s'ils ne sont pas pris en compte ailleurs. Tel qu'indiqué pendant le processus de consultation publique du projet White Rose (section 3.1), les intervenants ont soulevé un certain nombre de questions concernant les effets socio-économiques ne découlant pas directement des changements apportés à l'environnement. Ces effets potentiels (positifs et négatifs) sont également abordés dans le présent document, pour des raisons d'exhaustivité, mais leur évaluation se fera principalement dans le cadre du processus d'examen de la demande de mise en valeur, prévu dans les Lois de mise en œuvre de l'Accord atlantique.

L'évaluation examine en outre les effets environnementaux de défectuosités ou d'accidents qui pourraient survenir en rapport avec le projet, ainsi que tout effet cumulatif prévisible que ce projet, en combinaison avec d'autres projets ou activités identifiés ou non, pourrait raisonnablement entraîner. Les autres projets et activités pris en compte dans l'évaluation de ces effets cumulatifs comprennent : le projet Hibernia, le projet Terra Nova, les activités d'exploration extracôtières, la pêche commerciale, le transport maritime et (pour les oiseaux marins) les activités de chasse.

L'alinéa 16(2) d) de la LCEE indique que toute étude approfondie réalisée en vertu de la Loi doit tenir compte de « la capacité des ressources renouvelables, risquant d'être touchées de façon importante par le projet, de répondre aux besoins du présent et à ceux des générations futures. » Or, comme il sera démontré dans le présent document, le projet de mise en valeur du champ White Rose ne risque pas d'avoir une incidence négative significative sur l'environnement. Par ailleurs, comme ce projet n'aura vraisemblablement pas d'effet négatif sur les ressources renouvelables, la prise en compte de ce facteur n'est pas jugée pertinente dans le cadre de la présente évaluation.

Le présent rapport d'étude approfondie est un résumé général de l'Étude approfondie sur le projet d'exploitation du champ White Rose (Husky Oil, 2000a; 2001a). Il s'intéresse surtout aux exigences particulières de la LCEE, et propose une synthèse et une refonte des sections de cette étude. L'Étude approfondie a elle-même été préparée conformément aux exigences détaillées du rapport d'orientation dont il était question plus haut, comme on pourra le constater à l'examen du tableau 1.1 ci-dessous.

Tableau 1.1 : Tableau des concordances entre l'étude approfondie et le document d'orientation préparé en vue de l'évaluation environnementale du projet White Rose

Facteurs à prendre en compte Section(s) où ils sont examinés
Généralités
But du projet Étude approfondie, section 1.3
Justification du projet Étude approfondie, section 1.3
Solutions de rechange Étude approfondie, section 1.3
Autres moyens de réaliser le projet qui sont techniquement et économiquement faisables (et effets environnementaux correspondants) Étude approfondie, section 1.4
Méthodes d'évaluation environnementale Partie un, section 4.2
Partie deux, section 2.2
Rapport complémentaire
Détermination des hypothèses à tester Partie un, sections 4.3.5, 5.9.3, 7.1, 8.11
Effets environnementaux du projet (y compris ceux attribuables aux défectuosités et aux accidents) Partie un, chapitres 4, 5
Partie deux, chapitres 3, 4, 5, 6, 7
(Examinés tout au long des Parties un et deux)
Rapport complémentaire
Effets environnementaux cumulatifs Partie un, sections 4.2.5, 4.3.4, 4.4.4, 4.5.4, 4.6, 5.9.2.5
Partie deux, sections 2.2, 4.3, 5.2, 5.3, 5.4, 5.5, 5.6, 6.2, 6.3, 6.4, 7.2.2
(Examinés tout au long des Parties un et deux)
Rapport complémentaire
Importance des effets environnementaux du projet (y compris les critères significatifs) Partie un, sections 4.2, 4.3, 4.4, 4.5, 4.6, 5.9
Partie deux, sections 2.2, 4.3, 5.2, 5.3, 5.4, 5.5, 5.6, 6.2, 6.3, 6.4, 7.2, 7.3
Rapport complémentaire
Mesures d'atténuation des effets négatifs importants (y compris les interventions d'urgence et les mesures d'indemnisation) Partie un, chapitres 4, 5
Rapport complémentaire
Importance de tout effet environnemental négatif après la mise en ?uvre des mesures d'atténuation (y compris la faisabilité des mesures d'atténuation supplémentaires ou accrues) Partie un, sections 4.3, 4.4, 4.5, 4.6, 4.7, 5.9, chapitre 6
Partie deux, sections 4.4, 5.2.3, 5.3.3, 5.4.3, 5.5.3, 5.6.3, 6.2.3, 6.3.3, 6.4.3, 7.3
La capacité des ressources renouvelables, risquant d'être touchées de façon importante par le projet, de répondre aux besoins du présent et à ceux des générations futures Non pertinente, tel qu'indiqué dans le commentaire concernant l'alinéa 16 (2)( d) à la page 5
Nécessité et exigences de tout programme de suivi Partie un, sections 4.2.7, 4.3.5, 4.4.5, 4.5.5, 5.9.3, 6.10.4, 8.11, 8.12, chapitre 7
Partie deux, sections 4.4, 5.2.3, 5.3.3, 5.4.3, 5.5.3, 5.6.3, 6.2.3, 6.3.3, 6.4.3, 7.3.2
Rapport complémentaire
Commentaires du public Étude approfondie, section 1.5
Partie un, section 4.2.1
Partie deux, section 2.2.1
JWEL (2000)
Examen des facteurs abordés dans les sections pertinentes des Lignes directrices de l'OCTHE (1988) Étude approfondie, section 1.5
Partie un, section 4.2.1
Partie deux, section 2.2.1
Examen des questions et des préoccupations soulevées à l'occasion des examen réglementaires et des consultations organisées avec les intervenants et le public Étude approfondie, section 1.5
Partie un, section 4.2.1
Partie deux, section 2.2.1
JWEL (2000)
Définitions des CVE identifiées (y compris leurs sous-composantes ou sous-ensembles) et motifs de leur sélection Partie un, section 4.2.2
Partie deux, section 2.2.2
Rapport complémentaire
Limites spatiales et temporelles de l'évaluation environnementale Partie un, section 4.2.3
Partie deux, section 2.1
Rapport complémentaire

Effets cumulatifs du projet et d'autres projets ou activités, y compris :

  • Pêche;
  • Chasse (oiseaux marins);
  • Transport maritime;
  • Projet Hibernia;
  • Projet Terra Nova;
  • Activités d'exploration pétrolière
Étude approfondie, section 1.8
Partie un, sections 4.2.5, 4.3.4, 4.4.4, 4.5.4, 4.6, 5.9.2.5
Partie deux, sections 2.2, 4.3, 5.2, 5.3, 5.4, 5.5, 5.6, 6.2, 6.3, 6.4, 7.2.2
(Examinés tout au long des Parties un et deux)
Rapport complémentaire
Critères pour l'évaluation de l'importance des effets environnementaux négatifs Partie un, sections 4.2.4, 4.2.6
Partie deux, section 2.2
Rapport complémentaire
Qualité de l'air
Émissions atmosphériques (y compris les estimations annuelles) Partie un, sections 4.3.1.16, 4.3.2.13, 4.4.1.5, 4.4.2.6, 8.8.3.1
Rapport complémentaire
Effets des émissions atmosphériques sur la santé et la sécurité Partie un, annexe 4.A
Émissions de gaz à effet de serre (y compris les estimations et les moyennes annuelles aux fins des rapports et des mesures d'atténuation) Partie un, sections 4.3.1.16, 4.3.2.13, 8.8.3.1, ammexe 8.A
Ressources marines
Zone des fonds marins qui sera perturbée par le dragage, l'excavation de tranchées et l'élimination des déblais de dragage, de forage et des autres types de déchets Partie un, sections 4.2.1.1, 4.3.1, 4.3.2
Rapport complémentaire
Détermination de la superficie de la zone touchée des fonds marins Partie un, section 4.3.1.3
Rapport complémentaire
Oiseaux marins / migrateurs
Répartition (spatiale et temporelle) des espèces Partie un, sections 3.1.4, 3.9
Rapport complémentaire
Habitats, alimentation, reproduction et migrations Partie un, section 3.9
Espèces particulièrement sensibles (p. ex. menacées ou en danger de disparition Partie un, section 3.9.4.4
Attraction possible des oiseaux Partie un, section 4.4
Risque de bioaccumulation des métaux lourds contenus dans les déchets produits dans le cadre du projet Partie un, section 4.4
Effets des survols d'aéronefs sur les concentrations / colonies d'oiseaux Partie un, sections 4.4.1.7, 4.4.2.8
Effets des déversements d'hydrocarbures ou des rejets contrôlés en mer Partie un, sections 4.4.1, 4.4.2, 4.4.3, 4.4.4, 5.9.2.2
Rapport complémentaire
Méthodes d'évaluation et d'étude de la mortalité des oiseaux Partie un, section 7.1.2
Conception / mise en ?uvre des mesures d'atténuation des effets du projet sur les oiseaux Partie un, section 4.4, chapitres 6, 8
Poissons, mollusques, crustacés, reptiles et mammifères marins, ainsi que leurs habitats respectifs et la colonne d'eau dont ils dépendent
Conditions existantes dans la zone du projet, la zone et la région touchées (y compris la répartition, l'abondance et les stades de développement des espèces présentes) Partie un, chapitres 2, 3
Rapport complémentaire
Emplacement, type, diversité et étendue des habitats des poissons dans la zone du projet et les zones touchées (notamment celles dont dépendent les poissons et y compris les habitats critiques) Partie un, chapitres 3, 4
Partie deux, chapitre 7
Rapport complémentaire
Effets environnementaux (y compris les effets cumulatifs), compte tenu des effets létaux et sublétaux, des rapports interspécifiques, de la santé et de la productivité des poissons et des habitats touchés Partie un, sections 4.3, 4.5, 5.9, 7.2
Rapport complémentaire
Utilisations du milieu marin
Superficie et emplacement des zones d'exclusion Étude approfondie, section 1.2
Partie un, section 4.3
Partie deux, section 7.2
Trafic maritime lié au projet (voies de transport, volumes, calendriers et types de navires) Étude approfondie, section 1.2.1
Partie un, sections 4.3, 4.4, 4.5
Partie deux, sections 7.2, 7.3
Effets sur l'accès aux zones de pêche Partie deux, sections 7.2, 7.3
Effets sur le trafic maritime et la navigation (y compris les activités de recherche) Partie deux, sections 7.2, 7.3
Rapport complémentaire
Activités commerciales et récréatives traditionnelles actuelles ou prévisibles, y compris les activités de subsistance (Autochtones), la pêche par les flottilles étrangères (y compris celle des espèces sous-utilisées et des espèces faisant l'objet d'un moratoire, en tenant compte de la nature évolutive et traditionnelle des activités de pêche) Partie un, section 3.8
Partie deux, chapitre 7
Rapport complémentaire
Effets des opérations du projet et des accidents sur les activités de pêche actuelles et prévisibles Partie deux, sections 7.2, 7.3
Rapport complémentaire
Effets d'une altération réelle ou perçue des mollusques Partie un, sections 4.3, 5.9.2
Partie deux, sections 7.2, 7.3
Effets cumulatifs sur les pêches Partie deux, section 7.2.2
Rejets et émissions
Effets des émissions électromagnétiques des équipements radio sur la sécurité du personnel et mesures d'atténuation ou d'élimination de ces effets Partie un , section 8.8.3.6
Effets prévus des rejets sur l'environnement marin (y compris les déblais de dragage, les fluides et les déblais de forage, l'eau produite, l'eau de cale, les eaux usées sanitaires et domestiques, l'eau de refroidissement et les eaux de ponts) Étude approfondie, section 1.2.1
Partie un, sections 4.3, 4.4, 4.5
Rapport complémentaire
Caractérisation, quantification et modélisation des rejets prévisibles (y compris une description des modèles utilisés) Étude approfondie, section 1.2.1
Partie un , sections 4.3.1.4, 4.3.2.5
Hodgins et Hodgins (2000)
Rapport complémentaire
Méthodes de réduction, de recyclage et de récupération des déchets Étude approfondie, section 1.2.1
Partie un, sections 4.3.1, 4.3.2, 8.8.3
Faisabilité de la réinjection sous-marine de l'eau produite et des déblais de forage mélangés aux fluides de forage à phase organique Partie un, section 4.3.1.4, 4.3.2.5
Rapport complémentaire (document justificatif)
Accidents
Détermination des risques d'éruption Partie un, sections 5.2, 5.7
Évaluation des risques de déversements de tous volumes Partie un, sections 5.3, 5.4, 5.5, 5.6, 5.7
Devenir modélisé des hydrocarbures déversés (y compris modèles, analyses et données) Partie un, sections 5.8, 6.10
Rapport complémentaire
Effets environnementaux des déversements d'hydrocarbures et de substances chimiques Partie un, sections 4.3, 4.4, 4.5, 5.9
Partie deux, sections 7.2, 7.3
Rapport complémentaire
Effets cumulatifs de la pollution « chronique » des Grands Bancs Partie un, sections 4.3.4, 4.4.2, 4.4.4, 4.5.4, 5.9.2
Efficacité des mesures d'intervention d'urgence en cas de déversement Partie un, section 6.10, chapitre 8
Environnement physique
Conditions météorologiques et océanographiques, et conditions sur les fonds marins (y compris les conditions extrêmes) Partie un, chapitre 2
Rapport complémentaire
Glaces de mer et icebergs (y compris les problèmes d'affouillement par les icebergs) Partie un, sections 2.5, 2.6.3
Rapport complémentaire
Programmes de surveillance, d'observation et de prévision de l'environnement physique Partie un, section 2.5.4, chapitre 6
Gestion des glaces / mesures de sécurité (y compris les critères de débranchement et l'évaluation de l'efficacité des techniques de détection et d'évitement) Étude approfondie, section 1.7
Partie un, section 2.5.4, chapitre 6
Gestion de l'environnement
Système de gestion des promoteurs / du projet Partie un, chapitre 8
Politiques et méthodes de prévention de la pollution Partie un, section 6.10, chapitre 8
Programmes de surveillance des effets environnementaux Partie un, sections 4.2.7, 4.3.5, 4.4.5, 4.5.5, 5.9.3, 6.10.4, 8.11, chapitre 7
Partie deux, section 7.3.2
Rapport complémentaire
Surveillance de l'application des directives environnementales Partie un, section 8.12
Mesures de vérification du système de gestion Partie un, section 8.8
Rapport complémentaire
Formation des employés et des entrepreneurs à la protection de l'environnement Partie un, section 8.2.5
Méthodes de sélection et de gestion des produits chimiques Partie un, section 4.3.1.4
Rapport complémentaire
Politiques et méthodes de liaison / interaction avec le secteur des pêches Partie un, sections 8.8, 8.14
Partie deux, section 7.3
Programme(s) d'indemnisation des groupes touchés par les dommages accidentels Partie un, sections 4.3.4, 8.14
Partie deux, sections 7.2, 7.3
Stratégie et options d'indemnisation pour les dommages causés aux habitats du poisson Partie un, sections 4.3, 7.2
Rapport complémentaire
Planification des interventions d'urgence Partie un, chapitre 6
Surveillance des effets sur l'environnement (SEE)
Caractéristiques des programmes de SEE des activités régulières et des accidents (y compris leur conception) Partie un, sections 4.2.7, 4.3.5, 4.4.5, 4.5.5, 5.9.3, 6.10.4, 8.11, chapitre 7
Partie deux, section 7.3.2
Rapport complémentaire
Paramètres à contrôler et motifs de leur choix (dont la prise en compte des besoins des oiseaux, des reptiles et des mammifères, des pêches, de la santé et de la productivité des poissons, des crustacés et des mollusque, des habitats du poisson et de la qualité de l'environnement marin) Partie un, sections 4.2.7, 4.3.5, 4.4.5, 4.5.5, 5.9.3, 6.10.4, 8.11, chapitre 7
Partie deux, section 7.3.2
Rapport complémentaire
Établissement de liens entre les hypothèses de contrôle et les hypothèses vérifiables Partie un, section 7.1
Rapport complémentaire
Informations de base liées au site Étude approfondie, annexe 1.B
Partie un, section 7.6
Rapport complémentaire
Intégration dans un programme régional de SEE Partie un, section 7.3
Rapport complémentaire
Distinction entre les « signaux » et les « bruits » dans les programmes de surveillance Partie un, section 4.3.5
Examen indépendant / par les pairs des résultats de la surveillance Partie un, section 7.6
Rapport complémentaire
Intégration des résultats de la surveillance dans les systèmes de gestion de l'environnement Partie un, sections 7.1, 8.11
Besoins éventuels en matière d'indemnisation pour la perturbation des habitats du poisson et de contrôle postérieur aux opérations de dragage Partie un, sections 4.3.1.3, 7.2
Partie deux, section 7.3.2
Rapport complémentaire
Abandon / déclassement
Plans d'abandon / de déclassement du site du projet à la fin de la période de production, y compris tout besoin en matière de surveillance postérieure à l'abandon du site Partie un, sections 4.3.3, 4.4.3, 4.5.3, chapitre 7
Partie deux, chapitre 13
Rapport complémentaire

1.4 But de projet et justification

Husky Oil et son partenaire, Petro-Canada, pensent que la mise en valeur du champ pétrolifère White Rose peut répondre à une demande opportune des marchés internationaux et générer des retombées économiques pour la province de Terre-Neuve et du Labrador et pour le Canada. Ce projet multipliera les possibilités d'emploi et de formation pour les habitants de la province et contribuera à la croissance de l'infrastructure de l'industrie pétrolière et aux possibilités d'affaires en augmentant la demande de biens et de services nécessaires. À terme, le projet attirera de nouveaux investissements dans la province et contribuera donc à la croissance soutenue des économies provinciale et canadienne.

1.5 Solutions de rechange

Il existe divers autres moyens de répondre à la demande des marchés en énergie, y compris l'hydroélectricité, l'énergie nucléaire et la cogénération. On peut en outre envisager une réduction des besoins énergétiques des consommateurs. Compte tenu de la situation qui existe actuellement dans la province de Terre-Neuve et du Labrador, et notamment de l'existence d'infrastructures permettant la mise en valeur des ressources pétrolières et gazières extracôtières et de l'état actuel des connaissances en matière de ressources renouvelables, la mise en valeur du champ White Rose constitue un moyen approprié de répondre à la demande globale actuelle des marchés en énergie.

Il serait par ailleurs envisageable d'entreprendre d'autres projets du genre dans un autre secteur. Toutefois, les promoteurs ont déterminé que les conditions du marché et le développement des infrastructures nécessaires à l'exploitation des réserves d'hydrocarbures extracôtiers de Terre-Neuve favorisent l'investissement dans la mise en valeur du champ White Rose. Les analyses techniques et économiques réalisées sur ce projet en ont déterminé la faisabilité technique, économique et environnementale.

1.6 Autres moyens de réaliser le projet

Huit options ont été examinées au départ pour la mise en valeur du champ White Rose :

  • installation flottante de production, de stockage et de déchargement (PSD) en acier;
  • installation flottante PSD en béton;
  • installation flottante de production, de forage, de stockage et de déchargement en acier;
  • structure à embase-poids en béton;
  • structure semi-submersible en acier, avec ou sans stockage intégré;
  • structure semi-submersible en béton;
  • plate-forme en béton à lignes tendues détachable;
  • parois bétonnées et unité de production flottante.

Les critères d'évaluation comprenaient :

  • les exigences techniques;
  • les coûts d'investissement;
  • le délai de réalisation;
  • la maturité du concept;
  • la faisabilité du concept;
  • les risques envisageables.

L'évaluation des options a été réalisée en deux volets. Le premier volet comportait un tri qualitatif, qui a permis d'éliminer les options dont le développement comportait des failles ou qui ne répondaient pas aux principaux critères techniques. C'est à cette étape qu'on a rejeté la plate-forme à lignes tendues, l'unité de production flottante avec parois bétonnées et l'installation flottante de production, forage, stockage et déchargement en acier, qui ne répondaient pas aux exigences techniques du projet ou qui n'avaient jamais été mises à l'épreuve dans les conditions d'exploitation difficiles qui caractérisent les sites extracôtiers.

Les cinq options restantes (installations flottantes PSD en acier ou en béton, installation semi-submersible en acier avec ou sans stockage intégré, installation semi-submersible en béton et structure à embase-poids) ont fait l'objet d'une évaluation plus approfondie au cours de laquelle on a pris en compte le délai de réalisation, les coûts d'investissement, la maturité et la faisabilité du concept, et les risques prévisibles. Les deux seuls concepts jugés techniquement et économiquement viables à l'issue de cette évaluation étaient l'installation semi-submersible en acier avec ou sans stockage intégré et l'installation flottante, ou navire PSD, en acier. Le navire PSD en acier a finalement été jugé le plus rentable, en même temps qu'il présentait le moins de risques techniques. L'installation semi-submersible et le navire PSD ne diffèrent pas beaucoup en ce qui a trait aux étapes de la mise en valeur, de l'exploitation et du déclassement, aux risques d'accident et aux interactions avec l'environnement. Par exemple, les activités de construction et les perturbations qu'elles causent, les rejets, les structures et les activités de soutien sont très semblables dans ces deux options. En conséquence, leurs effets prévisibles sont les mêmes.

L'évaluation des options envisageables a permis de conclure qu'il serait préférable, pour la mise en valeur du champ pétrolifère White Rose, d'utiliser un navire PSD en acier et des puits forés dans des entonnoirs souterrains semblables à ceux utilisés pour le projet Terra Nova. Le coût et le délai de réalisation sont les deux critères qui ont finalement permis de classer ce dispositif en tête de liste.

Comme le navire PSD en acier a été jugé préférable, à l'issue d'une évaluation rigoureuse, et comme les interactions possibles avec l'environnement ne sont pas très différentes de celles qui caractérisent l'option semi-submersible, les effets possibles sur l'environnement de ce système ont été évalués et sont décrits dans le présent rapport d'étude approfondie.

1.7 Effets de l'énvironnement sur le projet

Le projet White Rose doit être conçu pour résister aux conditions météorologiques extrêmes qui caractérisent l'environnement de l'Atlantique Nord. L'environnement physique du site White Rose, et notamment l'état de la mer, les courants océaniques, la glace, le vent, les vagues et les variables météorologiques, sont décrits en détail dans la partie un de l'Étude approfondie (chapitre 2). Les données appropriées ont servi à élaborer les fondements du concept. Par exemple, il convient de tenir compte de phénomènes physiques comme l'accumulation de la glace dans tout calcul de la charge des structures aériennes. La glace pose un problème sérieux, et la présence possible d'icebergs exige l'aménagement d'entonnoirs souterrains et de tranchées, pour la protection des collecteurs des puits et des conduites d'écoulement. Il faut également prévoir la vidange des conduites et le détachement des tourelles pour permettre au navire PSD de se déplacer au besoin. La gestion des glaces fera partie intégrante de la planification des interventions d'urgence propres au projet; elle comportera des mesures de surveillance et de déviation des glaces ou de détachement et de déplacement des installations (ces mesures sont décrites en détail dans l'Étude approfondie (partie un)). Un plan conjoint sera également mis en ?uvre afin de faciliter la surveillance et la gestion des glaces et de faciliter la prise de décision concernant le débranchement du navire PSD. Le problème de l'encrassement biologique, causé par la colonisation des structures par les communautés épibenthiques, sera également pris en compte dans la conception technique du projet. Des procédures seront mises en place pour éliminer ce problème et protéger les structures contre la détérioration.

1.8 Aperçu de l'évaluation

Les sections suivantes décrivent la portée du projet, l'évaluation de ses effets environnementaux et socio-économiques potentiels ainsi que les mesures d'atténuation et de suivi proposées par les promoteurs. On conclut finalement que le projet de mise en valeur du champ White Rose ne risque pas d'avoir d'effets négatifs importants sur l'environnement.

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Le projet de mise en valeur du champ White Rose


Le projet de mise en valeur du champ White Rose

2.1 Description du projet

Le gisement White Rose sera exploité à l'aide d'installations de complétion sous-marines reliées à un navire PSD monocoque amarré à un endroit où l'eau atteint une profondeur d'environ 125 m. Le pétrole sera transporté par un pétrolier-navette. On trouvera dans les sections suivantes une description des diverses composantes et activités liées au projet. L'Étude approfondie (Husky Oil, 2000a; 2001a) contient une description plus détaillée.

2.1.1 Système de production

Le système de production choisi est un navire de production, de stockage et de déchargement (la figure 2.1 illustre un navire PSD en acier typique de la mer du Nord). Les installations de production sont montées sur le pont de ce navire. Le pétrole est acheminé à partir des puits par des conduites d'écoulement et des tubes prolongateurs jusqu'à la tourelle, puis aux installations de production. Il est stocké dans les réservoirs du navire, et périodiquement déchargé à l'aide d'une canalisation spéciale dans un pétrolier-navette.

La coque du navire PSD mesurera environ 200 à 300 m de long, 40 à 45 m de large et 22 m de haut. Elle sera renforcée pour résister à la glace et pèsera environ 31 000 tonnes. Les installations de production atteindront un poids sec d'environ 7 300 tonnes. Le navire PSD sera amarré à une tourelle géostationnaire ancrée au fond de la mer. Cette tourelle sera détachable pour permettre au navire de se déplacer, le cas échéant, afin d'éviter les icebergs. Le navire pourra pivoter autour de la tourelle afin d'offrir en tout temps une résistance minimale aux vents dominants et aux vagues.

Le navire PSD aura une capacité de stockage d'environ 111 000 à 135 000 m³ (700 000 à 850 000 barils) de pétrole, soit environ huit à dix jours de production. Il sera en mesure d'absorber une production maximale de 12 000 à 18 000 m³ (75 000 à 110 000 barils) par jour, une production de gaz maximale de 6 à 7 millions de m³ par jour et une production d'eau maximale variant de 15 000 à 30 000 m³ par jour. À cause de la présence possible d'icebergs dans la région, il sera amarré à une tourelle détachable et pourra se déplacer par ses propres moyens.

Le navire PSD maintiendra sa position entre les entonnoirs souterrains. Le pétrole sera acheminé par des conduites d'écoulement dans les réservoirs du navire, par l'intermédiaire d'une tourelle située près de la proue du navire. Le pétrole stabilisé sera déchargé dans un pétrolier-navette à l'aide d'une canalisation située à la poupe du navire. Pour des raisons de conservation, le gaz produit sera comprimé et réinjecté dans les formations géologiques par l'intermédiaire de la tourelle, à l'aide de conduites spéciales.

Figure 2.1 : Navire PSD en acier typique de la mer du Nord

Figure 2.1 : Navire PSD en acier typique de la mer du Nord

Même si la conception des installations n'en est encore qu'à l'étape préliminaire, les promoteurs prévoient tout de même ne recourir qu'à un seul système de traitement, et n'avoir besoin d'aucune installation spéciale. Le pétrole sera stabilisé à l'aide d'un système de séparation classique, et débarrassé de l'eau qu'il contient à l'aide d'un séparateur électrostatique. Le gaz sera comprimé en vue d'être réinjecté à l'aide d'un système de compression multi-étagé. La configuration proposée comprend un système de compression à deux ou trois étages, fonctionnant à l'aide de turbines à gaz.

Les locaux d'habitation seront situés à la poupe ou à la proue du navire, et bien isolés des installations de traitement. Les installations contenant du pétrole et du gaz seront situées à distance sécuritaire des locaux d'habitation. L'équipage sera généralement constitué de 45 à 50 employés permanents, et d'un groupe d'employés temporaires pouvant atteindre de 80 à 85 personnes. L'aménagement des locaux devra tenir compte des exigences de l'exploitation normale du navire, ainsi que des opérations de branchement, de mise en service et d'entretien.

Les équipements seront principalement installés sur un plan horizontal surplombant le pont du navire. On prévoit qu'ils seront constitués d'unités, de modules ou de palettes pré-assemblés. Le nombre et la taille des unités seront déterminés à l'étape de la conception des installations. Ces installations devront remplir diverses fonctions, dont les suivantes : traitement de l'eau produite et de l'eau mazouteuse; filtration et injection d'eau de mer; production d'énergie; refroidissement et chauffage; alimentation en carburant et gaz inerte; torchage et ventilation; drainage; injection chimique; adduction d'eau; azote; diesel et carburéacteur; air comprimé; puissance hydraulique; déglaçage; sécurité et contrôle.

La sécurité du personnel et la protection de l'environnement feront l'objet d'une attention particulière. Elles seront prises en compte dans la disposition et la construction des systèmes de sécurité qui comprendront : des vannes d'arrêt d'urgence; un système de torchage et de purge d'urgence; un drain pour déchets dangereux; un système de détection du feu et des gaz; un système de protection active et passive contre les incendies; des parcours d'évacuation du personnel; des installations de refuge temporaire et d'évacuation; des systèmes de conservation d'énergie et des systèmes d'évacuation des rejets gazeux et liquides.

La communication constitue un élément critique de l'exploitation d'une installation pétrolière extracôtière puisqu'elle en assure à la fois la sécurité et le bon fonctionnement. Le navire PSD, les installations terrestres et tous les navires de soutien seront dotés de systèmes de communication modernes de la voix, des données et des images. Les génératrices seront choisies afin de répondre aux besoins en énergie électrique du navire PSD, tant en conditions normales qu'en situations d'urgence. Elles pourront être alimentées au gaz ou au diesel. D'autres génératrices alimentées au carburant diesel seront prévues pour les situations d'urgence.

2.1.2 Installations sous-marines

Les installations sous-marines du projet White Rose comprendront tout l'équipement nécessaire à l'exploitation sécuritaire et efficace des puits sous-marins, et au transfert des fluides extraits et injectés entre les puits et le navire PSD. Elles comprendront tous les équipements de complétion des têtes de puits, les têtes de production, les collecteurs, les conduites d'écoulement, les ombilicaux, les tubes prolongateurs, les structures du fond marin, les systèmes de contrôle et toutes les interfaces requises pour assurer le bon fonctionnement des installations et des équipements d'essais, d'installation, d'inspection et d'entretien.

Les têtes de puits sous-marines seront installées dans des entonnoirs souterrains, à l'abri de l'affouillement des icebergs. Les équipements devront être installés dans les entonnoirs de manière à ce que leur partie supérieure se trouve à au moins 2 à 3 m sous la profondeur maximale d'affouillement des icebergs dans cette région. Les collecteurs et les conduites d'écoulement devront être conçus pour limiter toute conséquence environnementale négative, en cas de défaillance ou d'endommagement. Les systèmes de canalisation devront pouvoir être purgés, en cas de risque d'affouillement par les icebergs. Ils devront pouvoir être inspectés, testés, réparés, remplacés ou enlevés facilement. Des vannes de fermeture d'urgence permettront d'assurer la sécurité du personnel et de limiter les effets environnementaux, en cas d'endommagement accidentel des installations.

On présente à la figure 2.2 un aperçu de la disposition des installations sous-marines. Le plan de base actuel du projet White Rose prévoit l'excavation de trois entonnoirs souterrains qui seront reliés au même navire PSD :

  • 1 - au nord (à environ 7 km);
  • 2 - au sud (à environ 2,5 km);
  • 3 - à l'ouest (à environ 2,5 km).

Chaque entonnoir est constitué d'une excavation rectangulaire d'environ 30 m de longueur sur 20 m de largeur, profonde d'environ 11 m, aux parois formant des plans inclinés dont le gradient de pente est de 3 : 1.

2.1.3 Système d'exportation/transport

Les équipements de déchargement seront installés à la poupe du navire PSD; ils devront comporter un système de comptage aux fins du prélèvement fiscal. Le système et son débit de déchargement seront fixés en fonction des conditions environnementales susceptibles d'influer, par exemple, sur le transbordement du pétrole dans le pétrolier-navette.

Figure 2.2 : Disposition des installations sous-marines du champ White Rose

Figure 2.2 : Disposition des installations sous-marines du champ White Rose

Les promoteurs n'ont pas encore déterminé la destination finale du pétrole brut. Des pétroliers-navettes serviront à l'exportation de ce pétrole vers les marchés de l'est de l'Amérique du Nord, de la côte du Golfe du Mexique, vers d'autres destinations internationales ainsi qu'à une installation de transbordement comme celles qui existent actuellement à Whiffen Head (Terre-Neuve) ou à Statia (Nouvelle-Écosse). Selon la distance à parcourir et les volumes de pétrole brut à transporter, on utilisera de un à trois pétroliers. Il s'agira de navires à double coque dont la taille sera choisie en fonction des volumes à transporter. L'augmentation d'achalandage des voies maritimes due à ce projet (et qui est donc évaluée dans le présent rapport) sera limitée aux voies de transport de la zone des Grands Bancs, jusqu'à l'entrée des routes maritimes internationales. Ces routes relèvent des conventions internationales, et les transporteurs du pétrole brut de White Rose seront tenus, par contrat, de les respecter (p. ex. Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL) et Convention internationale sur la préparation, la lutte et la coopération en matière de pollution par les hydrocarbures (OPRC)). La législation fédérale canadienne pertinente (p. ex. Loi sur la marine marchande du Canada) s'appliquera également. La figure 2.3 illustre les voies de transport reliant le projet White Rose aux principales routes maritimes internationales.

La question de savoir si les pétroliers-navettes seront immatriculés au Canada dépendra de la stratégie adoptée pour l'attribution des contrats de transport du pétrole. En tout état de cause, le transport sera effectué par des navires de première classe exploités par des armateurs de bonne réputation. Le transport à destination de ports de débarquement canadiens sera vraisemblablement effectué par des navires battant pavillon canadien.

Figure 2.3 : Voies de transport utilisées pour le projet White Rose

Figure 2.3 : Voies de transport utilisées pour le projet White Rose

2.2 Construction et installation

On compte entreprendre les études de conception plusieurs mois avant l'approbation du projet afin de respecter l'échéancier de production et d'accroître ainsi la viabilité du projet. Toutes les décisions d'approvisionnement qui doivent être faites avant que l'on obtienne les approbations réglementaires le seront donc sous réserve des résultats de l'examen réglementaire et de l'approbation finale du projet. La sanction du projet par les promoteurs, qui dépend de l'approbation réglementaire et de la confirmation de la viabilité commerciale du projet, en constituerait la première étape et conduirait à la construction, à l'installation et à la mise en service. On prévoit que la production devrait débuter environ 36 mois après la sanction du projet. Toutes les activités de construction et de fabrication sur terre devraient s'effectuer aux sites industriels existants.

2.2.1 Construction du système flottant de production, de stockage et de déchargement

Historiquement, la coque ou la superstructure et les structures supérieures des navires PSD ont été construites dans des installations distinctes situées à des endroits différents, et on prévoit que le projet White Rose ne fera pas exception à cette règle. À l'heure actuelle, il n'existe au Canada aucun chantier naval équipé d'une cale sèche assez grande pour construire la coque du navire. Les structures supérieures seront fabriquées par modules individuels dont la taille dépendra des capacités de levage du chantier naval et des retombées économiques envisageables pour le Canada et Terre-Neuve. La tourelle est normalement fabriquée en deux sections; la base est intégrée à la coque du navire et la portion supérieure est installée plus tard. La structure est construite par sections préfabriquées et assemblée sur la coque, ou séparément pour être mise en place plus tard. Les installations du pont du navire sont normalement fabriquées par unités, modules ou palettes pré-assemblés. La coque et la portion supérieure de la tourelle, les équipements du pont et les autres installations sont livrés à un site d'assemblage terrestre pour être assemblés, montés et testés avant d'être acheminés au site de production.

2.2.2 Installations sous-marines

Des fabricants spécialisés fourniront les canalisations flexibles de production et les tubes prolongateurs d'injection adaptés aux conditions environnementales rudes qui caractérisent le champ White Rose. Généralement, les tubes prolongateurs sont livrés tout équipés et testés, prêts à l'installation. Les collecteurs et les conduites d'écoulement acheminent le pétrole brut aux tubes prolongateurs. Les collecteurs comprennent les dispositifs d'entrée-sortie, les canalisations, les vannes et l'équipement de contrôle, le tout monté sur une base.

Beaucoup des composantes spécialisées seront faites de pièces forgées de haute qualité nécessitant un traitement à la chaleur, des méthodes de soudage spéciales et un usinage de précision. L'installation des têtes de production nécessitera l'utilisation d'outils d'installation et d'essai spéciaux. Les conduites d'écoulement seront flexibles ou rigides et faites d'acier. Les conduites flexibles seront préparées par le fabricant et prêtes à installer. Les conduites rigides seront fabriquées par sections de longueur appropriée au transport et à la manutention, en tenant compte de la capacité de la barge de pose. On envisagera la possibilité d'installer les conduites d'écoulement par faisceaux encloisonnés. Si cette option est retenue, les faisceaux seront fabriqués sur terre, à un site de construction propice. On pourrait également envisager la possibilité de souder les sections de canalisation d'acier sur terre, et de les enrouler sur des bobines en vue de leur transport et de leur installation en mer.

Selon leur taille, les collecteurs seront installés directement par le puits central d'une unité de forage semi-submersible ou, si leur taille le permet, directement à partir du pont d'un navire de soutien capable de les déposer sur le fond marin d'où ils pourront être récupérés et installés par une unité de forage.

On aura recours à un navire à positionnement dynamique équipé pour l'installation des canalisations flexibles et des câbles afin d'installer les tubes prolongateurs et les conduites d'écoulement. Il faudra peut-être recourir à des plongeurs pour procéder aux branchements.

Les têtes de puits seront installées dans les entonnoirs souterrains via le puits central de l'unité de forage. Lorsque le forage sera terminé, l'unité de forage pourra également servir à l'installation des têtes de production sous-marines. Le branchement définitif des puits aux collecteurs à l'aide de brides de raccordement pourrait être confié à des plongeurs.

2.2.3 Navires de soutien

Les promoteurs projettent de louer les services de navires de soutien qui seront chargés du ravitaillement et des services d'escorte de secours et de gestion des glaces.

2.2.4 Services de forage

On aura recours, pendant toute la durée du cycle de production du champ pétrolifère, à une ou plusieurs unités de forage semi-submersibles qui s'occuperont des opérations de forage, de réentrée et de complétion des puits. Ces unités seront louées. Elles seront amarrées à chaque puits, et soutenues par des chaînes et des ancres. Les navires de soutien équipés d'un dispositif de mouillage serviront au déploiement et à la récupération des ancres, de concert avec l'équipement de manutention des ancres de la plate-forme de forage.

2.3 Forage de reconnaissance et complétion des puits

Depuis la découverte du champ White Rose, en 1984, avec le forage du puits N-22, huit puits de délimitation supplémentaires ont été forés puis inactivés ou abandonnés.

Sur les quelque 18 à 25 puits nécessaires à la mise en valeur du gisement White Rose, de 10 à 14 seront des puits de production, six à huit serviront à l'injection d'eau et deux ou trois à l'injection de gaz.

On pourrait au départ forer jusqu'à dix puits avant le début de la production. Les puits seront forés par groupes. Des unités de forage mobiles semi-submersibles serviront au forage et à la complétion des puits avant l'arrivée du navire PSD. Les autres puits seront forés parallèlement aux premiers, conformément aux objectifs d'épuisement des gisements. On compte entreprendre les opérations de forage plusieurs mois après la sanction du projet.

Le programme de complétion des puits du champ White Rose est conçu pour maximiser la productivité tout en respectant des conditions appropriées de risque et d'intégrité des puits. On a procédé à la modélisation de la performance des puits en tenant compte des propriétés observées lors du forage des puits de découverte et de délimitation en utilisant deux scénarios : puits jaillissants et puits exploités par injection de gaz. Le modèle du puits jaillissant laisse conclure à des débits initiaux variant entre 2 800 et 4 200 m³/j avec des puits de production horizontaux à canalisations de 140 mm. Le puits d'un réservoir moyen devrait donner un débit de 3 600 m³/j de pétrole brut, avant le jaillissement de l'eau ou du gaz.

La production d'eau liée à la production de pétrole de White Rose devrait augmenter graduellement au cours des huit à neuf premières années, pour diminuer ensuite progressivement. La modélisation de l'écoulement mentionnée ci-dessus porte à conclure qu'il faudra avoir recours à l'ascension artificielle lorsque la proportion d'eau dépassera 40 %. On pourra alors procéder à l'injection de gaz à l'aide des installations de compression et de réinjection du gaz prévues sur place. L'ascension artificielle par injection de gaz présente l'avantage d'être à la fois fiable et efficace.

Avant le début de la production, tous les puits d'un entonnoir souterrain donné seront vraisemblablement complétés par groupes après leur forage et leur inactivation temporaire. À la fin des opérations de forage par groupes, les puits seront laissés avec leurs barrières, et les têtes de production sous-marines seront fermées à l'aide de bouchons à contre-pression et recouvertes de débris.

2.4 Opérations de production

Husky Oil exploitera le champ White Rose en son nom propre ainsi qu'au nom de son partenaire, Petro-Canada. La gestion des opérations sera confiée au bureau de Husky Oil de St. John's. La gestion et la surveillance quotidiennes des opérations extracôtières relèveront du directeur de l'installation offshore (DIO) en poste sur le navire PSD.

L'organisation terrestre sera structurée afin d'assurer un soutien total pour toutes les opérations extracôtières pendant les étapes de la construction et de l'exploitation. Le personnel responsable des opérations terrestres justifiera de toutes les compétences, les connaissances et l'expérience nécessaires pour appuyer d'une manière compétente les activités extracôtières, même en situations d'urgence. On mettra l'accent sur la souplesse, l'efficacité et la rentabilité. L'équipe terrestre permanente devrait compter de 45 à 50 personnes. Le personnel supplémentaire comprendra les membres de l'équipage de l'hélicoptère et de leur équipe de soutien au sol, les débardeurs et les préposés aux grues des navires d'approvisionnement et des installations terrestres, et les équipes de soutien des navires d'approvisionnement et des navires d'escorte.

Les équipes extracôtières seront constituées de personnes qualifiées dans toutes les disciplines nécessaires à l'exploitation sécuritaire, efficace et écologiquement responsable des installations extracôtières. Le DIO sera responsable de la gestion du navire PSD. Les unités de forage semi-submersibles, chacune placée sous la responsabilité de son propre DIO, s'occuperont de l'ensemble des opérations de forage. Le DIO du navire PSD sera toutefois responsable de la coordination de l'ensemble des activités extracôtières, y compris les travaux de reconditionnement, les activités des plongeurs et la gestion des glaces, en plus des activités de production, de stockage, de déchargement et d'expédition du navire PSD.

L'équipage normal du navire PSD devrait osciller à tout moment entre 45 et 50 personnes. La rotation des équipes nécessite que l'on multiplie ce nombre par deux, ce qui donne un nombre total de 90 à 100 personnes à bord. Chaque unité de forage aura besoin de 70 à 100 personnes (forage et soutien) pendant les opérations de forage et d'essai. Compte tenu de la rotation des équipes, ceci signifie qu'il faudra de 140 à 200 personnes par unité de forage.

Des systèmes de gestion spéciaux pour l'exploitation et l'entretien seront en place pour la mise en valeur du champ White Rose. Ils seront conformes à toutes les exigences réglementaires, et le personnel sera formé conformément aux dispositions des manuels et des procédures. Les aspects suivants seront couverts : systèmes et équipements; établissement des rapports; entretien; production et opérations marines; gestion des glaces; santé et sécurité; situations d'urgence; planification des mesures d'urgence; surveillance de l'environnement.

Husky Oil possède déjà un Plan de gestion des glaces pour son programme d'exploration du sous-sol marin. Ce plan sera révisé, mis à jour ou modifié, le cas échéant, aux fins de la phase de production du projet. Il s'inspirera de l'expérience acquise par les autres exploitants des Grands Bancs, et tirera profit des techniques et des technologies de mise en valeur les plus récentes afin de créer des conditions optimales de gestion des glaces et de protection contre les risques qu'elles posent. Le programme portera à la fois sur la glace de mer et les icebergs, et tiendra pleinement compte des variations considérables de l'état des glaces et de l'emplacement des icebergs observables d'une année à l'autre dans la zone sud du champ White Rose.

Les promoteurs ont l'intention d'étudier toutes les possibilités de coopération avec les autres exploitants afin de partager les services et les installations à l'appui des opérations extracôtières.

Des plans d'intervention d'urgence seront préparés pour faire face aux situations présentant un risque pour la sécurité du personnel ou pour l'intégrité des installations. Ces plans seront conformes aux exigences du paragraphe 51(3) du Newfoundland Offshore Area Production and Conservation Regulations. Les plans d'intervention d'urgence et les procédures normales d'exploitation à mettre en œuvre dans le cadre du projet White Rose comprendront : les mesures d'intervention d'urgence, les interventions d'urgence particulières aux navires; les mesures pour éviter les collisions; la gestion des glaces; les mesures d'intervention en cas de déversement d'hydrocarbures; les mesures d'intervention contre la pollution, les communications d'urgence et l'aide aux familles.

Les promoteurs collaboreront avec les autres exploitants et les autres organismes dans toutes les situations d'urgence en partageant leurs ressources et en s'entraidant; ils participeront également avec les autres exploitants aux exercices conjoints de formation.

Un programme de gestion des pertes propre au projet de mise en valeur du champ White Rose sera instauré conformément à la philosophie de gestion des pertes de Husky Oil. Cette philosophie s'appuie sur l'élimination ou la réduction des risques pour le personnel, les actifs, la production et l'environnement par la mise en œuvre d'une approche continue et systématique. Elle englobe l'ensemble des aspects liés à la santé et à la sécurité, à l'environnement, à la fiabilité, à la gestion des risques inhérents aux procédés, à l'évaluation des risques et au contrôle des pertes (des informations supplémentaires sur cette question sont présentées dans l'Étude approfondie (partie un, chapitre 8).

2.5 Déclassement et abandon

À la fin du cycle de production du gisement White Rose, l'exploitant procédera au déclassement et à l'abandon du site conformément aux exigences de l'OCTHE et du Newfoundland Offshore Area Production and Conservation Regulations. Le système de production flottant sera retiré des lieux. Les infrastructures sous-marines seront enlevées, et les puits bouchés et abandonnés.

2.6 Calendier du projet

Le calendrier du projet est présenté à la figure 2.4.

2.7 Système de gestion de l'environnement

Husky Oil a élaboré et mis en œuvre une politique sur la santé, la sécurité et l'environnement qui guide l'ensemble de ses activités. Cette politique a été endossée par le directeur général et par le directeur du développement et des opérations sur la côte Est. L'énoncé de politique sur la santé, la sécurité et l'environnement est conforme aux normes de performance de la Husky Oil concernant la santé, la sécurité, l'environnement et la gestion des pertes pour ses opérations de la côte Est.

Voici quels sont les principaux éléments du système de gestion environnementale de Husky Oil :

  • système fonctionnel/départemental de responsabilité pour la santé, la sécurité et l'environnement;
  • droits des employés;
  • responsabilité individuelle pour la santé, la sécurité et l'environnement;
  • assurance de la qualité;
  • règles organisationnelles;
  • clauses environnementales pour les entrepreneurs;
  • vérifications environnementales, y compris des inspections sur la santé, la sécurité et l'environnement, et l'entretien préventif;
  • objectifs de rendement environnemental concernant les émissions atmosphériques, les rejets, les déchets solides et la manutention des matières dangereuses;
  • mesures d'atténuation pour les activités régulières;
  • canal hiérarchique pour la prise de décisions en matière d'environnement;
  • procédures de protection de l'environnement;
  • méthodes de surveillance des effets sur l'environnement (SEE) et préparation des rapports;
  • pratiques de contrôle de l'application des directives environnementales et préparation des rapports;
  • mesures d'optimisation pour l'industrie des pêches.

Le système de gestion de l'environnement est décrit en détail dans l'Étude approfondie (partie un, chapitre 8).

Figure 2.4 : Calendrier de mise en œuvre du projet

Figure 2.4 : Calendrier de mise en ouvre du projet

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Méthodes d'évaluation


Méthodes d'évaluation

Les méthodes d'évaluation des effets répondent aux exigences de la LCEE et de ses documents d'orientation connexes (ACEE, 1994a; 1997; 1998a; 1998b). Elles sont en général comparables à celles utilisées pour les EIE des projets Hibernia (Mobil, 1985) et Terra Nova (Petro-Canada, 1995), et conformes aux lignes directrices de l'OCTHE (OCTHE, 1988). Les effets cumulatifs sont pris en compte dans l'élaboration des procédures, conformément aux directives de l'ACEE (1994b; 1999) et aux indications générales de Barnes et Davey (1999). Les évaluations ont été effectuées dans le respect des règles prescrites et de l'esprit de ces documents.

3.1 Établissement de la portée des effets et consultation des intervenants

Il convient de déterminer le point de mire (et la portée) d'une évaluation au début du processus d'évaluation des effets sur l'environnement. Pour réaliser une évaluation environnementale efficace, il importe d'établir la portée du projet à évaluer et l'importance des facteurs à prendre en compte (ACEE, 1998a). Les composantes de l'environnement auxquelles la société attache une valeur doivent constituer le point de mire de l'évaluation (Beanlands et Duinker, 1983); on les appelle « composantes valorisées de l'écosystème » (CVE).

Les promoteurs ont réalisé un vaste programme d'établissement de la portée des effets et de consultation des intervenants en rapport avec la mise en valeur du champ White Rose. Ce programme a conduit à l'identification des CVE qui doivent constituer le point de mire de l'évaluation environnementale.

Le programme d'établissement de la portée des effets et de consultation comportait les étapes suivantes :

  • examen de la législation et des lignes directrices pertinentes;
  • examen du document d'orientation préparé par l'OCTHE, le MPO, Environnement Canada et Industrie Canada sur la portée des effets du projet;
  • examen des documents préparés dans le cadre de la mise en valeur des gisements Terra Nova et Hibernia;
  • examen des questions soulevées au cours du processus d'examen de l'évaluation environnementale du projet Terra Nova;
  • consultation des organisations communautaires, des groupes de pêcheurs, des associations de chefs d'entreprise, des organisations féminines et des organisations non gouvernementales ainsi que de représentants du public (ateliers pour « témoins privilégiés », portes ouvertes et réunions/présentations);
  • organisation de réunions avec les ministères et les organismes gouvernementaux;
  • organisation de séances d'information à l'intention des médias et préparation de communiqués;
  • suivi des articles et des reportages publiés par les médias;
  • distribution d'informations sur le projet (deux envois postaux);
  • mise en place d'un service d'information téléphonique (724-7244 et 1-877-724-7244);
  • création d'un site Web (www.huskywhiterose.com);
  • examen des questions et des préoccupations soulevées, et suivi, le cas échéant;
  • recours au jugement professionnel en tenant compte des caractéristiques particulières de la mise en valeur du champ White Rose.

Le programme d'établissement de la portée des effets et de consultation a mis l'accent sur les domaines qui risquaient le plus d'être touchés par le projet. Toutefois, on a également cherché à promouvoir la participation d'un plus large public en organisant des réunions dans d'autres collectivités, avec des groupes et des organisations ayant un intérêt particulier dans le projet White Rose, et par le biais d'un appel général à la participation à l'aide de communiqués, d'annonces publicitaires, du site Web et du numéro d'information téléphonique de Husky Oil, au bureau de St. John's.

Ce programme de consultation publique est décrit en détail dans JWEL (2000). Les listes détaillées des questions soulevées dans le cadre du processus d'établissement de la portée des effets et de consultation des intervenants et qui figuraient dans les documents d'orientation fournis aux promoteurs par l'OCTHE, le MPO, Environnement Canada et Industrie Canada sont reproduites dans l'Étude approfondie (sections 1.2 et 1.5).

3.2 Composantes valorisées de l'écosystème

Les CVE examinées dans le cadre de l'évaluation environnementale et socio-économique, telles que déterminées par le biais de l'exercice d'établissement de la portée des effets décrit ci-dessus, sont :

  • les poissons et leurs habitats;
  • les oiseaux marins;
  • les mammifères marins et les tortues de mer;
  • les affaires et l'emploi;
  • l'infrastructure communautaire (infrastructure sociale et services; infrastructure physique);
  • les pêches.

Ces CVE ont été choisies en fonction des préoccupations exprimées par le public et de l'expérience acquise dans le cadre des projets antérieurs et portant sur la valeur sociale, culturelle, économique ou esthétique ainsi que sur les préoccupations de la communauté scientifique.

La pêche commerciale constitue un élément reconnu et important de la société, de la culture, de l'économie et de l'environnement esthétique de Terre-Neuve et du Labrador. Les poissons et les habitats des poissons dont dépend la pêche commerciale constituent une CVE type qui doit être prise en compte dans l'EIE d'un projet susceptible d'influer sur le milieu aquatique. Les poissons et leurs habitats sont assimilés à une CVE unique, puisqu'ils sont intimement liés. Cette intégration favorise une approche plus globale et écosystémique. Les effets prévisibles d'un projet sur les poissons et leurs habitats préoccupent au plus haut point le public et la communauté scientifique à l'échelle locale, nationale et internationale.

On trouve à Terre-Neuve certaines des plus grandes colonies d'oiseaux marins du monde, et les Grands Bancs accueillent en toutes saisons des populations animales considérables. Ces ressources présentent une grande valeur aux plans social, culturel, économique, esthétique, écologique et scientifique. En outre, cette CVE est plus sensible aux déversements d'hydrocarbures dans l'eau que toute autre composante de l'environnement.

Les cétacés et les phoques sont des éléments clés de l'environnement social et biologique de Terre-Neuve et du Labrador. La place importante que tiennent les expéditions d'observation des baleines au sein d'une industrie touristique en pleine croissance illustre bien l'importance économique et esthétique de ces mammifères marins. Historiquement, les phoques ont joué un rôle culturel et économique majeur en faisant l'objet, chaque année, d'une importante campagne de chasse. Par ailleurs, même si les tortues marines sont rares sur les Grands Bancs, elles méritent d'être prises en compte à cause de leur statut d'espèces menacées ou en danger de disparition au Canada, aux États-Unis et ailleurs.

Les affaires et l'emploi sont des valeurs importantes pour les personnes qui en dépendent directement ou indirectement pour gagner leur vie, accroître leurs revenus et améliorer leur niveau de vie, et acquérir de l'expérience ou de nouvelles aptitudes. Les nouveaux projets sont en général bénéfiques, du point de vue économique, dans la mesure où ils créent des emplois et favorisent une augmentation des dépenses des particuliers et des entreprises qui, à leur tour, génèrent de nouveaux emplois et ont un effet multiplicateur sur les recettes au sein des économies locales et provinciales. Toutefois, les effets socio-économiques peuvent être à la fois positifs ou négatifs, et influer à des niveaux différents sur divers segments de la société.

Les résidents locaux attachent une valeur à l'infrastructure et aux services dans la mesure où leur qualité et leurs moyens au sein d'une collectivité contribuent au niveau de vie général de la population.

La pêche commerciale a également été retenue puisqu'elle a toujours fait partie intégrante de l'économie de Terre-Neuve et du Labrador et qu'elle fait partie des facteurs qui ont défini le caractère de cette province.

3.3 Limites

L'évaluation des effets du projet porte sur les trois années de la phase de mise en valeur conduisant à la première production et sur les 12 à 14 années de production prévisibles du champ White Rose. Les effets qui pourraient persister après le déclassement sont également pris en compte. En outre, on évalue les effets possibles des accidents.

En ce qui a trait aux CVE biophysiques (poissons et leurs habitats, oiseaux marins, mammifères marins et tortues de mer), les limites spatiales utilisées pour l'évaluation environnementale englobent la zone du projet, la zone touchée et une zone d'étude régionale. La zone du projet est celle qui sera directement perturbée par les travaux de construction, d'installation, d'exploitation ainsi que par les activités connexes, y compris les travaux de nature physique (excavation des entonnoirs souterrains, amarrage des installations de production et des unités de forage, installation des conduites d'écoulement) et toute zone d'exclusion des navires de pêche ou autres (figure 3.1). La zone touchée ou susceptible d'être touchée par les activités du projet au-delà de la zone immédiate du projet a également été prise en compte dans l'établissement des effets prévisibles. Ces zones d'influence (ZI) ont été délimitées à l'aide de modèles complets de contrôle du devenir des déblais de forage et de l'eau produite (Étude approfondie, partie un, section 4.3.2). S'agissant des accidents, leurs effets ont été évalués pour les zones exposées déterminées à l'aide de modèles de déversements d'hydrocarbures. (Pour en savoir plus sur les exercices de modélisation du devenir des déblais de forage, de l'eau produite et des déversements d'hydrocarbures et sur les ZI prévisibles, voir la partie un de l'Étude approfondie, chapitres 4 et 5). La zone d'étude régionale, qui s'étend au-delà de la zone « touchée », englobe l'ensemble de l'écosystème des Grands Bancs (figure 3.2). En outre, pour chaque CVE, on définit une zone d'étude fondée sur sa nature et ses caractéristiques particulières (Étude approfondie, partie un, chapitre 3). Ces diverses limites spatiales sont décrites en détail dans l'Étude approfondie (Husky Oil, 2000a; 2001a).

Figure 3.1 : Zone du projet

Figure 3.1 : Zone du projet

Figure 3.2 : Zone régionale

Figure 3.2 : Zone régionale

En ce qui concerne les CVE socio-économiques (affaires et emploi, infrastructure sociale et services communautaires, infrastructure physique et pêches), l'évaluation a une portée géographique principalement provinciale et comporte des études plus détaillées des zones qui pourraient subir les effets directs de la mise en valeur du champ White Rose. Ces zones comprennent la région métropolitaine de recensement de St. John's, la région de l'isthme d'Avalon (une zone d'environ 50 km de rayon autour de Bull Arm) et la région de Marystown (une zone de 50 km de rayon autour de Marystown). D'autres collectivités, régions géographiques et divisions administratives sont prises en compte, le cas échéant. Par exemple, pour la CVE des pêches, les activités de l'Organisation des pêches de l'Atlantique Nord-Ouest (OPANO) dans les divisions et les unités adjacentes à la zone de projet White Rose sont également prises en compte.

3.4 Méthodes d'évaluation des effets

L'évaluation des effets possibles du projet sur l'environnement comportait les étapes suivantes :

  • description de l'environnement existant;
  • détermination des interactions possibles entre l'environnement et les phases, composantes et activités diverses liées au projet;
  • détermination et évaluation des effets environnementaux anticipés;
  • classification des effets environnementaux anticipés (négatifs ou positifs);
  • détermination des mesures d'atténuation;
  • application de critères d'évaluation aux fins de l'évaluation des effets environnementaux (ampleur, envergure, fréquence, durée, réversibilité et contexte écologique, socioculturel et économique);
  • évaluation des effets environnementaux cumulatifs (en tenant compte des projets et activités en cours ou prévus, décrits dans le Guide des autorités responsables (ACEE, 1994b));
  • évaluation des effets environnementaux résiduels du projet, après la mise en ouvre des mesures d'atténuation;
  • détermination de l'importance des effets résiduels prévisibles;
  • détermination des mesures de suivi.

Les effets environnementaux résiduels du projet peuvent être classés dans trois catégories : effets significatifs, effets non significatifs et effets positifs. En ce qui a trait aux poissons et à leurs habitats, aux oiseaux marins, aux mammifères marins et aux tortues de mer, un effet significatif est un effet dont l'ampleur varie de grande à moyenne, et dont la durée dépasse un an, sur une superficie supérieure à 100 km². L'ampleur est définie comme suit (l'effet peut être létal, sublétal ou se traduire par une exclusion due à une nuisance) :

  • Faible : Effet observable sur 0 à 10 % des sujets dans la zone touchée
  • Moyenne : Effet observable sur 10 à 25 % des sujets dans la zone touchée
  • Grande : Effet observable sur plus de 25 % des sujets dans la zone touchée

S'agissant des CVE socio-économiques, les critères d'évaluation utilisés pour la pêche sont différents de ceux correspondant aux autres CVE à cause du type, de l'emplacement et des groupes de personnes touchés. Par exemple, pour ce qui est de l'infrastructure sociale et physique et des services, l'ampleur est définie en termes de capacité actuelle à faire face au changement tandis que dans le cas de la pêche, elle mesure la proportion des pêcheurs touchés par les changements liés au projet. S'agissant des CVE des affaires, de l'emploi et de l'infrastructure communautaire, l'ampleur se définit comme suit :

  • Faible : Effet en deçà des capacités, des normes ou des seuils actuels
  • Moyenne : Effet s'approchant de la capacité, des normes ou des seuils actuels
  • Grande : Effet dépassant les capacités, les normes ou les seuils actuels

S'agissant des pêches, l'ampleur des effets nuisibles possibles se définit comme suit :

  • Faible : Effet observable sur 0 à 5 % des pêcheurs des Grands Bancs
  • Moyenne : Effet observable sur 5 à 25 % des pêcheurs des Grands Bancs
  • Grande : Effet observable sur plus de 25 % des pêcheurs des Grands Bancs

Pour chacune des CVE socio-économiques, un effet résiduel négatif sera jugé significatif si son ampleur prévisible varie de moyenne à grande, et plus encore si son envergure ou sa durée augmentent, s'il est irréversible ou s'il survient dans une zone jusque-là intouchée par les activités humaines. L'envergure, la durée, la fréquence, la réversibilité et le contexte sont définis selon des critères pertinents aux CVE liées à la communauté ou aux pêches.

On indique également le degré de confiance attaché à chaque prévision d'effet résiduel ainsi que la vraisemblance d'une manifestation de cet effet.

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Évaluation des effets environnementaux


Évaluation des effets environnementaux

Les sections suivantes présentent une description sommaire de l'environnement biophysique existant dans la région du champ White Rose, en mettant l'accent sur les CVE particulières prises en compte dans l'évaluation (pour un aperçu détaillé des environnements physiques et biologiques existants, voir la partie un de l'Étude approfondie (chapitres 2 et 3) ainsi que le rapport complémentaire). On y présente également un résumé de l'évaluation des effets possibles de chacune des phases du projet et des composantes/activités qui leur sont associées, y compris les mesures d'atténuation, les effets environnementaux résiduels et les mesures de suivi proposées. On trouvera une évaluation détaillée des effets dans la partie un de l'Étude approfondie (chapitres 4 et 5).

4.1 Poissons et habitats du poissons

L'écosystème des Grands Bancs est un système complexe et dynamique, soumis à de nombreuses influences physiques, chimiques, biologiques et anthropiques.

4.1.1 Conditions actuelles

Le plancton est constitué d'organismes qui dérivent plus ou moins au gré des courants, y compris des micro-organismes, des algues, des invertébrés juvéniles et adultes et les oufs et les larves de nombreuses espèces de poissons. Les masses de plancton sont souvent exploitées par les populations de poissons, d'oiseaux marins, de cétacés à fanons et d'autres prédateurs. Le benthos désigne les plantes et les animaux qui vivent sur et sous le fond des océans. Il existe au moins 370 espèces de polychètes, d'échinodermes, de crustacés et de mollusques sur les Grands Bancs (Hutcheson et al., 1981). Les animaux benthiques constituent une source alimentaire importante pour de nombreuses espèces de poissons.

On trouve une grande variété d'espèces de poissons dans la zone du projet White Rose. Toutefois, ces espèces ne sont pas uniques à cette zone puisqu'on en trouve dans d'autres secteurs des Grands Bancs et ailleurs. Parmi les espèces marines qui présentent une importance commerciale dans la zone du projet et dans les régions avoisinantes, on peut mentionner : le crabe des neiges (Chionoecetes opilio), le requin-taupe commun (Lamna nasus), la morue (Gadus morhua), le pétoncle d'Islande (Chlamys islandica), la crevette nordique (Pandalus borealis), la mactre de Stimpton (Mactromeris polynyma), la limande à queue jaune (Limanda ferruginea), le requin-taupe bleu (lsurus oxyrinchus), le flétan noir (Rheinhardtius hippoglossoides), la plie canadienne (Hippoglossoides platessoides), le flétan (Hippoglossus hippoglossus), diverses espèces de sébastes (Sebastes spp .), le capelan (Mallotus villosus), l'espadon (Xiphias gladius), le thon rouge (Thunnus thynnus), le thon obèse (Thunnus obesus), le homard (Homerus americanus), le saumon atlantique (Salmo salar), la plie grise (Glyptocephalus cynoglossus), l'encornet nordique (Illex illecebrosus), l'aiglefin (Melanogrammus aeglefinus), le grenadier (Macrourus spp.) et le hareng (Clupea harengus harengus).

On a également relevé un certain nombre d'autres espèces présentant un potentiel commercial dans cette région : le loup atlantique (Anarhichas lupus), le loup tacheté (Anarhichas minor), diverses espèces de raies (Raja spp.), la baudroie (Lophius americanus), la merluche blanche (Urophycis tenuis) et la plie rouge (Pseudopleuronectes americanus).

En plus de constituer une source majeure de nourriture pour les humains, les poissons jouent un rôle écologique important comme prédateurs et proies d'autres espèces. Par exemple, les lançons (Ammodytes spp.) sont très abondants dans la région de White Rose et constituent une espèce importante au plan écologique.

Pour en savoir plus sur les poissons et sur leurs habitats dans la zone du projet, consulter l'Étude approfondie (partie 1, chapitre 3) et le rapport complémentaire.

4.1.2 Évaluation des effets

4.1.2.1 Opérations normales de mise en valeur (forage et construction)

Les structures liées au projet seront protégées par une zone de sécurité et par une zone de pêche interdite (figure 3.1). La zone de pêche interdite aura une superficie approximative de 15,4 km². Elle pourrait devenir une zone de refuge où les poissons, y compris les espèces commerciales, seront attirés par les structures sous-marines et pourraient former des populations plus denses. Elle favorisera en outre le rétablissement des populations benthiques dans la zone. La concentration des populations locales permettra de compenser, en partie, les effets négatifs de l'interdiction de pêche sur la production des pêcheurs (voir section 5.4).

La plate-forme de forage et les navires d'approvisionnement et d'escorte seront munis de feux de navigation et de feux avertisseurs, les zones de travail et les aires d'atterrissage d'hélicoptères seront illuminées par des projecteurs et les plates-formes de forage pourraient également être équipées de torches. Les poissons risquent d'être attirés par les surfaces illuminées près des navires (Hurley, 1980), mais cet effet sera limité à un petit nombre d'endroits bien délimités et ne devrait pas influer outre mesure sur le taux de mortalité des poissons.

L'habitat benthique sera perturbé pendant l'excavation des entonnoirs souterrains et des tranchées. Toutefois, après la fin des travaux, les zones ainsi perturbées sont rapidement recolonisées. Dans le cadre de sa Politique de gestion de l'habitat du poisson, le MPO exige une quantification des habitats modifiés, perturbés ou détruits ainsi que l'élaboration d'un plan d'indemnisation. Aucune opération de dynamitage sous-marin n'est prévue. Les travaux de construction sous-marins risquent de déplacer temporairement les populations de poissons des environs immédiats, mais ces effets seront négligeables.

Les boues de forage servent à transporter les déblais et à empêcher les fluides de formation d'entrer dans les puits. Toutes les opérations de forage de reconnaissance effectuées dans la zone de White Rose seront réalisées à l'aide de boues à base d'eau ou à base de produits synthétiques. Les promoteurs comptent avoir recours principalement aux boues à base d'eau, mais ils pourraient avoir besoin de boues synthétiques en cas de difficulté ou de forages complexes, ou pour éviter d'endommager la formation dans la section du gisement. Les boues à base d'eau contiennent de l'eau douce ou de l'eau de mer; les composantes des boues synthétiques sont relativement non toxiques (voir GESAMP, 1997). L'élément principal des boues synthétiques est un fluide synthétique non toxique.

À diverses étapes des opérations de forage et à la fin de celles-ci, on procède au rejet des boues à base d'eau en mer. Toutefois, les boues synthétiques sont ramenées à terre aux fins de recyclage ou d'élimination. Les déblais de forage sont extraits des boues grâce à un processus de séparation en plusieurs étapes, et rejetés en mer. Une certaine proportion des boues sont rejetées en même temps. Les boues synthétiques mélangées aux déblais de forage seront traitées conformément aux lignes directrices de l'OCTHE et aux Lignes directrices relatives au traitement des déchets dans la zone extracôtière (ONÉ, OCTHE et OCNHE).

Husky Oil a préparé un rapport intitulé « White Rose Oilfield Comparison of Drill Cuttings Disposal Options » (Husky Oil, 2001c) dans lequel est décrite en détail l'analyse de la faisabilité technique et économique de la réinjection des déblais. L'analyse envisage trois options de gestion des déblais de forage : réinjection, élimination à terre et rejet en mer. Chacune de ces options a fait l'objet d'une analyse technique détaillée. Un modèle économique a servi à évaluer le coût global de chacune d'elles et ses incidences financières sur la valeur du projet et la réduction des redevances versées au Trésor de la province. Une analyse qualitative des effets sur les milieux marin et terrestre est également présentée. On a en outre entrepris une analyse quantitative des émissions atmosphériques de chaque option, en s'appuyant sur les travaux réalisés par Petro-Canada pour le projet Terra Nova. Finalement, on a effectué une analyse intégrée des risques abordant les aspects techniques, économiques et environnementaux des options d'élimination des déblais. Les résultats de cette analyse sont présentés en détail dans le rapport susmentionné et résumés ci-après.

L'analyse a démontré que l'option de la réinjection est techniquement faisable, mais irréalisable au plan économique. Il en va de même pour l'option de l'élimination des déblais à terre.

L'analyse a par ailleurs démontré la faisabilité financière et technique de l'élimination des déblais traités en mer. L'analyse intégrée montre que les risques techniques, financiers et environnementaux de cette option sont faibles, et que le risque économique est modéré. Les risques techniques sont jugés faibles à cause de la simplicité de l'opération et de sa compatibilité avec les activités normales d'exploitation. Les risques environnementaux sont jugés faibles puisque les fluides de forage à base de produits synthétiques sont peu toxiques, et que l'utilisation des techniques les plus avancées permettra de réduire la teneur en pétrole résiduel des déblais de forage.

Selon les résultats de l'analyse détaillée réalisée par Husky Oil, et comparativement aux nombreuses questions techniques et aux obstacles de nature économique qui se posent avec les autres options envisageables, l'élimination en mer des déblais de forage est jugée la plus simple au plan technique, tout en étant de loin la plus économique tant pour le promoteur que pour la province de Terre-Neuve et du Labrador. L'analyse intégrée des risques confirme cette conclusion. En conséquence, la méthode d'élimination recommandée par Husky Oil est celle du traitement des déblais et de leur élimination en mer.

Les promoteurs ont modélisé les effets possibles des rejets afin de déterminer la nature et l'envergure de la ZI en présumant de la complétion du nombre maximal de 25 puits prévus pour le projet White Rose (voir partie un de l'Étude approfondie, section 4.3.1.4). La ZI biologique des déblais de forage ne devrait pas s'étendre au-delà de 500 m de la zone de forage. Dans les cas où on utilise des boues synthétiques, les déblais seront traités pour se conformer aux Lignes directrices relatives au traitement des déchets dans la zone extracôtière (ONÉ, OCTHE, OCNHE). En outre, comme le nombre de forages réalisés chaque année dans la zone de mise en valeur sera limité, les concentrations d'hydrocarbures dans les sédiments demeureront faibles et ne nuiront au benthos que dans une très faible mesure. Au cas peu probable où des poissons deviendraient impropres à la consommation, l'effet serait vraisemblablement limité aux poissons attirés par les structures sous-marines, et donc confinés à la zone de pêche interdite. Les espèces de poissons très mobiles ne risquent pas de rester près des déblais de forage contenant des boues synthétiques résiduelles assez longtemps pour devenir avariées.

Parmi les autres matières liquides et solides liées à la phase de mise en valeur du projet, on peut mentionner : les fluides de complétion, d'obturation et de reconditionnement, le laitier de ciment, le fluide de prévention des éruptions, les eaux de ponts, les fluides servant aux essais hydrostatiques, l'eau de refroidissement, les eaux usées sanitaires et domestiques, d'autres types de déchets, les petits déversements, l'eau de lest, les eaux de cale, et, peut-être, de petites quantités d'eau produite non traitée. La plupart des fluides et des solides seront traités et testés avant d'être rejetés, ou seront récupérés et recyclés ou transportés à terre. Tous les fluides et les solides seront manipulés selon une procédure propre à limiter les déversements accidentels, et des mesures d'intervention en cas d'accident seront prévues (voir partie un de l'Étude approfondie, chapitres 6 et 8). Les effets, sur les poissons et leurs habitats, des fluides et des solides produits pendant la phase de mise en valeur seront négligeables. Les émissions atmosphériques de substances potentiellement dangereuses pendant les opérations de forage de reconnaissance seront faibles et se disperseront rapidement dans l'atmosphère, n'entraînant que des effets négligeables. On n'aura recours au torchage que pendant les opérations d'essais à court terme des puits, pendant le forage.

Les plates-formes de forage et certaines sources mobiles comme les navires d'approvisionnement et les hélicoptères pourraient constituer une source d'agression sonore. Les effets du passage d'un navire d'approvisionnement seront temporaires et comparables à ceux d'un navire de pêche. Comme le son ne se transmet pas facilement de l'air au milieu aquatique, les survols d'aéronefs auront des effets négligeables sur les poissons. Le bruit émis par une plate-forme de forage est beaucoup moins intense, mais plus persistant que celui émis par les sources susmentionnées. Comme les poissons sont souvent attirés par les plates-formes de forage (Stanley et Wilson, 1990; Black et al., 1999), il semble qu'ils puissent s'adapter facilement au bruit qui accompagne les travaux d'exploration extracôtière (Chapman et Hawkins, 1969). Les effets potentiels du bruit pendant la phase de mise en valeur du projet sont aussi jugés négligeables.

4.1.2.2 Opérations normales de production et d'entretien

Le navire PSD et les navires d'approvisionnement resteront sur place pendant toute la période d'exploitation, et une plate-forme de forage sera présente sur les lieux pendant des périodes de durée variable. Pendant cette période, des structures sous-marines seront présentes au fond de l'océan. Les effets de ces structures et de la zone de sécurité pendant la période de production seront semblables à ceux examinés ci-dessus et ayant trait à la phase de mise en valeur, ainsi qu'à ceux des sources lumineuses et des torches. Les structures sous-marines devront faire l'objet de travaux périodiques d'inspection, de nettoyage et d'entretien, ce qui pourrait causer une perturbation de la zone immédiate du fond marin et déranger certains des poissons qui s'y trouvent. Ces effets devraient toutefois être négligeables. Des rejets périodiques de petites quantités de fluides de contrôle non toxiques provenant des vannes de réglage sous-marines n'auront également que des effets négligeables sur la vie marine.

On injectera de l'eau dans le réservoir pour en maintenir la pression et faciliter la récupération du pétrole. L'extraction de ce volume d'eau de mer aura un effet négligeable, limité au zooplancton et aux larves de poissons présentes dans l'eau ainsi utilisée. Une partie de l'eau ainsi injectée pourrait être rejetée avec l'eau produite.

On appelle eau produite l'eau qui provient de la formation et qui est ramenée à la surface avec le pétrole et le gaz. Les installations de traitement de l'eau du navire PSD assureront le traitement de l'eau produite pour en réduire la teneur en pétrole conformément aux lignes directrices actuelles relatives au traitement des déchets dans la zone extracôtière. Le navire PSD sera en mesure de traiter au moins 30 x 10³m³/j d'eau produite. L'eau ainsi traitée conformément aux normes sera rejetée en mer, à environ 3 à 5 m sous la surface. Le modèle de ZI de White Rose indique une ZI irrégulière, variant d'une valeur minimale de 1,8 km pour l'eau produite en hiver à une valeur maximale de 3,6 km à l'automne, avec un axe toujours orienté dans le sens sud-est/sud-ouest (Étude approfondie, partie un, section 4.3.2). L'eau produite sera plus chaude et moins dense que l'eau de mer. La ZI de l'eau plus chaude se limitera à un rayon de 50 m ou moins autour du site de production. Une partie du zooplancton et des larves de poissons pourraient subir un choc thermique au voisinage immédiat de l'effluent, mais cet effet sera négligeable sur l'ensemble des populations locales. L'eau produite pourrait influer sur la qualité de l'eau sur une courte distance, en aval du point de rejet, et nuire ainsi au plancton, mais ces effets seraient limités. Comme elle aura tendance à remonter vers la surface, l'eau produite ne risque pas beaucoup de nuire au benthos. Tout effet direct de l'eau produite sur les poissons et sur leurs habitats sera négligeable.

Outre l'eau produite, les travaux entraîneront également le rejet d'eau de refroidissement, d'eaux de ponts, d'eaux usées domestiques, et peut-être également de petits déversements d'hydrocarbures. Le navire PSD sera équipé de ballasts séparés pour éviter la contamination de l'eau par le pétrole. L'eau de refroidissement pourrait être rejetée à des températures supérieures d'environ 30°C à la température ambiante, et ses effets potentiels sur la vie marine seront négligeables. Les eaux de ponts des plates-formes de forage et du navire PSD et les eaux usées seront traitées avant d'être rejetées. Les ordures et les autres déchets seront transférés à terre pour y être éliminés et n'auront donc aucun effet sur les biotes marins. Les mesures de prévention des déversements font partie intégrante de la conception et de la planification du projet, et des mesures appropriées d'intervention d'urgence seront en vigueur (Étude approfondie, partie un, chapitres 6 et 8).

On n'aura vraisemblablement recours au torchage qu'en cas de détraquement des installations de production. Le navire PSD utilisera le gaz naturel (gaz associé) en guise de source principale de carburant, et les équipements seront choisis et entretenus avec soin pour limiter les émissions de gaz nocif. Tout le gaz produit excédentaire sera réinjecté dans le réservoir. En règle générale, les émissions de substances nocives resteront vraisemblablement limitées et non détectables en dehors du voisinage immédiat du navire PSD. Dans l'ensemble, les effets des émissions atmosphériques de toute source sur les poissons et leurs habitats sont jugés négligeables.

Comme il a été mentionné ci-dessus, les effets des rejets des navires seront négligeables. Les effets des hélicoptères sur l'environnement marin se limitent essentiellement au bruit. Les principales sources sous-marines de bruit pendant la production seront semblables à celles qui existent pendant les travaux de mise en valeur, même si le navire PSD constituera une source supplémentaire de bruit. Dans l'ensemble, les effets potentiels de ce bruit pendant cette phase du projet sur les poissons et leurs habitats seront négligeables, comme en témoigne l'attraction bien connue qu'exercent les installations de production extracôtières sur les poissons. Le transport du pétrole jusqu'aux plus proches routes maritimes ne devrait lui aussi avoir qu'un effet négligeable sur les poissons et leurs habitats.

4.1.2.3 Déclassement

Le site White Rose sera abandonné à la fin de sa période de production et sera restauré pour réduire le plus possible les effets résiduels sur l'environnement. Cette phase entraînera une certaine nuisance pour les populations benthiques. Toutefois, le déclassement signifiera également l'arrêt de toute perturbation liée aux activités du projet. L'effet le plus important sur les poissons sera la levée de l'interdiction de pêche dans la zone, si cette dernière constituait en fait un refuge. En présumant que cette zone fait l'objet d'une pêche commerciale diversifiée, les conditions devraient être rétablies à ce qu'elles étaient avant le début du projet, et on ne devrait observer, dans l'ensemble, aucun effet négatif. Les structures qui, le cas échéant, seront laissées au fond de l'océan auront un effet positif très localisé sur les populations de poissons (effet de récif), à condition d'être protégées contre les chalutiers.

4.1.2.4 Accidents

Deux types d'accidents nuisibles à l'environnement risquent de survenir pendant le projet de mise en valeur du champ White Rose : les éruptions et les déversement ponctuels. Les éruptions sont des déversements continus qui peuvent durer des heures, des jours ou des semaines et qui peuvent entraîner le rejet de volumes importants de gaz de pétrole dans l'atmosphère et de pétrole brut dans les eaux environnantes. Elles peuvent survenir pendant les opérations de forage de reconnaissance, de complétion des puits et de reconditionnement, et pendant diverses activités liées à la production. Les déversements ponctuels sont des déversements instantanés ou de courte durée qui peuvent survenir accidentellement sur le navire PSD pendant le stockage et la manutention du pétrole, ou pendant le transbordement dans les pétroliers-navettes. L'évaluation environnementale a pris en compte la vraisemblance de tels accidents, les mesures d'intervention et les effets environnementaux potentiels.

Les probabilités de déversements de divers types et de diverses ampleurs ont été calculées pour le projet White Rose à partir des statistiques historiques mondiales. Il va sans dire que la probabilité de petits déversements, principalement ceux dus aux transbordements de carburant ou de pétrole brut, est beaucoup plus élevée que celle des déversements importants ou très importants. Les petits déversements de moins de 50 barils risquent de survenir à tous les cinq ans environ, et les volumes moyens rejetés sont inférieurs à 10 barils. Les déversements de moins de 1 baril (159 L) risquent d'être plus fréquents que ceux variant de 1 à 49 barils (159 à 7 790 L). Ces déversements sont habituellement sans grande conséquence. Husky Oil fera tout en son pouvoir pour éviter les déversements, et applique une politique de tolérance zéro à cet égard. Husky Oil met avant tout l'accent sur la prévention, mais si de petits déversements surviennent, son personnel et ses équipements seront disponibles pour y faire face. Pour en savoir plus sur les mesures d'intervention en cas de déversement, voir la partie un de l'Étude approfondie (chapitre 6).

La probabilité d'un déversement important est très faible. Les déversements importants causés par les plates-formes (plus de 1 000 barils) ont une probabilité d'environ 0,5 % pour la période totale de durée du projet (probabilité annuelle de 1 sur 2 600), tandis que la probabilité des très grands déversements à partir d'une plate-forme (plus de 10 000 barils) s'établit à 0,2 % (probabilité annuelle de 1 sur 7 100). Sur les trois années de forage de reconnaissance, les risques d'un déversement très grand (plus de 150 000 barils) ou grand (plus de 10 000 barils) dû à une éruption s'établissent à environ 0,08 % (probabilité annuelle de 1 sur 3 800) et à 0,16 % (probabilité annuelle de 1 sur 1 900) respectivement, tandis que les probabilités d'une éruption similaire pendant la production et le reconditionnement s'établissent à 0,14 % (probabilité annuelle de 1 sur 9 300) et à 0,35 % (probabilité annuelle de 1 sur 3 700) respectivement. La probabilité d'un déversement survenant pendant le chargement d'un pétrolier au cours de la durée totale du projet s'établit historiquement à environ 30 % (probabilité annuelle de 1 sur 43). L'ampleur d'un tel déversement serait vraisemblablement relativement faible, et limitée aux fluides du système de déchargement. On peut raisonnablement s'attendre à des fréquences beaucoup plus faibles, dans le cas du projet White Rose, que celles présentées ci-dessus compte tenu des améliorations sensibles apportées à la technologie et aux pratiques au cours des récentes années et du fait que les exigences réglementaires liées à la prévention des déversements de pétrole dans les zones canadiennes d'exploitation extracôtières comptent parmi les plus rigoureuses du monde. Pour en savoir plus sur les données historiques utilisées et sur les nombres prévisibles d'éruptions et de déversements pour le projet, consulter l'Étude approfondie (partie un, chapitre 5).

Les promoteurs comptent intégrer la prévention des déversements dans la conception et l'exploitation du projet White Rose. Tous les systèmes, structures, procédures et programmes extracôtiers seront conçus afin d'éviter toute perte d'hydrocarbures. Parmi les mesures envisageables à cette fin, on peut mentionner la conception des équipements et des installations (p. ex. systèmes de prévention des éruptions, navires à double coque), l'entretien et les essais réguliers visant l'ensemble des aspects du programme de production, l'utilisation de bons systèmes de communication et de bonnes pratiques de navigation, l'inspection et la vérification régulières de la plate-forme extracôtière et la sensibilisation des employés. Les promoteurs feront également toute la planification, la formation et tous les exercices nécessaires afin de réagir d'une façon appropriée en cas de déversement pour toutes les étapes du projet. L'intervention d'urgence en cas de déversement fera partie intégrante de la planification d'urgence mise en ouvre pour le projet White Rose (voir section 4.4.2 du présent rapport). Pour en savoir plus sur les mesures de prévention des déversements envisagées par les promoteurs et sur leurs moyens d'intervention, consulter l'Étude approfondie (partie un, chapitres 5 et 6).

Malgré le caractère peu vraisemblable d'un tel accident, le devenir et le comportement des gros déversements accidentels d'hydrocarbures qui risquent de survenir au cours de l'exécution du projet White Rose ont également été pris en compte dans le cadre de l'évaluation environnementale. On a étudié les propriétés du pétrole (déterminées grâce à des analyses en laboratoire) et procédé à la modélisation informatique/mathématique de six scénarios de déversements importants et de leurs trajectoires afin d'évaluer les risques de pollution des côtes que pourrait présenter la mise en valeur du champ White Rose (Étude approfondie, partie un, section 5.8).

Certains des pétroles bruts des Grands Bancs, y compris le pétrole du champ White Rose, ne se comportent pas comme des pétroles classiques à cause de leur teneur en paraffine. Le pétrole du champ White Rose serait très rémanent, mais il aurait en même temps tendance à former des particules, des amas et des plaques ménageant des zones d'eaux libres, plutôt que des nappes continues. Le comportement du pétrole déversé varierait en fonction du type, de l'importance et du moment du déversement. Tout déversement sera transporté par les courants et par le vent jusqu'à ce qu'il se disperse très lentement dans l'eau et se diffuse à la surface jusqu'à atteindre de faibles concentrations, ou entre en contact avec les terres émergées. Sur les 14 600 trajectoires modélisées en utilisant les informations sur le vent et les courants, aucune n'a prédit qu'un déversement provenant du site de White Rose n'atteindrait le rivage. Les données sur les trajectoires ont également servi à déterminer la probabilité qu'une nappe de pétrole n'atteigne tout endroit donné des Grands Bancs (sur une base mensuelle). Les informations concernant la distribution spatiale et temporelle prévisible du pétrole déversé sont présentées, dans le présent rapport, en fonction de CVE spécifiques (le cas échéant), et reprises en détail dans l'Étude approfondie (partie un, section 5.8). On procède, pour chaque scénario de déversement important, à l'évaluation des effets.

Au cas peu vraisemblable où une éruption ou un déversement important surviendrait, les poissons juvéniles et adultes éviteraient probablement la zone atteinte (Irwin, 1997). En cas d'accident, les effets prévisibles des déversements sur les poissons sont donc jugés négligeables à faibles, puisque les poissons éviteront en général les zones polluées. Des oufs et des larves pourront toutefois être touchés s'ils entrent en contact avec des concentrations suffisamment élevées de pétrole dissous. Cette conclusion est conforme aux résultats des évaluations environnementales réalisées pour les projets Hibernia (Mobil, 1985) et Terra Nova (Petro-Canada, 1995), qui ont conclu que ni les déversements en surface ni les éruptions sous-marines ne présentaient de risques sensibles pour les stocks de poissons pélagiques ou démersaux.

On présente dans l'Étude approfondie (partie un, chapitres 4 et 5) une évaluation plus détaillée des effets environnementaux possibles du projet sur les poissons et sur leurs habitats. Les répercussions possibles, sur les activités de pêche, de tout effet sur les poissons et leurs habitats sont examinées à la section 5.4 du présent rapport. Le tableau 4.1 résume les effets environnementaux possibles des phases de mise en valeur, de production et de déclassement du projet sur les poissons et leurs habitats.

Tableau 4.1 : Résumé de l'évaluation des effets - Poissons et habitats du poisson

Activité Effet environnemental positif (P) ou négatif (N) potentiel Atténuation Critères d'évaluation des effets environnementaux
Ampleur Envergure Fréquence Durée Réversibilité Contexte écologique/ socioculturel et économique
Mise en valeur
Présence de structures
Zone de pêche interdite Refuge pour la faune piscicole (P)   1 3 6 3 R 1
Effet de récif artificiel Nourriture et abris (P)   1 2 6 3 R 1
Structures sous-marines S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Lumières et torches Attraction (N)   0 1 6 3 R 1
Construction sous-marine Nourriture benthique (N) Pas de dynamitage 0 1 1 3 R 1
Boues/déblais de forage
Boues à base d'eau Contamination (N); modification de l'habitat  Recyclage des boues; traitement et rejet des déblais 0 1 2 3 R 1
Boues synthétiques Contamination (N); modification de l'habitat Recyclage des boues; traitement et rejet des déblais 0 1 2 3 R 1
Autres fluides et solides
Complétion, obturation et reconditionnement Contamination (N) Recyclage 0 1 2 3 R 1
Ciment Effet négligeable   0 1 1 3 R 1
Prévention des éruptions Contamination (N) Recyclage 0 1 2 3 R 1
Fluides d'essais hydrostatiques Contamination (N)   0 1 1 1 R 1
Eau de refroidissement Croissance (P); choc (N)   0 1 6 3 R 1
Eaux de ponts Contamination (N) Traitement 1 1 2 3 R 1
Eaux de cale Contamination (N) Traitement 0 1 2 3 R 1
Eaux usées domestiques Alimentation plus abondante (P); contamination (N) Traitement 0 1 6 3 R 1
Déchets Aucune interaction S.O.            
Émissions atmosphériques Qualité de l'eau (N) Conception de l'équipement 0 2 6 3 R 1
Navires et embarcations Nuisance (N)   0 1 4 3 R 1
Hélicoptères Nuisance (N)   0 1 5 3 R 1
Bruit
Plates-formes de forage Nuisance (N)   0 2 6 3 R 1
Navires de soutien Nuisance (N)   0 2 6 3 R 1
Hélicoptères Nuisance (N)   0 1 5 3 R 1
Installations côtièresa S.O. S.O.            
Production
Présence de structures
Zone de pêche interdite Refuge pour la faune piscicole (P)   1 3 6 5 R 1
Effet de récif artificiel Nourriture et abris (P)   1 2 6 5 R 1
Structures sous-marines S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Structures en surface Abris (P)   0 1 6 5 R 1
Lumières et torches Attraction (N)   0 1 6 5 R 1
Entretien sous-marin Sources d'aliments (N) Choix des matériaux/Méthodes 0 1 1 5 R 1
Eau d'injection Contamination (N) Plan de sécurité 0 1 1 5 R 1
Eau produite Contamination (N) Traitement 1 2 6 5 R 1
Eau de lest rejetée S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Eau de refroidissement Croissance (P); choc (N)   0 1 6 5 R 1
Eaux de ponts Contamination (N) Traitement 0 1 6 5 R 1
Eaux usées domestiques Alimentation plus abondante (P); contamination (N) Traitement primaire 0 1 6 5 R 1
Émissions atmosphériques Qualité de l'eau (N) Conception de l'équipement 0 2 6 5 R 1
Navires et embarcations Nuisance (N)   0 1 4 5 R 1
Hélicoptères Nuisance (N)   0 1 4 5 R 1
Bruit
Navire PSD Nuisance (N)   0 2 6 5 R 1
Navires de soutien Nuisance (N)   0 2 6 5 R 1
Hélicoptères Nuisance (N)   0 1 4 5 R 1
Installations côtièresa S.O. S.O.            
Déclassement
Déclassement des installations extracôtières Disparition du refuge et du récif artificiel (N);   1 1 6 5 R 2
Arrêt des nuisances (P);    1 1 6 5 R 2
Arrêt de la contamination (P)   1 1 6 5 R 2
Abandon Pas d'effets Enlèvement du matériel sous-marin  S.O. S.O. S.O. S.O. R 2
Accidents
Déversements ou éruptions Effets sur la santé (N) Plan d'urgence; formation; préparation; inventaire; prévention 0-1 5-6 <1 2 R 1
Légende pour la tableau 4.1
Ampleur 0 = Négligeable, essentiellement sans effet
1 = Faible
2 = Moyenne
3 = Grande
Envergure 1 = < 1 km²
2 = 1-10 km²
3 = 11-100 km²
4 = 101-1 000 km²
5 = 1 001-10 000 km²
6 = > 10 000 km²
Fréquence 1 = < 11 événements/a
2 = 11-50 événements/a
3 = 51-100 événements/a
4 = 101-200 événements/a
5 = > 200 événements/a
6 = Continue
Durée 1 = < 1 mois
2 = 1-12 mois
3 = 13-36 mois
4 = 37-72 mois
5 = > 72 mois
Réversibilité
(s'agissant des populations)
R = Réversible
I = Irréversible
Contexte écologique/socioculturel et économique 1 = Région relativement vierge, ou exempte d'effets anthropiques négatifs
2 = Signes d'effets négatifs
S.O. = Sans objet

a Aucune nouvelle installation côtière ne sera requise. Les infrastructures existantes suffiront.

Exception faite des effets positifs possibles de la présence des structures, les effets résiduels des diverses activités liées aux phases de mise en valeur et de production du projet sur les poissons et leurs habitats sont jugés nuisibles, mais non significatifs. Les effets résiduels, sur les poissons et leurs habitats, d'un éventuel déversement ou d'une éruption accidentelle seraient également négatifs, mais non significatifs. Les effets environnementaux résiduels prévisibles du déclassement du projet sont positifs.

4.1.2.5 Effets cumulatifs

L'évaluation environnementale prend également en compte la combinaison possible des effets propres au projet, et leur combinaison avec ceux d'autres projets de mise en valeur des ressources pétrolières (Hibernia, Terra Nova), des activités d'exploration actuelles et futures, du transport maritime et des pêches. Tel qu'il est mentionné ci-dessus, on prévoit que le projet n'aura pas d'incidences significatives sur les poissons ni sur leurs habitats. Les effets cumulatifs prévisibles des activités de chacune des phases du projet White Rose sont également jugés non significatifs pour cette CVE, tout comme les effets globaux du projet dans son ensemble.

D'une manière générale, les activités diverses liées aux trois projets de mise en valeur des ressources pétrolières extracôtières des Grands Bancs (rejet des déblais de forage, eau produite, bruit) et des activités d'exploration prévues auront des effets similaires sur l'environnement biophysique, qui se distingueront par leur ampleur et leur durée. Les effets de chacune de ces phases et de ces activités ont toutefois été jugés non significatifs. Les activités d'exploration et de mise en valeur des ressources pétrolières ne devraient pas avoir d'effets cumulatifs significatifs sur cette CVE, et les populations de poissons et leurs habitats se rétabliront vraisemblablement en quelques années de toute nuisance causée par les activités de mise en valeur des Grands Bancs telles qu'elles sont envisagées à l'heure actuelle. Les zones de pêche interdite créées aux fins des projets auront un effet positif sur les populations de poissons, mais nuiront à la pêche. Toutefois, à long terme, ces effets pourraient s'annuler ou même déboucher sur un bilan positif.

Les Grands Bancs font l'objet d'une pêche commerciale importante et diversifiée, qui a influé sur les populations de poissons de la zone. À condition que les organisations responsables pratiquent une gestion durable des ressources halieutiques, les effets cumulatifs de la pêche et des activités de mise en valeur des ressources pétrolières extracôtières sur les poissons et sur leur habitat ne seront pas significatifs.

Les projets de mise en valeur des ressources pétrolières extracôtières auront tous une incidence sur le trafic maritime, tout comme les activités d'exploration sur les Grands Bancs. Ces activités auront pour effet d'augmenter le trafic des navires-citernes. Dans l'ensemble, les activités cumulatives de navigation liées à la mise en valeur des ressources pétrolières des Grands Bancs, y compris les projets White Rose, Hibernia, Terra Nova et les activités d'exploration prévisibles représenteront probablement moins de 25 % du trafic international total sur les Grands Bancs, et moins de 3 %, si on tient compte du trafic intérieur et des bateaux de pêche (Étude approfondie, partie un, section 4.3.4.3). Dans l'ensemble, l'effet cumulatif de la circulation des navires utilisés pour l'exploitation du pétrole des Grands Bancs sur les poissons et leurs habitats sera négligeable et non significatif.

4.2 Oiseaux marins

4.2.1 Conditions actuelles

Les Grands Bancs et la côte sud-est de Terre-Neuve sont des zones très importantes pour plus de 60 espèces d'oiseaux marins (tableau 4.2). Environ 18 des quelque 60 espèces présentes sont pélagiques (c'est-à-dire, qu'elles vivent ou se nourrissent sur l'eau), et neuf d'entre elles nichent dans la région. Il existe plusieurs millions de ces oiseaux nicheurs, ainsi que des millions de visiteurs annuels qui viennent se nourrir sur les Grands Bancs. En outre, une vaste gamme d'espèces côtières, dont les goélands, les sternes, les cormorans, les oiseaux aquatiques et les oiseaux de rivage fréquentent les zones côtières de la région. Les oiseaux marins se nourrissent d'une variété de proies, y compris le capelan, les copépodes, les amphipodes et l'encornet nordique. Des espèces différentes cherchent leur nourriture à des profondeurs d'eau différentes.

Il existe en outre dans la zone ou dans son voisinage plusieurs espèces en danger de disparition ou menacées, dont l'arlequin plongeur (Histrionicus histrionicus), le pluvier siffleur (Charadrius melodus), la mouette blanche (Pagophila eburnea), le puffin des Anglais (Puffinus puffinus) et la mouette rieuse (Larus ridibundus).

Pour en savoir plus sur les oiseaux marins, consulter l'Étude approfondie (partie un, chapitre 3).

4.2.2 Évaluation des effets

4.2.2.1 Opérations normales de mise en valeur (forage et construction)

La présence de navires (dont la plate-forme de forage semi-submersible) et d'autres embarcations participant à la phase de mise en valeur du projet pourrait déranger les oiseaux marins. Les oiseaux nocturnes (p. ex. océanites) pourraient être attirés par les sources lumineuses des installations extracôtières et risqueraient peut-être d'être incinérés par les torches (Avery et al., 1978; Bourne, 1979; Sage, 1979). On aura peut-être recours au torchage pendant la phase de développement, mais ces opérations seront limitées à de courtes périodes, et la chaleur et le bruit produits empêcheront peut-être les oiseaux marins de s'approcher. On s'efforcera, dans la mesure du possible, de rescaper les oiseaux marins échoués sur les navires et sur les autres structures extracôtières et de les relâcher, pendant la nuit, dans un endroit peu éclairé. La présence de lumières sur les plates-formes de forage et les navires d'approvisionnement et les activités de torchage auront des effets de faible d'ampleur pendant cette phase du projet.

Tableau 4.2 : Oiseaux marins recensés dans la zone d'étude

Tableau 4.2: Oiseaux marins recensés dans la zone d'étude

¹ Espèce nichant sur la côte, dans la zone d'étude.
? Espèce qui pourrait nicher sur la côte, dans la zone d'étude
(Tiré de : Mobil, 1985)

Les rejets de déblais de forage auront un effet négligeable sur les oiseaux. Les rejets tombent au fond de la mer et risquent donc peu de nuire aux activités des oiseaux à la surface. Les boues synthétiques seront recyclées ou réutilisées pour être finalement éliminées à terre. Les rejets de fluides de complétion, d'obturation et de reconditionnement traités n'auront que des effets négligeables sur les oiseaux puisque leurs teneurs en pétrole sont réduites à des niveaux très faibles, que les acides qu'ils contiennent sont neutralisés et que les volumes rejetés sont très limités. De la même façon, le fluide de prévention des éruptions aura des effets négligeables sur les oiseaux de mer du fait de sa faible toxicité (mélange de glycol et d'eau). Les fluides d'essais hydrostatiques seront immédiatement dilués lors de leur rejet, et les effets de l'eau de refroidissement seront négligeables à cause des faibles volumes rejetés et de la nature fort localisée de l'effet thermique éventuel. Il n'y aura aucune interaction entre les piles de ciment immergées et les oiseaux marins.

Les autres fluides comme les eaux de ponts et de cale seront traités (ou dilués), recyclés ou rejetés sous la surface de l'eau. Les eaux usées domestiques seront traitées avant d'être rejetées, mais il existe un risque que des oiseaux de mer (surtout des goélands) soient attirés par ces sources de nourriture et qu'on observe donc une augmentation de la prédation sur les espèces d'oiseaux de mer plus petites attirées par les structures extracôtières. L'importance d'un tel effet sera cependant limitée. Les émissions atmosphériques pourraient, théoriquement, nuire à la santé de certains oiseaux marins, mais cet effet devrait lui aussi être négligeable à cause des faibles volumes de matières potentiellement nocives qui seront émis et de leur dispersion rapide dans l'atmosphère, à des niveaux non détectables.

La circulation des embarcations et des aéronefs près des colonies d'oiseaux marins pourrait déranger et nuire à la productivité de ces sites. Toutefois, l'ampleur de ces effets varierait de négligeable à faible. Les navires ne s'approcheront jamais à moins de 2 km de toute colonie d'oiseaux marins. Les aéronefs maintiendront, dans la mesure du possible, une altitude minimale de 600 m, éviteront les colonies d'oiseaux et éviteront également de survoler continuellement les zones de concentration des oiseaux et les habitats importants. Les oiseaux marins sont souvent attirés par les structures extracôtières et les navires, et ne sont habituellement pas dérangés par le bruit industriel dans l'air. Les oiseaux passent relativement peu de temps sous l'eau et ne devraient pas être dérangés par le bruit sous-marin.

4.2.2.2 Opérations normales de production et d'entretien

Les oiseaux marins ont tendance à être attirés par les plates-formes extracôtières comme le navire PSD qui sera utilisé pendant la phase d'exploitation. Ce phénomène est dû, par exemple, à l'augmentation du nombre de proies disponibles à cause des récifs artificiels et de l'interdiction de pêche, à la possibilité offerte aux oiseaux de se poser sur les structures et aux déchets rejetés par les humains. Toutefois, dans l'ensemble, les effets de la présence physique des navires et des structures sur les oiseaux marins pendant l'exploitation devraient être de faible importance. S'agissant de la phase de développement, la présence d'éclairages artificiels aurait également peu d'effets. Les activités sous-marines d'entretien ne nuiront pas aux oiseaux marins.

L'eau mazouteuse traitée contenue dans l'eau produite aura des effets négligeables sur les oiseaux. Le panache sera étroit et sinueux, et même si certains oiseaux risquent d'entrer en contact avec le produit, ce dernier sera dilué. Les autres produits rejetés comme l'eau de refroidissement, les eaux de ponts et de cale et les émissions atmosphériques auront également des effets négligeables sur les oiseaux, pendant la phase de développement. Les rejets d'eaux usées domestiques risquent d'attirer certains oiseaux et de conduire à une augmentation de la prédation, mais ici encore, ces effets seront de peu d'importance. Les sources principales et les effets possibles du bruit sous-marin pendant la phase d'exploitation seront essentiellement les mêmes que pendant la phase de développement du projet. Le bruit produit par le navire PSD aura des effets négligeables sur les oiseaux marins. Certaines espèces seront attirées par la lumière, et certaines éviteront le bruit produit par la structure. Les effets directs sur les autres espèces sont peu vraisemblables puisque les oiseaux marins sont très mobiles et peuvent facilement éviter le navire PSD stationnaire.

4.2.2.3 Déclassement

Le site White Rose sera abandonné et restauré à des conditions proches de son état naturel à la fin de la période de production, afin de limiter les effets résiduels potentiels sur l'environnement. L'augmentation du trafic maritime pendant les travaux de démantèlement des installations pourrait déranger les oiseaux marins, mais ces travaux seront de courte durée et auront un effet négligeable. Par ailleurs, l'arrêt des activités dans la zone du projet aura un effet positif global sur les populations d'oiseaux marins.

4.2.2.4 Accidents

Les accidents provoquant des déversements importants de pétrole pourraient avoir de sérieux effets sur les oiseaux marins. En conséquence, il est essentiel de mettre en place des procédures, des pratiques et des technologies de prévention rigoureuses afin d'éviter de tels accidents. Malgré la probabilité extrêmement faible d'un déversement important ou d'une éruption (voir section 4.1.2.4), les répercussions d'un tel accident sur les oiseaux marins seraient très sérieuses. Le contact direct avec des hydrocarbures est extrêmement nocif pour les oiseaux; la plupart de ceux qui viennent en contact avec une nappe d'hydrocarbures ne survivent pas (Frink et White, 1990; Fry, 1990). Comme les populations d'oiseaux présents sur les Grands Bancs sont très denses, tout déversement ou toute éruption pourrait causer une certaine mortalité qui, dans le pire des scénarios, pourrait atteindre des proportions considérables. Il n'existe pas de corrélation nette entre la taille d'un déversement d'hydrocarbures et le nombre d'oiseaux marins tués (Burger, 1993). La densité des oiseaux présents dans une zone de déversement, la vitesse et la direction du vent, l'action des vagues et la distance par rapport au rivage pourraient avoir une plus grande incidence sur le taux de mortalité que la taille du déversement (Burger, 1993).

Tel qu'il est mentionné précédemment, la probabilité d'un déversement important est très faible et aucun des très nombreux modèles de déversement testés n'a prédit de pollution des rives (Étude approfondie, partie un, section 5.8). Par conséquent, il est hautement improbable que du pétrole brut accidentellement déversé au site White Rose n'atteigne des colonies d'oiseaux marins dans la zone d'étude. Compte tenu de la nature du pétrole brut de White Rose et de sa teneur en paraffine, tout déversement aura tendance à persister, mais il formera des particules, des amas et des plaques, plutôt qu'une nappe continue.

Les oiseaux marins ont tendance à être attirés par les structures extracôtières et risquent donc d'être exposés, dans le cas peu probable d'un rejet accidentel de pétrole au site White Rose. Pendant l'été, les puffins, les goélands, les mouettes, les océanites et les fulmars seraient les espèces les plus exposées au pétrole près du point de rejet. Les modèles de dispersion des déversements de pétrole prédisent un déplacement vers l'est et le sud-est par rapport au site White Rose (Étude approfondie, partie un, section 5.8). Le risque d'un déplacement du pétrole déversé vers le centre et l'ouest des Grands Bancs est faible. Toutefois, en mai et en juin, il y aurait un risque accru (quoique toujours relativement faible) de transport du pétrole déversé le long des limites sud-ouest des Grands Bancs. Le pétrole n'atteindrait probablement pas le haut-fond du sud-est et ne risquerait donc pas de présenter une menace pour les populations importantes de puffins majeurs et d'océanites de Wilson et les petites populations de puffins fuligineux qui muent et s'alimentent dans cette région en été. Pendant l'hiver, un déversement important ou une éruption survenant au site de White Rose pourrait entraîner la mort d'un nombre considérable d'alcidés, et principalement de guillemots de Brünnich et de mergules nains. On ignore l'emplacement exact des aires d'hivernage de ces espèces, qui peut varier d'une année à l'autre. Il est possible qu'une nappe de pétrole recouvre une portion substantielle de ces aires d'hivernage et qu'elle touche ainsi à un grand nombre de ces oiseaux.

Selon le moment de l'année, les endroits où se trouvent les oiseaux marins dans la région et le type de déversement ou d'éruption, les effets d'un accident pourraient varier de faibles à très élevés, avoir une envergure pouvant atteindre jusqu'à 10 000 km² tant pour les déversements en surface que pour les éruptions sous-marines, et durer de 1 à 12 mois. Ainsi, malgré sa probabilité très faible, tout déversement important ou toute éruption survenant au site de White Rose pourrait avoir des effets négatifs importants sur les oiseaux marins de la région.

On présente une évaluation plus détaillée des effets environnementaux possibles du projet sur cette CVE à la partie un de l'Étude approfondie (chapitres 4 et 5). Les effets potentiels des diverses phases du projet et des événements accidentels sur les oiseaux marins sont résumés dans le tableau 4.3.

Tableau 4.3 : Résumé de l'évaluation des effets - Oiseaux marins

Activité Effet environnemental positif (P) ou négatif (N) potentiel Atténuation Critères d'évaluation des effets environnementaux
Ampleur Envergure Fréquence Durée Réversibilité Contexte écologique/ socioculturel et économique
Mise en valeur
Présence de structures
Zone de pêche interdite Aucune interaction S.O.            
Structures sous-marines Aucune interaction S.O.            
Lumières Attraction (N) Remise en liberté des oiseaux échoués 1 2 6 3 R 1
Torches Mortalité (N)   1 2 1 3 Ia 1
Construction sous-marine Aucune interaction S.O.            
Boues/déblais de forage
Boues à base d'eau Effets sur la santé (N) Recyclage des boues; traitement et rejet des déblais 0 1 2 3 R 1
Boues synthétiques Effets sur la santé (N) Recyclage des boues; traitement et rejet des déblais 0 1 2 3 R 1
Autres fluides et solides
Complétion, obturation et reconditionnement Effets sur la santé (N) Recyclage 0 1 2 3 R 1
Ciment Aucune interaction S.O.            
Prévention des éruptions Effets sur la santé (N) Recyclage 0 1 2 3 R 1
Fluides d'essais hydrostatiques Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 1 3 R 1
Eau de refroidissement Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 6 3 R 1
Eaux de ponts Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 2 3 R 1
Eaux de cale Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 2 3 R 1
Eaux usées domestiques Alimentation plus abondante (P); augmentation de la prédation (N) Traitement primaire 1 2 6 3 R 1
Déchets Aucune interaction S.O.            
Émissions atmosphériques Effets sur la santé (N) Conception de l'équipement 0 1 6 3 R 1
Navires et embarcationsb Nuisance (N) Éviter les colonies 0 4 6 3 R 1
Hélicoptèresb Nuisance (N); mortalité (N) Éviter les colonies; pas de survols répétés de populations importantes d'oiseaux 1 4 4 3 R 1
Bruit
Plates-formes de forage Nuisance (N)   0 2 6 3 R 1
Navires de soutien Nuisance (N) Éviter les colonies 0 4 6 3 R 1
Hélicoptères Nuisance (N); Mortalité (N) Éviter les colonies; pas de survols répétés des populations importantes d'oiseaux 1 4 4 3 R 1
Installations côtières                
Production
Présence de structures
Zone de pêche interdite Alimentation plus abondante (P)   1 3 6 5 R 1
Effet de récif artificiel Alimentation plus abondante (P)   1 2 6 5 R 1
Structures sous-marines Aucune interaction S.O.            
Structures en surface Attraction (N); mortalité (N) Remise en liberté des oiseaux échoués 0-1 2 6 5 R 1
Lumières Attraction (N) Remise en liberté des oiseaux échoués 1 2 6 5 R 1
Torches Mortalité (N)   1 2 1 5 Ia 1
Entretien sous-marin Aucune interaction S.O.            
Eau d'injection Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 6 5 R 1
Eau produite Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 6 5 R 1
Eau de lest rejetée Aucune interaction S.O.            
Eau de refroidissement Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 6 5 R 1
Eaux de ponts Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 2 5 R 1
Eaux de cale Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 2 5 R 1
Eaux usées domestiques Alimentation plus abondante (P); augmentation de la prédation (N) Traitement primaire 1 2 6 5 R 1
Déchets Aucune interaction S.O.            
Émissions atmosphériques Effets sur la santé (N) Conception de l'équipement 0 1 6 5 R 1
Navires et embarcationsb Nuisance (N) Éviter les colonies 0 4 6 5 R 1
Hélicoptèresb Nuisance (N);Mortalité (N) Éviter les colonies; pas de survols répétés des populations importantes d'oiseaux 1 4 4 5 R 1
Bruit
Navire PSD Nuisance (N)   0 2 6 5 R 1
Navires de soutien Nuisance (N) Éviter les colonies 0 4 6 5 R 1
Hélicoptères Nuisance (N);Mortalité (N) Éviter les colonies; pas de survols répétés des populations importantes d'oiseaux 1 4 4 5 R 1
Installations côtièresc                
Déclassement
Installations extracôtières Arrêt des nuisances (P); réduction de la mortalité et des risques pour la santé (P)   1 1 3 2 R 2
Installations côtièresc                
Accidents
Déversements de pétrole ou éruptions Mortalité (N) Plan d'urgence; formation; prévention; nettoyage 1-3 5-6 <1 2 Ia 1
Légende pour la tableau 4.3
Ampleur 0 = Négligeable, essentiellement sans effet
1 = Faible
2 = Moyenne
3 = Grande
Envergure 1 = < 1 km²
2 = 1-10 km²
3 = 11-100 km²
4 = 101-1 000 km²
5 = 1 001-10 000 km²
6 = > 10 000 km²
Fréquence 1 = < 11 événements/a
2 = 11-50 événements/a
3 = 51-100 événements/a
4 = 101-200 événements/a
5 = > 200 événements/a
6 = Continue
Durée 1 = < 1 mois
2 = 1-12 mois
3 = 13-36 mois
4 = 37-72 mois
5 = > 72 mois
Réversibilité
(s'agissant des populations)
R = Réversible
I = Irréversible
Contexte écologique/socioculturel et économique 1 = Région relativement vierge, ou exempte d'effets anthropiques négatifs
2 = Signes d'effets négatifs
S.O. = Sans objet

aEffets sur les sujets irréversibles, mais effets sur les populations vraisemblablement réversibles.
bEn tenant compte des effets du bruit.
cAucune nouvelle installation côtière ne sera requise. Les infrastructures existantes suffiront.

Les effets environnementaux résiduels, sur les oiseaux marins, des activités liées aux phases de développement et d'exploitation seront négatifs, mais non significatifs, et les effets du déclassement du projet seront positifs. Malgré leur faible probabilité, les effets résiduels d'un déversement important ou d'une éruption sur cette CVE seraient négatifs et significatifs. Les mesures de prévention et de planification de l'intervention d'urgence prévues par les promoteurs réduiront encore la probabilité de tels accidents ainsi que les effets d'un éventuel déversement.

4.2.2.5 Effets cumulatifs

Les effets cumulatifs des diverses activités prévues dans le cadre des phases de développement, d'exploitation et de déclassement du projet White Rose ne seront pas significatifs pour les oiseaux marins; il en sera de même pour l'effet global du projet. Les trois projets de mise en valeur des ressources pétrolières extracôtières (Hibernia, Terra Nova et White Rose) auront des effets similaires sur les oiseaux marins et certains types de nuisance, comme la présence de lumière et de bruit, découleront en outre des activités d'exploration, du transport maritime et de la pêche commerciale sur les Grands Bancs. Toutefois, les effets cumulatifs de ces projets sur cette CVE sont également jugés non significatifs. La chasse légale et illégale constitue une des sources de stress pour les populations d'oiseaux marins de la région. L'effort de chasse, à Terre-Neuve, porte principalement sur le guillemot de Brünnich (aussi connu, sur place, sous le nom de marmette). Toutefois, une portion seulement de cette population qui se trouve au large et qui subira l'interaction des activités d'exploitation et d'exploration sera également exposée aux pressions de la chasse à terre. Les effets cumulatifs du projet de mise en valeur du champ White Rose combinés aux pressions de la chasse et des autres activités de développement des Grands Bancs ne devraient pas être significatifs.

4.3 Mammifères marins et tortues de mer

4.3.1 Conditions actuelles

Dix-huit espèces de mammifères marins, dont 14 espèces de baleines et de dauphins (cétacés) et quatre espèces de phoques (phocidés), sont présentes dans la région. On y observe également à l'occasion quelques autres espèces, mais celles-ci ne sont pas considérées comme d'importantes composantes de l'écosystème vu leur rareté. Cependant, même si la plupart des espèces ne sont que des visiteurs saisonniers, les eaux des Grands Bancs et les régions adjacentes constituent, pour certaines d'entre elles, d'importantes aires d'alimentation.

On trouve également six espèces de cétacés à fanons (mysticètes); il s'agit du rorqual à bosse (Magaptera novaeangliae), du rorqual bleu (Balaenoptera musculus), du rorqual commun (Balaenoptera physalus), du rorqual boréal (Balaenoptera borealis), du petit rorqual (Balaenoptera acutorostrata) et, parfois, de la baleine noire (Eubalaena glacialis). Les populations de la presque totalité de ces espèces ont diminué sous l'effet de la chasse à la baleine, mais certaines seraient en voie de rétablissement. Cependant, le rorqual à bosse, le rorqual bleu et le rorqual commun figurent toujours sur la liste des espèces vulnérables, alors que la baleine noire est considérée comme une espèce en danger de disparition. La région compte aussi huit espèces de cétacés à dents (odontocètes), soit le cachalot macrocéphale (Physeter macrocephalus), la baleine à bec commune (Hyperoodon ampullatus), l'épaulard (Orcinus orca), le globicéphale noir de l'Atlantique (Globicephala melaena), le dauphin commun (Delphinus delphis), le dauphin à flancs blancs de l'Atlantique (Lagenorhynchus acutus), le dauphin à nez blanc (Lagenorhynchus albirostris) et le marsouin commun (Phocoena phocoena). La plupart de ces mammifères marins n'y sont que des visiteurs saisonniers et on en connaît peu sur leur distribution et leurs effectifs dans ces eaux. Le marsouin commun est classé parmi les espèces menacées et une population de baleines à bec commune est considérée vulnérable. Enfin, on observe un certain nombre d'espèces de phoques (phocidés) dans ces eaux à différentes périodes de l'année; il s'agit du phoque gris (Halichoerus grypus), du phoque du Groenland (Phoca groenlandica), du phoque à capuchon (Cystophora cristata) et du phoque commun (Phoca vitulina). Les phoques se nourrissent principalement de poissons et d'invertébrés, comme le calmar et la crevette.

Les tortues de mer sont rares sur les Grands Bancs de Terre-Neuve, en particulier dans les eaux froides du champ White Rose. Trois espèces y ont toutefois été observées, soit la tortue luth (Dermochelys coriacea), la caouane (Caretta caretta) et la tortue bâtarde (Lepidochelys kempii). La tortue luth figure sur la liste des espèces en danger de disparition établie par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC); elle figure également, avec la tortue bâtarde, sur la liste des espèces en danger de disparition du Fish and Wildlife Service et du National Marine Fisheries Service aux États-Unis, alors que la caouane y est classée parmi les espèces menacées.

L'Étude approfondie traite plus en détail des tortues et mammifères marins présents dans la région (partie un, chapitre 3).

4.3.2 Évaluation des effets

4.3.2.1 Opérations normales de mise en valeur (forage et construction)

Les effets potentiels sur les mammifères marins sont liés principalement au bruit produit par les installations et les activités en mer. Les mammifères marins sont sensibles à l'environnement acoustique sous-marin et ils tolèrent habituellement mieux les sources de bruit fixes - comme celles produites par une plate-forme semi-submersible ou un navire PSD - que les sources mobiles. Les opérations de forage pourraient avoir des effets de négligeables à faibles sur les cétacés et les phoques, effets qui persisteront durant toute la phase de forage. Cependant, comme les opérations de forage s'échelonneront sur plusieurs années, il pourrait y avoir un phénomène d'accoutumance. Les réactions des mammifères marins à la présence des navires et des aéronefs varient d'une espèce à une autre, de même qu'en fonction du type, de l'intensité et de l'échelonnement de l'activité. Certaines espèces de mammifères marins évitent les embarcations et les navires de ravitaillement alors que d'autres, comme les dauphins et les phoques, sont assez tolérantes et peuvent même s'approcher des navires (Shane et al., 1986; Richardson et al., 1995; Moulton et Lawson, 2000). Dans l'ensemble, la circulation maritime et aérienne devrait avoir peu d'effets sur les mammifères marins et ces effets seront réduits, si les navires maintiennent autant que possible une trajectoire et une vitesse constantes et s'ils évitent les secteurs à fortes concentrations de mammifères. Les hélicoptères devront, dans la mesure du possible, maintenir une altitude minimale de 600 m.

Il est peu probable que les activités de forage donnent lieu à l'accumulation de métaux lourds dans les boues et les déblais de forage, en des concentrations qui soient nocives aux mammifères marins (Neff  et al., 1980 dans Hinwood et al., 1994), et tout effet susceptible de se produire serait négligeable. De plus, comme nous l'avons mentionné pour les oiseaux, les rejets des fluides de complétion, d'obturation et de reconditionnement traités auraient des effets négligeables sur les mammifères marins; il en va de même des rejets de fluides de prévention des éruptions, de fluides ayant servi aux essais hydrostatiques, d'eau de refroidissement et de ciment. Par contre, les rejets d'eau mazouteuse traitée provenant des autres liquides de forage, des eaux de ponts et des eaux de cale pourraient être nocifs pour les mammifères marins. Il convient toutefois de noter que les mammifères marins de Terre-Neuve risquent moins d'être sensibles à l'exposition à de l'eau mazouteuse car, chez ces animaux, c'est la graisse, plutôt que la fourrure, qui leur sert d'isolant; donc, les rejets d'eau mazouteuse traitée auront des effets négligeables sur ces mammifères. Enfin, les matières organiques issues des eaux usées domestiques seront rapidement dispersées et dégradées par les bactéries, de sorte que les effets sur les mammifères marins présents dans les plans d'eau récepteurs seront, là aussi, négligeables.

4.3.2.2 Opérations normales de production et d'entretien

Les effets potentiels des structures (plates-formes stationnaires) sur les mammifères marins sont essentiellement liés au bruit. Les autres effets potentiels - ceux dus à la présence même des structures, à l'alimentation plus abondante causée par l'effet de récif artificiel, à la perturbation du fond, au bruit durant l'entretien périodique des structures sous-marines, ainsi qu'aux rejets d'eau d'injection et d'eau produite - devraient être négligeables. De plus, comme nous l'avons indiqué précédemment, les rejets d'eau mazouteuse traitée (p. ex. eaux de ponts et eaux de cale) et les matières organiques provenant des eaux usées domestiques auront des effets négligeables sur les mammifères marins, durant la phase de production. Tous les rejets des navires seront traités conformément aux mesures précitées et auront donc eux aussi un effet global négligeable sur les mammifères marins. Enfin, les lumières et les torches n'auront pas d'incidence sur les mammifères marins.

Durant la phase de production, les principales sources sous-marines de bruit seront essentiellement les mêmes que durant la phase de mise en valeur, en particulier en ce qui a trait aux navires (navires de ravitaillement, pétroliers-navettes et autre trafic maritime) et aux aéronefs. Les niveaux de bruit produits par le navire PSD se comparent à ceux d'une plate-forme semi-submersible. À White Rose, le navire PSD restera au même endroit tout au long de la phase de production. Les effets sur les mammifères marins seront donc réduits au minimum, car la source de bruit sera stationnaire et qu'il est probable qu'il se créé chez ces mammifères un phénomène d'accoutumance. Dans l'ensemble, les effets du bruit seront faibles, mais persisteront pendant toute la durée de la phase d'exploitation.

4.3.2.3 Déclassement

A la fin de la période de production, le site White Rose sera désaffecté et restauré, afin de réduire au minimum les effets permanents sur l'environnement. Bien que les activités de déclassement puissent créer une certaine perturbation à court terme, ainsi que des effets négligeables durant des périodes relativement courtes, il est probable que l'arrêt des activités aura dans l'ensemble un effet positif sur les mammifères marins.

4.3.2.4 Tortues de mer

La perturbation et la destruction des habitats de reproduction sensibles sur les rives sablonneuses subtropicales et tropicales, l'ingestion de débris de plastique flottants et la pêche commerciale constituent les principales menaces à la survie des tortues de mer. Sur les Grands Bancs, il arrive que des tortues marines soient capturées accidentellement durant la pêche pélagique à la palangre du thon, de l'espadon et du requin (NOAA, 2000). Dans la plupart des cas, on s'attend à ce que les phases de mise en valeur, de production et de déclassement produisent sur les tortues de mer les mêmes effets que ceux prévus pour les mammifères marins. En d'autres mots, l'ensemble du projet n'aura pas d'effets négatifs importants sur les tortues marines.

4.3.2.5 Accidents

On considère que le risque n'est pas très élevé que les cétacés soient victimes des effets d'une exposition aux hydrocarbures. Les cétacés pourraient cependant manifester des effets sublétaux causés par le mazoutage de leurs muqueuses ou de leurs yeux s'ils devaient traverser une nappe de pétrole (Geraci, 1990). Ces effets sont toutefois réversibles et ne causeraient pas de dommages permanents aux animaux. Il est possible également que le fanon des cétacés soit contaminé par les hydrocarbures et qu'il perde ainsi de son efficacité de filtration (Geraci, 1990). Là encore, toutefois, ces effets seraient minimes et réversibles. Il est en outre peu probable que les hydrocarbures atteignent le haut fond du sud-est des Grands Bancs, là où les cétacés à fanons, comme le rorqual à bosse, se rassemblent pour se nourrir de capelans (Étude approfondie, partie un, section 5.8). Les cétacés ne sont présents dans les zones extracôtières des Grands Bancs que durant certaines périodes de l'année et ce, en petits nombres; donc, de faibles proportions seulement des populations seraient exposées à des risques en même temps.

De même, on ne considère pas que l'exposition aux hydrocarbures comporte des risques élevés pour les phoques, bien que certaines données établissent un lien entre des déversements d'hydrocarbures et la mortalité chez les phoques, en particulier les jeunes (St. Aubin, 1990). La majorité des phoques présents dans la région se trouve sur la lisière des glaces flottantes. Or, durant une année normale, la lisière de glaces se situe à plusieurs centaines de kilomètres au nord de la région de White Rose et ce, uniquement pendant quelques mois de l'année. Qui plus est, les modèles servant à prévoir le déplacement des nappes de pétrole indiquent que les hydrocarbures se déplaceront probablement vers l'est et le sud-est de White Rose (Étude approfondie, partie un, section 5.8). Aussi est-il hautement improbable que des déversements accidents d'hydrocarbures à White Rose atteignent la lisière de glaces, les années où les conditions des glaces seront normales. Peu de phoques devraient donc être exposés à des hydrocarbures qui proviendraient d'un déversement accidentel à White Rose; qui plus est, la plupart des phoques ne manifestent pas de grandes réactions comportementales ou physiologiques à un mazoutage limité en surface, à une exposition occasionnelle à des aliments contaminés ou à l'ingestion d'hydrocarbures (St. Aubin, 1990; Williams et al., 1994).

Comme les tortues de mer remontent à la surface pour respirer et sont des prédateurs visuels qui se nourrissent près de la surface, elles peuvent être sensibles à la présence d'une nappe d'hydrocarbures en surface. Dans l'ensemble, toutefois, la probabilité est très faible que des tortues de mer soient exposées à des hydrocarbures qui proviendraient d'un déversement accidentel à White Rose, car ces tortues sont rarement présentes dans la région.

En résumé, les effets d'un déversement d'hydrocarbures en mer pourraient varier de négligeables à faibles, selon la période de l'année, l'endroit où se trouveront les tortues de mer et les mammifères marins à l'intérieur de la zone à l'étude, ainsi que le type de déversement ou d'éruption de pétrole.

Les chapitres 4 et 5 (partie un) de l'Étude approfondie présentent une évaluation plus détaillée des effets environnementaux potentiels du projet sur cette CVE. Le tableau 4.4 résume les effets que pourraient causer les diverses phases, activités et composantes du projet sur les mammifères marins.

Tableau 4.4 : Résumé de l'évaluation des effets - Mammifères marins

Activité Effet environnemental positif (P) ou négatif (N) potentiel Atténuation Critères d'évaluation des effets environnementaux
Ampleur Envergure Fréquence Durée Réversibilité Contexte écologique/ socio-culturel et économique
Mise en valeur
Présence de structures
Zone de pêche interdite Aucune interaction S.O.            
Structures sous-marines Nuisance (N)   0 1 6 3 R 1
Lumières Aucune interaction S.O.            
Torches Aucune interaction S.O.            
Construction sous-marine Nuisance (N)     0-1 1-2 2 2 R 1
Boues/déblais de forage
Boues à base d'eau Effets sur la santé (N) Recyclage des boues; traitement et rejet des déblais 0 1 2 3 R 1
Boues synthétiques Effets sur la santé (N) Recyclage des boues; traitement et rejet des déblais 0 1 2 3 R 1
Autres fluides et solides
Complétion, obturation et reconditionnement Effets sur la santé (N) Recyclage 0 1 2 3 R 1
Ciment Alimentation plus abondante (P)   0          
Prévention des éruptions Effets sur la santé (N) Recyclage 0 1 2 3 R 1
Fluides d'essais hydrostatiques Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 1 3 R 1
Eau de refroidissement Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 6 3 R 1
Eaux de ponts Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 2 3 R 1
Eaux de cale Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 2 3 R 1
Eaux usées domestiques Effets sur la santé (N) Traitement primaire 0 1-2 6 3 R 1
Déchets Aucune interaction Transport à terre            
Émissions atmosphériques Aucune interaction S.O.            
Navires et embarcationsa Nuisance (N) Éviter les concentrations de mammifères marins; maintenir autant que possible une vitesse et une trajectoire constantes 1 3-4 6 3 R 1
Hélicoptèresa Nuisance (N) Maintenir autant que possible une altitude minimale de 600 m 1 1-3 4 3 R 1
Bruit
Plates-formes de forage Nuisance (N)   0-1 1-2 6 3 R 1
Navires de soutien Nuisance (N) Éviter les concentrations de mammifères marins; maintenir autant que possible une vitesse et une trajectoire constantes 1 3-4 6 3 R 1
Hélicoptères Nuisance (N) Maintenir autant que possible une altitude minimale de 600 m 1 1-2 6 3 R 1
Installations côtièresb                
Production
Présence de structures
Zone de pêche interdite Aucune interaction S.O.            
Effet de récif artificiel Alimentation plus abondante (P)   1 1 6 5 R 1
Structures sous-marines Nuisance (N)   0 1 6 5 R 1
Structures en surface Nuisance (N)   0 1 6 5 R 1
Lumières Aucune interaction S.O.            
Torches Aucune interaction S.O.            
Entretien sous-marin Nuisance (N)   0 1 1 1 R 1
Eau d'injection Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 6 5 R 1
Eau produite Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 6 5 R 1
Eau de lest rejetée Aucune interaction S.O.            
Eau de refroidissement Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 6 5 R 1
Eaux de ponts Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 6 5 R 1
Eaux de cale Effets sur la santé (N) Traitement 0 1 6 5 R 1
Eaux usées domestiques Effets sur la santé (N) Traitement primaire 0 1-2 6 5 R 1
Déchets Aucune interaction S.O.            
Émissions atmosphériques Aucune interaction S.O.            
Navires et embarcationsa Nuisance (N) Éviter les concentrations de mammifères marins; maintenir autant que possible une vitesse et une trajectoire constantes 1 3-4 6 5 R 1
Hélicoptèresa Nuisance (N) Maintenir autant que possible une altitude minimale de 600 m 1 1-3 4 5 R 1
Bruit
Navire PSD Nuisance (N) S.O. 1 1-2 6 5 R 1
Navires de soutien Nuisance (N) Éviter les concentrations de mammifères marins; maintenir autant que possible une trajectoire et une vitesse constantes 1 3-4 6 5 R 1
Hélicoptères Nuisance (N) Maintenir autant que possible une altitude minimale de 600 m  1 1-3 4 5 R 1
Installations côtièresb                
Déclassement
Installations extracôtières Arrêt des nuisances (P); réduction dela mortalité et des risques pour la santé (P)   1 1 3 3 R 2
Installations côtieresb                
Accidents
Déversements ou éruptions Effets sur la santé (N) Plan d'urgence; formation; préparation; prévention; nettoyage; inventaire 0-1 5-6 <1 2 R 1
Légende pour la tableau 4.4
Ampleur 0 = Négligeable, essentiellement sans effet
1 = Faible
2 = Moyenne
3 = Grande
Envergure 1 = < 1 km²
2 = 1-10 km²
3 = 11-100 km²
4 = 101-1 000 km²
5 = 1 001-10 000 km²
6 = > 10 000 km²
Fréquence 1 = < 11 événements/a
2 = 11-50 événements/a
3 = 51-100 événements/a
4 = 101-200 événements/a
5 = > 200 événements/a
6 = Continue
Durée 1 = < 1 mois
2 = 1-12 mois
3 = 13-36 mois
4 = 37-72 mois
5 = > 72 mois
Réversibilité
(s'agissant des populations)
R = Réversible
I = Irréversible
Contexte écologique/socioculturel et économique 1 = Région relativement vierge, ou exempte d'effets anthropiques négatifs
2 = Signes d'effets négatifs
S.O. = Sans objet

aEn tenant compte des effets du bruit.
bAucune nouvelle installation côtière ne sera requise. Les infrastructures existantes suffiront.

Les effets environnementaux résiduels des activités qui seront menées durant les phases de mise en valeur et d'exploitation, de même que les effets qui pourraient résulter d'un déversement ou de l'éruption de pétrole en mer, seront négatifs, mais peu significatifs, pour cette CVE, alors que la phase de déclassement se soldera par un effet résiduel positif.

4.3.2.6 Effets cumulatifs

On s'attend à ce que les effets cumulatifs des diverses activités prévues durant chacune des phases du projet White Rose (mise en valeur, production et déclassement), ainsi que du projet dans son ensemble, soient non significatifs sur les mammifères marins et les tortues marines. On s'attend par ailleurs à ce que ces effets cumulatifs demeurent non significatifs, même combinés à ceux d'autres activités de mise en valeur et d'exploration pétrolières menées sur les Grands Bancs.

Comme nous l'avons indiqué précédemment, les effets potentiels sur les mammifères marins sont liés principalement au bruit produit par les structures et les activités en mer. Or compte tenu du nombre d'activités de transport maritime et de pêche qui se déroulent déjà sur les Grands Bancs, on peut conclure, sans risque de se tromper, que le milieu sous-marin est déjà bruyant. Le bruit créé par l'industrie gazière et pétrolière (navires PSD, navires de ravitaillement, plates-formes de forage et exploration sismique) s'ajoutera au bruit ambiant dans le milieu sous-marin des Grands Bancs; cependant, ce bruit supplémentaire généré par le projet White Rose aura peu d'incidences sur le niveau global de bruit. En effet, l'accroissement du niveau cumulatif de bruit de fréquence basse, résultant de la mise en valeur et de l'exploration gazières et pétrolières sur les Grands Bancs, ne sera pas appréciable et, dans bien des cas, sera masqué par des phénomènes naturels. En l'absence de cet effet de masquage, il est possible que les animaux soient perturbés par les sources anthropiques de bruit associées à cette industrie. Cependant, aucune donnée ne fait état d'effets perturbateurs dus à l'exposition à des sources éloignées de bruit ambiant (Richardson et al., 1995). Si l'on se fie aux résultats d'études menées dans d'autres régions, il faudra que les mammifères marins se trouvent à proximité (à moins de quelques kilomètres) des sources réelles de bruit liées aux activités pétrolières et gazières pour en subir les effets. Donc, tout effet perturbateur sur les mammifères marins sera le résultat de la combinaison de quelques sources de bruit isolées et cet effet ne sera pas significatif, tant sur une base individuelle que cumulative.

4.4 Mesures d'atténuation et planification d'urgence

4.4.1 Mesures d'atténuation

Diverses mesures d'atténuation ont été prévues durant les phases de mise en valeur, d'exploitation et de déclassement du projet White Rose pour réduire au minimum les effets sur l'environnement; ces mesures sont résumées ci-après :

  • utilisation, dans la mesure du possible, de boues à base d'eau;
  • recyclage des boues à base de produits synthétiques et des autres liquides et solides de forage;
  • traitement des déblais de forage;
  • traitement des liquides de forage, des eaux de ponts, des eaux de cale, des eaux usées domestiques, de l'eau de refroidissement et de l'eau produite;
  • transport des déchets solides sur la côte;
  • élaboration d'un plan de gestion des déchets définissant les lignes directrices applicables à tous les déchets produits en mer;
  • mise au point d'équipement conçu de manière à réduire les émissions atmosphériques;
  • préparation d'un plan d'intervention d'urgence visant à atténuer les effets de tout déversement de pétrole en mer et à y remédier.

Les sections qui suivent décrivent les mesures d'atténuation propres à chaque CVE.

4.4.1.1 Poissons et habitats du poisson

Voici les mesures d'atténuation supplémentaires qui ont été prévues pour le poisson et son habitat :

  • interdire le dynamitage durant les activités de construction sous la mer;
  • choisir les matériaux et les méthodes de manière à réduire les effets durant l'entretien sous-marin;
  • retirer les installations sous-marines au moment de l'abandon, afin de réduire au minimum les effets résiduels.
4.4.1.2 Oiseaux marins

Les mesures d'atténuation supplémentaires prévues pour les oiseaux marins incluent les suivantes :

  • libérer les oiseaux captifs, attirés par les structures et les lumières en surface;
  • instaurer une zone d'évitement de 2 km autour des colonies d'oiseaux, à l'intention des navires et des embarcations;
  • exiger que les hélicoptères évitent les colonies d'oiseaux et les survols à répétition au-dessus des zones à fortes concentrations d'oiseaux et des habitats importants pour les oiseaux.
4.4.1.3 Mammifères marins et tortues de mer

En ce qui a trait aux mammifères marins et aux tortues de mer, les mesures d'atténuation supplémentaires suivantes ont été prévues :

  • exiger des navires et autres embarcations qu'ils évitent les endroits à fortes concentrations de mammifères marins;
  • exiger des navires et des embarcations qu'ils maintiennent autant que possible une trajectoire et une vitesse constantes;
  • exiger que les hélicoptères maintiennent, dans la mesure du possible, une altitude minimale de 600 m.

4.4.2 Planification d'urgence

Avant d'amorcer la production, les promoteurs élaboreront des plans d'urgence qui serviront de guide d'intervention advenant une situation d'urgence durant la mise en production du champ White Rose. Ces plans préciseront les besoins en personnel et en équipement, le soutien logistique nécessaire et les procédures d'intervention initiales pour assurer une intervention sécuritaire, rapide et coordonnée.

Des plans de prévention et d'intervention d'urgence seront élaborés dans les domaines suivants :

  • système de gestion et de contrôle des pertes dans les domaines de la santé, de la sécurité et de l'environnement;
  • procédures d'intervention d'urgence en mer;
  • plan d'alerte et de mesures d'urgence;
  • plan anticollision;
  • plan de gestion des glaces;
  • plan d'intervention en cas de déversement d'hydrocarbures;
  • plans d'urgence en cas de pollution par des hydrocarbures provenant des navires;
  • plan d'aide aux familles;
  • plan de communication d'urgence;
  • plans d'action et procédures normales d'exploitation;
  • procédures générales de notification en cas d'urgence.

La gestion des mesures d'urgence s'appuiera sur la mise en place d'équipes d'intervention qui seront constituées de manière à assurer une intervention rapide et efficace en cas d'urgences (voir Étude approfondie, partie un, chapitre 6). Les plans seront des documents dynamiques qui seront mis à jour au besoin pour refléter toute modification dans les opérations. Tous les employés réguliers affectés à la production sur la côte Est, y compris les entrepreneurs, recevront une formation dirigée sur les opérations d'urgence, et un programme régulier d'exercices sera mis en place pour s'assurer que tout le personnel est prêt à intervenir.

4.5 Résumé des effets environnementaux résiduels

On estime que les phases de mise en valeur et de production du projet, ainsi que tout accident qui pourrait survenir, auront des effets résiduels négatifs, mais non significatifs, sur le poisson et son habitat. Par la suite, la phase de déclassement entraînera des effets résiduels positifs sur le poisson et son habitat et, dans l'ensemble, les effets environnementaux résiduels du projet sur le poisson et son habitat sont jugés non significatifs (tableau 4.5).

De même, on s'attend à ce que les phases de mise en valeur et de production produisent, sur les oiseaux de mer, des effets résiduels négatifs mais non significatifs, et que la phase de déclassement ait des effets positifs. En revanche, un accident tel un déversement majeur de pétrole aurait des effets environnementaux négatifs importants sur les oiseaux de mer; pareil accident est toutefois improbable. Dans l'ensemble, donc, le projet ne devrait pas avoir d'effets résiduels significatifs sur les oiseaux de mer (tableau 4.5).

Enfin, les phases de mise en valeur et de production, ainsi que tout accident qui pourrait survenir, auront des effets résiduels négatifs, mais là encore non significatifs, sur les mammifères marins et les tortues de mer, mais la phase de déclassement devrait avoir des effets positifs. Comme l'indique le tableau 4.5, les effets résiduels du projet sur les mammifères marins et les tortues de mer ne devraient pas, dans l'ensemble, être significatifs.

En résumé, après la mise en ouvre des mesures d'atténuation prévues, l'ensemble du projet ne devrait pas avoir d'effets environnementaux importants sur chacune de ces CVE, sauf s'il se produisait un important déversement de pétrole en mer, lequel serait néfaste pour les oiseaux marins. Cependant, comme nous l'avons indiqué précédemment, le risque d'un tel accident est très faible. Qui plus est, les mesures de prévention et d'urgence qui ont été prévues par les promoteurs abaisseront encore davantage ce risque et réduiront au minimum les effets de tout déversement, s'il devait y en avoir.

Tableau 4.5 : Résumé des effets résiduels- Biophysiques

Phase Évaluation des effets environnementaux résiduels, incluant les effets cumulatifs Niveau de confiance Probabilité
Probabilité de manifestation Certitude scientifique
Poisson et son habitat
Mise en valeur NS 3 3 3
Production NS 3 3 3
Déclassement P 3 3 3
Accidents NS 3 1 3
Ensemble du projet NS 3 3 3
Oiseaux marins
Mise en valeur NS 3 3 3
Production NS 3 3 3
Déclassement P 3 3 3
Accidents S 3 1 3
Ensemble du projet NS 3 3 3
Mammifères marins et tortues de mer
Mise en valeur NS 3 3 3
Production NS 3 3 3
Déclassement P 3 3 3
Accidents NS 2 1 2
Ensemble du projet NS 3 3 3
Légende pour la tableau 4.5
Évaluation des effets environnementaux résiduels S = Effet environnemental négatif significatif
NS = Effet environnemental négatif non significatif
P = Effet environnemental positif
Niveau de confiance 1 = Faible
2 = Moyenne
3 = Élevée
Probabilité de manifestation 1 = Faible
2 = Moyen
3 = Élevé
Certitude scientifique
(basée sur les données scientifiques, l'analyse statistique ou le jugement professionnel)
1 = Niveau de confiance faible
2 = Niveau de confiance moyen
3 = Niveau de confiance élevé

4.6 Suivi

Les programmes de surveillance des effets environnementaux (SEE) ont pour but de vérifier l'exactitude des effets prévus durant l'évaluation environnementale, d'évaluer l'efficacité des mesures d'atténuation mises en place, de servir de système de pré-alerte sur les changements dans l'environnement, de faciliter la planification et l'amélioration continue du projet et, en dernière analyse, d'améliorer notre compréhension des liens de causalité dans le domaine environnemental. Le programme de SEE fait partie intégrante du programme de suivi exigé en vertu de la LCEE.

Les promoteurs prévoient mettre en place un vaste programme de SEE, qui portera sur la mise en valeur du champ White Rose (Étude approfondie, partie un, chapitre 7). L'élaboration d'un programme de SEE approprié comportera une phase d'examen par les administrations publiques concernées, en vertu du processus d'approbation de l'OCTHE. Husky Oil est en faveur de toute initiative régionale de surveillance pertinente et y collaborera.

Le programme SEE proposé serait constitué des composantes suivantes :

  • qualité des sédiments (toxicité, chimie et analyse de la communauté benthique);
  • qualité de l'eau et production primaire;
  • charge corporelle des poissons (plie canadienne et crabe des neiges);
  • altération du poisson (plie canadienne et crabe des neiges);
  • histopathologie du poisson et oxydase à fonction multiple (OFM) (plie canadienne).

En 1999, un programme de surveillance des oiseaux de mer a été mis en ouvre à partir d'un navire de ravitaillement, pour étudier les effets de la plate-forme de forage; ce programme s'est poursuivi en 2000 et il continuera d'être évalué tout au long de la phase de mise en valeur du projet. De plus, toute mort accidentelle d'oiseau associée au projet sera notée.

Un programme de SEE spécialisé sera également mis en ouvre pour déterminer les effets de tout déversement majeur, en ciblant principalement les oiseaux de mer, mais également les poissons et les mammifères marins. Ce programme s'inspirera du programme de SEE mis en place pour les activités normales de production au champ White Rose. La décision de procéder ou non à la mise en ouvre d'un tel programme sera prise en consultation entre les promoteurs du projet et l'OCTHE, en fonction des circonstances du déversement. En outre, conformément à la Politique de gestion de l'habitat du poisson du MPO, toute mesure d'indemnisation pour l'habitat sera surveillée et évaluée.

Enfin, il y aura surveillance de la conformité, pour s'assurer du respect des lois applicables et des conditions prévues dans les autorisations réglementaires. Cette surveillance visera essentiellement à s'assurer du respect des limites de rejet définies dans les Lignes directrices sur le traitement des déchets extracôtiers. Des programmes de surveillance seront aussi établis pour mesurer les rejets de déchets qui auront été traités conformément à ces lignes directrices et pour faire rapport à ce sujet.

L'Étude approfondie traite plus en détail des initiatives de surveillance proposées.

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Évaluation des effets socio-économiques


Évaluation des effets socio-économiques

Les sections qui suivent présentent une vue d'ensemble des conditions socio-économiques actuelles dans les diverses régions à l'étude et des effets que pourrait avoir le projet White Rose sur chacune des CVE socio-économiques à l'étude, en tenant compte des mesures d'atténuation, des effets cumulatifs, des effets résiduels et du suivi. La partie deux de l'Étude approfondie présente une vue d'ensemble globale du contexte socio-économique actuel, ainsi qu'une analyse détaillée des répercussions. Comme nous l'avons indiqué précédemment, à la section 1.3 du présent rapport, l'évaluation d'un certain nombre de CVE socio-économiques (c.-à-d. les affaires et l'emploi, les infrastructures et services sociaux communautaires et les infrastructures physiques communautaires) se fera principalement dans le cadre du processus d'examen de la demande de mise en valeur, prévu dans les Lois de mise en ouvre de l'Accord atlantique. Le commissaire désigné par l'OCTHE sera alors habilité à recevoir les commentaires du public sur toute question associée à la demande de mise en valeur, y compris les aspects socio-économiques précités.

5.1 Les affaires et l'emploi

5.1.1 Conditions actuelles

L'économie de Terre-Neuve a affiché une performance en dents de scie au cours des années 90. Les avantages générés par les projets d'exploration pétrolière en mer (Hibernia) ont en effet été neutralisés par la déclaration de moratoires sur la pêche de la morue du Nord et autres espèces de poisson de fond. Un des principaux effets de la fermeture de la pêche a été le déclin de la population, en particulier dans les régions rurales de Terre-Neuve et du Labrador (Statistique Canada, 2000). En 1999, toutefois, Terre-Neuve a été la province qui a affiché la plus forte croissance économique et ce, pour une deuxième année consécutive. Des gains économiques ont été réalisés dans les secteurs de l'exploration pétrolière extracôtière, de la pêche au crabe et à la crevette, de la construction, du tourisme et de la fabrication (Ministère des Finances, 2000a). L'industrie pétrolière a toutefois été le principal moteur de la croissance de l'économie provinciale.

La bonne performance économique de la province a profité à la région de St. John's, où la croissance et l'activité économiques sont en progression. Depuis quelques années, l'emploi y est en hausse, grâce notamment à l'importante contribution de l'industrie pétrolière extracôtière à l'économie de la région. La ville de St. John's est en outre le principal centre des services d'administration, d'ingénierie, de réglementation, de formation, d'approvisionnements, de transport aérien et autres services qui dessert l'industrie pétrolière de la côte Est. Dans la région de l'isthme d'Avalon, la situation économique a varié au fil des ans, sous l'effet des fluctuations dans l'économie provinciale, le secteur des pêches et les grands projets industriels à l'intérieur et à proximité de la région. Au cours de la dernière décennie, cette région a participé à l'essor de l'industrie pétrolière extracôtière (notamment par l'entremise du chantier de construction et de fabrication de Bull Arm et du Terminal de transbordement de Terre-Neuve). L'économie de la région de Marystown a elle aussi fluctué au fil des ans, en fonction de la performance des industries des pêches et de la transformation du poisson et de son chantier naval. Cette ville possède le plus vaste chantier de construction et de réparation navales de la province et c'est ce qui explique sa participation à l'industrie pétrolière de Terre-Neuve depuis les tous débuts.

L'Étude approfondie traite plus en détail des activités industrielles et commerciales et de la création d'emplois dans ces régions (partie deux, chapitre 3 et section 4.2).

5.1.2 Évaluation des effets

Le projet White Rose produira un éventail d'effets économiques, notamment durant ses phases de construction, d'installation et d'exploitation; à cela s'ajoutent ses effets conjugués à ceux d'autres projets industriels et d'autres projets de forage en mer. Ces avantages potentiels incluent la création d'emplois directs, indirects et induits. Les effets positifs prévus reflètent en partie les engagements des promoteurs en vertu du plan de retombées économiques pour le Canada et Terre-Neuve, selon lesquels le projet générera une large gamme d'avantages sur les plans des affaires, de l'emploi et des industries, durant ses phases de mise en valeur et d'exploitation. Le Plan de mise en valeur et le Plan de retombées économiques pour le Canada et Terre-Neuve, qui ont été présentés à l'OCTHE dans le cadre du processus d'examen de la demande de mise en valeur, énoncent en détail le déroulement du projet et les avantages qui devraient en découler (Husky Oil, 2001b).

La participation du Canada et de la province de Terre-Neuve aux activités de construction et d'exploitation du projet pourrait être limitée par les compétences et les capacités des industries et de la main-d'ouvre et reflétera directement la compétitivité du milieu local. Les effets du projet sur l'emploi et les affaires dépendront non seulement des compétences actuelles des entreprises et de la main-d'ouvre et de la possibilité d'y suppléer, mais également des autres demandes pour ces ressources. Cependant, si l'on se fie au calendrier actuel du projet, les besoins du projet White Rose en matière d'industries et de main-d'ouvre ne devraient pas entrer en conflit avec ceux des autres projets d'envergure.

Des demandes similaires s'exerceront sur les infrastructures et la main-d'ouvre, durant la phase d'exploitation. Ceci ne devrait toutefois pas créer de problème, puisqu'une telle demande crée plutôt des possibilités à long terme qui justifient l'investissement dans les infrastructures et la formation. De plus, les administrations fédérale et provinciale, de même que l'industrie et les établissements de formation sont bien conscients de la nécessité de planifier la demande future de main-d'ouvre et de s'y préparer.

À ces effets directs potentiels s'ajouteront d'importants effets secondaires ou multiplicateurs qui pourraient être fort variés et de longue durée. L'industrie pétrolière produit un effet transformateur sur les entreprises et les travailleurs de la région, qui cherchent à parfaire leurs compétences et aptitudes afin d'être très concurrentiels au sein de l'industrie pétrolière de Terre-Neuve et d'ailleurs. De même, toute infrastructure industrielle reliée à l'industrie pétrolière, de même que les recherches et les projets de formation qui sont menés dans ce domaine, augmentent la probabilité et la possibilité que Terre-Neuve bénéficie des retombées d'autres projets d'exploration pétrolière extracôtière. Dans l'ensemble, le projet contribuera à l'essor de cette industrie et, de ce fait, à l'expansion et à la diversification croissantes de l'économie de Terre-Neuve.

Durant la phase de mise en valeur du projet, les services d'administration, d'ingénierie, de formation, de réglementation, d'approvisionnements et autres seront concentrés dans la région de St. John's, et cette ville sera également le centre des activités d'administration, d'ingénierie, de formation et d'approvisionnements pendant toute la durée de la phase d'exploitation. Cette activité, combinée à tout effet indirect et induit connexe sur les affaires et l'emploi, sera très bénéfique pour l'économie de la région de St. John's.

Le chantier de Bull Arm, situé dans la baie de la Trinité et conçu au départ pour servir de chantier de construction et de fabrication pour le projet Hibernia, a également servi au projet Terra Nova. Cette installation pourrait être utilisée à des fins similaires pour le projet White Rose, selon les résultats du processus d'appel d'offres. Toute activité qui sera menée à Bull Arm dans le cadre de ce projet bénéficiera principalement aux travailleurs et entreprises situés dans le rayon de déplacement quotidien. Selon le calendrier prévu pour le projet White Rose, les activités de mise en valeur commenceraient après les activités de construction, de fabrication, de raccordement et de mise en service du projet Terra Nova. Le respect des calendriers actuels pourrait donc être avantageux pour les promoteurs, car cela signifie que l'équipement et les compétences requis pourraient être disponibles à Bull Arm. Ce projet sera également bénéfique pour la région de l'isthme d'Avalon, en assurant une certaine continuité dans les emplois et les activités commerciales directs et indirects générés par le chantier de Bull Arm; la phase d'exploitation du projet pourrait aussi avoir des retombées positives sur les entreprises et l'emploi au niveau local. Il semble peu probable que la mise en ouvre des activités de construction et de fabrication pour le projet White Rose, conjointement à d'autres composantes, ait des effets cumulatifs négatifs importants sur le chantier de Bull Arm.

Le projet pourrait aussi avoir des retombées positives pour la région de Marystown, si celle-ci obtient une participation au projet à l'issue du processus d'appel d'offres. Toute activité de cette nature aura des avantages directs et indirects sur l'économie locale et consolidera l'importance du chantier naval pour l'industrie pétrolière. Tout effet cumulatif dépendra des autres travaux qui pourraient être menés parallèlement; le propriétaire et l'exploitant du chantier naval croient cependant que tout effet cumulatif serait sûrement bénéfique.

Le tableau 5.1 résume les effets prévus (incluant les effets propres au projet et les effets cumulatifs) sur les affaires et l'emploi. On constate que les effets potentiels sont jugés positifs durant chacune des phases du projet et qu'aucun effet négatif n'est prévu et qu'aucune mesure d'atténuation n'est proposée.

Tableau 5.1 : Résumé de l'évaluation des effets - Affaires et emploi

Activité Effet environnemental positif (P) ou négatif (N) Atténuation Critères d'évaluation des effets environnementaux
Ampleur Envergure Durée/Fréquence Réversibilité Contexte socio-économique 
Construction
Fabrication des composantes en mer Hausse des affaires et de l'emploi (P) Mise en ouvre du Plan de retombées économiques pour C-T.-N. 1 2-3 1/1 R 2
Installation des composantes en mer Hausse des affaires et de l'emploi (P) Mise en ouvre du Plan de retombées économiques pour C-T.-N 1 2-3 1/1 R 2
Exploitation
Production / soutien / services en mer Hausse des affaires et de l'emploi (P) Mise en ouvre du Plan de retombées économiques pour C-T.-N. 1 2 3/ 3 R 2
Déclassement
Déclassement / soutien en mer S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances / accidents
Intervention / aided'urgence Hausse des affaires et de l'emploi (P) Mise en ouvre du Plan de retombées économiques pour C-T.N. 1 2-3 3/2 R 2
Projets passés / présents / futurs
Construction Hausse des affaires et de l'emploi (P) Mise en ouvre du Plan de retombées économiques pour C-T.N. 1 2-3 1/ 2 R 2
Exploitation Hausse des affaires et de l'emploi (P) Mise en ouvre du Plan de retombées économiques pour C-T.N. 1 2-3 3/ 2 R 2
Légende pour la tableau 5.1
Ampleur 1 = Faible : en deçà de la capacité, des normes ou des limites actuelles
2 = Moyenne : près de la capacité, des normes et des limites actuelles
3 = Grande : au-dessus de la capacité, des normes ou des limites actuelles
Envergure 1 = Communauté particulière
2 = Région à l'étude
3 = Province
Durée 1 = Construction seulement
2 = Exploitation seulement
3 = Durée du projet
4 = Déclassement seulement
Fréquence 1 = unique
2 = occasionnelle
3 = continue
Réversibilité R = Réversible
I = Irréversible
Contexte socio-économique 1 = Région sans expérience préalable de l'exploration en mer
2 = Région avec expérience préalable de l'exploration en mer
S.O. = Sans objet

On s'attend à ce que le projet procure des avantages supplémentaires au niveau de l'emploi et des affaires, dans toutes les régions visées ainsi que dans l'ensemble de la province, et on ne prévoit aucun effet résiduel négatif important. Le suivi et la déclaration des retombées prévues pour le Canada et Terre-Neuve se feront conformément aux exigences de l'OCTHE.

5.2 Infrastructures et Services sociaux communautaires

Les habitants de la région apprécient les infrastructures et les services communautaires dans la mesure où la quantité et la qualité de ces services contribuent à l'amélioration globale du niveau et de la qualité de vie de leur communauté. Ces infrastructures et services incluent l'éducation, la santé, la sécurité (services de police et de protection-incendie) et les loisirs.

5.2.1 Conditions actuelles

Éducation

Ces dernières années, le nombre d'écoles, d'élèves et d'enseignants, de même que le ratio élèves-enseignant, a diminué dans la province. Durant l'année scolaire 1999-2000, on comptait 343 écoles à Terre-Neuve et au Labrador, fréquentées par 93 957 élèves à temps plein; le ratio élèves-enseignant en 1998-1999 était de 1 pour 15 (Terre-Neuve et Labrador, 1999). L'enseignement post-secondaire y est dispensé par la Memorial University of Newfoundland, le College of the North Atlantic et 54 établissements de formation privés agrées.

Dans la région de St. John's, l'enseignement primaire et secondaire est régi par le conseil scolaire d'Avalon East. En 1998-1999, la région de St. John's comptait 74 écoles (Terre-Neuve et Labrador, 1999); le nombre d'écoles a diminué au cours des dernières années sous l'effet de l'évolution du profil démographique et de la consolidation. Toujours en 1998-1999, 31 745 enfants étaient inscrits dans les écoles primaires de la région (Terre-Neuve et Labrador, 1999), et ce nombre n'a cessé de diminuer au cours des dernières années. On ne possède pas de statistiques sur la capacité des écoles mais, en général, l'offre continue d'être supérieure à la demande. Le nombre d'écoles primaires et secondaires et d'élèves inscrits dans ces écoles a également diminué dans les régions de l'isthme d'Avalon et de Marystown; en 1998-1999, la région de l'isthme d'Avalon comptait 12 écoles primaires et secondaires fréquentées par 2 719 élèves; cette même année, il y avait six écoles primaires et secondaires dans la région de Marystown, avec 2 423 élèves (Terre-Neuve et Labrador, 1999). Le College of the North Atlantic a un campus à Burin.

Services et infrastructures sanitaires et communautaires

À Terre-Neuve et au Labrador, la prestation des services de santé et des services communautaires relève de l'autorité du ministère provincial de la Santé et des Services communautaires. La province compte à l'heure actuelle 36 hôpitaux et 19 foyers de soins infirmiers (Department of Health and Community Services, 2000). Le niveau de service, qui se définit par le nombre d'infirmières et de médecins par habitant, se compare à celui observé dans les autres provinces canadiennes. En 1998, le ratio global médecins-habitants était de 1,7 médecin pour 1 000 habitants et le ratio infirmières agrées-habitants était de 9,8 pour 1 000 (Ministère des Finances, 2000b). La région de St. John's offre un certain nombre d'établissements de soins de courte et de longue durées, ainsi qu'un centre de santé. La région de l'isthme d'Avalon est desservie par le Dr. G.B. Cross Memorial Hospital situé à Clarenville, et la région de Marystown possède un établissement de soins actifs, le Burin Peninsula Health Care Centre.

Services d'aide sociale et d'emploi

Le ministère des Ressources humaines et de l'Emploi est l'organisme provincial responsable du soutien du revenu consenti en vertu des programmes d'aide sociale et d'emploi. Le bureau régional pour la région de St. John's se trouve à St. John's, laquelle compte également trois bureaux de district; d'autres bureaux de district sont situés à Bell Island et Conception Bay South. Le bureau de district pour l'isthme d'Avalon se trouve à Clarenville, tandis que le bureau desservant la région de Marystown est à Marystown. La demande d'aide sociale dans les régions de St. John's, de Marystown et de l'isthme d'Avalon a fluctué au cours de la dernière décennie (Department of Health and Community Services, 2000b).

Sécurité : services de police et de protection-incendie

Les services de police dans la région de St. John's sont assurés par la Royal Newfoundland Constabulary (RNC), tandis que les régions de l'isthme d'Avalon et de Marystown relèvent de l'autorité de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Dans la région de St. John's, la protection-incendie est assurée par le service régional des incendies de St. John's, lequel est assisté de services de pompiers volontaires mis en place dans diverses communautés. Cinq collectivités de l'isthme ont des services des incendies; dans la région de Marystown, la protection contre les incendies est assurée par des services de pompiers bénévoles mis en place dans cinq collectivités locales et par un service polyvalent à Marystown.

Services et installations de loisirs

La région de St. John's possède de nombreuses installations de loisirs qui offrent un large éventail d'activités. Certaines de ces installations sont utilisées à pleine capacité et il y a une demande pour de nouveaux types d'installations. La région de l'isthme d'Avalon offre elle aussi un éventail d'installations récréatives, dont bon nombre se trouvent dans la région de Clarenville-Shoal Harbour. De même, la région de Marystown possède un certain nombre d'installations récréatives, les villes de Marystown et de Burin offrant la gamme la plus variée de services qui desservent également un certain nombre des plus petites collectivités. Les installations et les programmes semblent satisfaire aux besoins de la population locale.

5.2.2 Évaluation des effets

Éducation

Dans le domaine de l'éducation, les effets directs du projet à l'échelon provincial se limiteront à l'enseignement post-secondaire. Bien que la province dispose déjà d'une offre substantielle de main-d'ouvre formée et qualifiée, la formation continue des nouveaux employés et le perfectionnement de la main-d'ouvre déjà en place se poursuivront. On s'attend à ce que les établissements locaux soient en mesure d'offrir la majeure partie de la formation requise et on ne prévoit pour l'instant aucun problème, qui découlerait du projet proprement dit ou de l'effet combiné de plusieurs projets et auquel les établissements d'enseignement post-secondaire de la province ne pourraient répondre.

Les projets Hibernia et Terra Nova n'ont eu aucune incidence majeure sur les écoles de la région de St. John's. Lorsque les trois projets seront en cours, une large proportion de la main-d'ouvre habitera dans la région de St. John's; il est peu probable toutefois que cet accroissement de la demande crée des problèmes en matière d'éducation, car l'évolution du profil démographique dans la région continue d'indiquer une réduction ou, tout au mieux, une stabilisation (dans la plupart des cas, à un niveau inférieur) de la demande de services. Dans les régions de l'isthme d'Avalon et de Marystown, le projet White Rose ne devrait pas entraîner une hausse substantielle de la demande de services à laquelle les systèmes d'éducation en place ne pourraient suffire.

Le tableau 5.2 résume les effets prévus (incluant les effets propres au projet et les effets cumulatifs) sur l'éducation. En vertu d'un plan de retombées économiques pour le Canada et Terre-Neuve, les promoteurs feront activement la promotion de l'emploi et de la formation des habitants de Terre-Neuve. Dans la mesure où cette formation aura une incidence sur l'enseignement post-secondaire dans la province, il devrait en résulter des effets positifs ou bénéfiques pour les personnes formées, ainsi que pour les personnes et les institutions offrant la formation. Aucun effet négatif important, sur les niveaux d'enseignement primaire et secondaire, ne devrait résulter de la mise en ouvre du projet White Rose ou de sa combinaison à d'autres projets et activités d'exploration extracôtière. Enfin, aucun programme officiel de surveillance ou de suivi n'est prévu, au-delà des processus normaux mis en place par les établissements d'enseignement post-secondaire pour suivre et prévoir la demande de cours et de programmes actuels et futurs.

Services et infrastructures sanitaires et communautaires

La mise en valeur du champ White Rose occasionnera une certaine migration d'entrée de personnel affecté aux activités côtières et extracôtières et des membres de leur famille, ce qui aura un léger effet à la hausse sur la demande globale de services médicaux pendant la durée du projet. Cependant, aucune donnée n'indique que les projets Hibernia ou Terra Nova ont entraîné un accroissement marqué de la demande de nouveaux services de santé. En effet, les travailleurs qui arrivent et leurs familles ont tendance pour la plupart à être relativement jeunes et en santé; la demande de services médicaux qu'ils génèrent est donc relativement faible. De plus, il est fort probable que ces travailleurs soient des cotisants nets, quant au montant des impôts qu'ils paieront en regard des services qu'ils utiliseront. On s'attend donc à ce que tout accroissement de la demande de services médicaux soit minime, compte tenu de l'âge type des travailleurs et du fait que les exploitants offrent des programmes médicaux (tableau 5.2). On s'attend par contre à ce que le projet ait des effets résiduels négatifs - bien que non significatifs - sur les infrastructures et services médicaux. Certains effets cumulatifs devraient être observés, notamment durant la phase d'exploitation mais, dans l'ensemble, la demande provenant du personnel affecté aux installations en mer devrait être faible, et le système actuel devrait pouvoir y suffire. Le suivi de la demande au niveau des établissements relève de la responsabilité de la province. Les promoteurs du projet évalueront, sur une base périodique, les questions liées à la santé de la main-d'ouvre.

Services d'aide sociale et d'emploi

On s'attend à ce que le projet ait des incidences à la fois directes et indirectes sur ces types de services communautaires; ces effets, pour la plupart cumulatifs ou résultant de la phase d'exploitation, seront observés principalement dans la région de St. John's et ils pourraient être positifs et négatifs. En effet, le projet créera des emplois et réduira de ce fait les besoins en matière d'aide financière. Cependant, il pourrait aussi avoir des effets négatifs, car tous ne profiteront pas de la croissance économique mais tous - et surtout les personnes à faible revenu - seront touchés par les effets inflationnistes qui pourraient en résulter ce qui, en retour, risque d'accroître la demande de services de soutien du revenu. Dans l'ensemble, toutefois, les effets du projet sur les services d'aide sociale et d'emploi devraient être faibles, et essentiellement positifs (tableau 5.2). Aucun effet résiduel négatif important n'est prévu, et aucun programme officiel de surveillance n'est recommandé. Le ministère provincial responsable des programmes d'aide sociale et de soutien de l'emploi a mis en place des mécanismes pour évaluer les besoins et y répondre.

Services de police et de protection-incendie

Comme pour toute autre activité commerciale ou industrielle, les activités reliées au projet pourraient nécessiter le recours aux services de police ou de protection-incendie. Cependant, aucune donnée n'indique, ni ne laisse croire, que les projets Hibernia ou Terra Nova ont eu une incidence sur le niveau de criminalité ou sur la nature des crimes commis, ni sur la demande de services de police ou de protection-incendie, que ce soit dans les régions de St. John's, de l'isthme d'Avalon ou de Marystown. Et l'ajout du projet White Rose ne devrait pas modifier la situation, même en tenant compte des effets cumulatifs découlant de l'exploitation de projets multiples (tableau 5.2). On s'attend donc à ce que les effets résiduels du projet sur cette CVE ne soient pas significatifs. Des données sur les incidents et les besoins sont recueillies régulièrement par les autorités policières et les services de protection-incendie concernés, dans le cadre de leurs activités de planification et de leur mandat réguliers. Aucun programme de surveillance ou de suivi additionnel n'est prévu ou proposé.

Services et installations de loisirs

Le projet pourrait avoir des effets à la fois positifs et négatifs sur les services de loisirs. Ainsi, alors que l'accroissement de la demande pourrait réduire l'accès aux installations et la satisfaction des utilisateurs, l'arrivée de nouveaux-venus pourrait rendre les activités plus viables. Le tableau 5.2 résume les effets potentiels du projet sur les services et installations de loisirs, lequel projet entraînera une certaine migration d'entrée ainsi qu'un accroissement de la demande d'accès aux installations et aux programmes de loisirs, principalement durant la phase d'exploitation et surtout dans la région de St. John's. Ces effets seront de faible envergure et les installations et programmes actuels devraient pouvoir répondre à toute augmentation. Même lorsqu'on tient compte des effets cumulatifs de la croissance démographique résultant des emplois directs et indirects créés par ces trois importants projets d'exploration pétrolière, les incidences sur les services de loisirs ne devraient pas être significatives, et aucun programme officiel de surveillance n'est recommandé. Les autorités responsables des installations et des programmes de loisirs ont en effet mis en place des mécanismes pour évaluer et prévoir la demande et on s'attend à ce que ces mécanismes suffisent.

Tableau 5.2 : Résumé de l'évaluation des effets - Infrastructures et services sociaux communautaires

Activité Effet environnemental positif (P) ou négatif (N) Atténuation Critères d'évaluation des effets environnementaux
Ampleur Envergure Durée / Fréquence Réversibilité Contexte socio-économique
Éducation
Construction
Fabrication des composantes en mer Formation de la main-d'ouvre provinciale (P) Établissements d'enseignement post-secondaire prévoient répondre aux besoins de l'industrie 1 2-3 1/1 R 2
Installation des composantes en mer Formation de la main-d'ouvre provinciale (P) Établissements d'enseignement post-secondaire prévoient répondre aux besoins de l'industrie 1 2-3 1/1 R 2
Exploitation
Production / soutien / services en mer Formation de la main-d'ouvre provinciale (P) Établissements d'enseignement post-secondaire prévoient répondre aux besoins de l'industrie 1 2-3 3/3 R 2
Déclassement
Déclassement / soutien en mer S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances / accidents / imprévus
Intervention / aided'urgence Formation de la main-d'ouvre provinciale (P) Établissements d'enseignement post-secondaire prévoient répondre aux besoins de l'industrie 1 2-3 3/3 R 2
Projets passés / présents / futurs
Construction S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Exploitation Formation de la main-d'ouvre provinciale (P) Établissements d'enseignement post-secondaire prévoient répondre aux besoins de l'industrie 1 2-3 3/2 R 2
Infrastructures et services médicaux
Construction
Fabrication des composantes en mer Hausse de la demande de services médicaux (N) Intervention des établissements selon les besoins / possibilités 1 2 1/ 3 R 2
Installation des composantes en mer Hausse de la demande de services médicaux (N) Intervention des établissements selon les besoins / possibilités 1 2 1/ 3 R 2
Exploitation
Production / soutien / services en mer Hausse de la demande de services médicaux (N) Intervention des établissements selon les besoins / possibilités Le promoteur surveille les problèmes liés au travail et à la famille et y répond 1  1 2  3 3/ 3  3/ 3 R  R 2  2
Déclassement
Déclassement / soutien en mer S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances / accidents / imprévus
Intervention / aide d'urgence Hausse de la demande de services médicaux (N) Intervention des établissements selon les besoins / Possibilités Programmes médicaux des promoteurs et PAE 1 2 3/ 3 R 2
Projets passés / présents / futurs
Construction S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Exploitation Hausse de la demande de services médicaux (N) Intervention des établissements selon les besoins / possibilités 1 2 3/ 3 R 2
Services d'aide sociale et d'emploi
Construction
Fabrication des composantes en mer Diminution de la demande de services (P) Surveillance / Mesures par les autorités compétentes 1 2 1/3 R 2
Installation des composantes en mer     S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Exploitation
Production / support / services en mer Hausse de la demande de services (N) Diminution de la demande de services (P) Surveillance / Mesures par les autorités compétentes 1 2 3/ 3 R 2
Déclassement
Déclassement / soutien en mer S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances / accidents / imprévus
Intervention / aided'urgence     S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Projets passés / présents / futurs
Construction S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Exploitation Hausse de la demande de services (N) Diminution de la demande de services (P) Surveillance / mesures par les autorités compétentes 1 2 3/ 3 R 2
Services de police et de protection-incendie
Construction
Fabrication des composantes en mer Hausse de la demande de services (N) Surveillance / mesures par les autorités compétentes 1 2 1/ 3 R 2
Installation des composantes en mer Hausse de la demande de services (N) Surveillance / mesures par les autorités compétentes 1 2 1/ 3 R 2
Exploitation
Production / soutien / services en mer Hausse de la demande de services (N) Surveillance / mesures par les autorités compétentes 1 2 3/ 3 R 2
Déclassement
Déclassement / soutien en mer S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances / accidents / imprévus
Intervention / aide d'urgence Hausse de la demande de services (N) Surveillance / mesures par les autorités compétentes 1 2 3/ 3 R 2
Projets passés / présents / futurs
Construction S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Exploitation Hausse de la demande de services (N) Surveillance / mesures par les autorités compétentes 1 2 3/ 3 R 2
Services et installations de loisirs
Construction
Fabrication des composantes en mer Hausse de l'utilisation des installations/ de la demande de services (P/N) Surveillance / Mesures par les dispensateurs de services 1 2 1/3 R 2
Installation des composantes en mer S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Exploitation
Production / Soutien / services en mer Hausse de l'utilisation des installations/de la demande de services (P/N) Surveillance / Mesures par les dispensateurs de services 1 2 3/ 3 R 2
Déclassement
Déclassement / soutien en mer S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances / accidents / imprévus
Intervention / aide d'urgence S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Projets passés / présents / futurs
Construction              
Exploitation Hausse de l'utilisation des installations / de la demande de services (P/N) Surveillance / Mesures par les dispensateurs de services 1 2 3/ 3 R 2
Légende pour la tableau 5.2
Ampleur 1 = Faible : en-deçà de la capacité, des normes ou des limites actuelles
2 = Moyenne : près de la capacité, des normes ou des limites actuelles
3 = Élevée : au-dessus de la capacité, des normes ou des limites actuelles
Envergure 1 = Communauté particulière
2 = Région à l'étude
3 = Province
Durée 1 = Construction seulement
2 = Exploitation seulement
3 = Durée du projet
4 = Déclassement seulement
Fréquence 1 = unique
2 = occasionelle
3 = continue
Réversibilité R = Réversible
I = Irréversible
Contexte socio-économique 1 = Région sans expérience préalable de l'exploration pétrolière en mer
2 = Région avec expérience de l'exploration pétrolière en mer
S.O. = Sans objet

5.3 Infrastructures physiques communautaires

5.3.1 Conditions actuelles

Logement

Au cours des 20 dernières années, le nombre de logements a considérablement augmenté dans la province, mais le nombre annuel de mises en chantier a diminué. En 1996, on a dénombré 185 500 logements privés occupés à Terre-Neuve, la plupart étant des maisons unifamiliales occupées par leur propriétaire. De ce nombre, 60 295 logements privés occupés se trouvaient dans la région de St. John's, dont 61 % dans la ville même de St. John's (Statistique Canada, 1996). La croissance dans la région continue d'être concentrée essentiellement à Conception Bay South et Mount Pearl. Au cours de la dernière décennie, les mises en chantier annuelles dans la région ont fluctué, mais la tendance générale est à la baisse (SCHL, 2000). Le marché de l'habitation s'est dans l'ensemble amélioré au cours des dernières années, comme en témoignent le nombre et la valeur des ventes, mais les taux de vacance ont largement fluctué. Dans la région de St. John's, des logements sociaux sont offerts par la Ville de St. John's et par la Newfoundland and Labrador Housing Corporation.

Entre 1991 et 1996, le nombre total de logements dans l'isthme d'Avalon s'est accru de 26 % (Statistique Canada, 1991; 1996), la croissance étant concentrée principalement dans la région de Clarenville-Shoal Harbour. En 1996, la région de Marystown comptait 3 895 logements privés occupés (Statistique Canada, 1996); le marché de l'habitation dans cette région est sensible aux fluctuations saisonnières et annuelles de l'emploi chez les principaux employeurs.

Installations portuaire et aéroportuaire

Le port de St. John's est administré par la Société du Port de St. John's, un organisme fédéral. Le port, qui offre environ 5 km de quai disponible, sert de terminal pour conteneurs et de terminal à manutention horizontale pour les navires de marchandises entre Halifax et Montréal. Le quai A.H. Harvey sert de point de services côtiers pour les projets Hibernia et Terra Nova. On considère dans l'ensemble que le port a été fortement sous-utilisé ces dernières années, une baisse du tonnage des cargaisons ayant été enregistrée au début des années 90. La manutention des marchandises s'est toutefois accrue depuis quelques années et la quantité a atteint un million de tonnes, en 1999 (St. John's Port Authority, 2000).

L'Aéroport international de St. John's est l'aéroport commercial le plus achalandé de la province. L'aérogare principale reçoit les vols nationaux et internationaux réguliers, la majeure partie des vols nolisés et le fret aérien. Les hélicoptères, les avions militaires et les avions privés utilisent également l'aéroport. En 1999, plus de 800 000 passagers de vols commerciaux ont utilisé l'aéroport (St. John's International Airport, 2000). Afin de répondre à l'accroissement actuel et prévu du nombre de voyageurs, l'Autorité aéroportuaire de St. John's a entrepris un programme de réaménagement de 48 millions de dollars, axé notamment sur l'amélioration des pistes et des aérogares.

Terrains à usage industriel et commercial, entrepôts et locaux à bureaux

Le chantier naval de St. John's, qui occupe une superficie d'environ 7,5 ha (18,5 acres) dans la partie ouest du port de St. John's, offre un éventail de services maritimes et de service en mer. On y trouve diverses installations, notamment une cale sèche avec plate-forme élévatrice, des postes de réparation et de transfert, des grues mobiles, des ateliers de fabrication, des entrepôts et des aires de mise en chantier (St. John's Dockyard Limited, 2000). La région de St. John's compte actuellement huit parcs industriels, d'une superficie totale de 464 ha (1 150 acres). Dans l'ensemble, les infrastructures routières qui relient ces parcs industriels aux autres infrastructures majeures, comme le port et l'aéroport de St. John's, sont bonnes. St. John's et Mount Pearl sont les deux seules collectivités de la région à l'étude qui disposent de vastes aires d'entreposage commerciales. De même, les locaux à bureaux pouvant loger les services administratifs et soutenir les activités de mise en valeur et d'exploitation se trouvent principalement à St. John's.

Dans la région de l'isthme d'Avalon, le chantier de Bull Arm est celui qui offre le plus de terrains à usage industriel pouvant convenir à l'industrie pétrolière extracôtière. Bien que les services de construction et d'administration soient fermés, le chantier de fabrication et d'assemblage est actuellement en activité dans le cadre du projet Terra Nova. Il existe également d'autres terrains à usage industriel et commercial dans la région, la plupart situés à Clarenville et Arnold's Cove. À Marystown, l'entreprise Friede Goldman Newfoundland Limited possède et exploite le chantier maritime Marystown, qui fait la construction, la réparation, le carénage, la conversion et l'entretien des navires de pêche et des navires servant aux activités en mer, ainsi que la construction et la finition des composantes de la plate-forme de forage. L'établissement Cow Head, achevé au début des années 90, réalise une variété de contrats de construction en mer.

5.3.2 Évaluation des effets

Logement

Il est possible que la demande de logements augmente durant les phases de construction et d'exploitation. Durant la phase de construction, des effets directs pourraient être observés dans n'importe laquelle des régions à l'étude; par contre, seule la région de St. John's devrait être touchée durant la phase d'exploitation. On pourrait aussi observer certains effets cumulatifs dans la région de St. John's, attribuables à la mise en valeur de multiples champs pétroliers, à l'expansion du secteur des services en mer et à la croissance économique générale. Il est probable toutefois que tout effet direct, que pourrait avoir le projet sur le logement dans la région de St. John's, sera faible et de courte durée. Ensemble, les trois projets d'exploration extracôtière, combinés à l'expansion du secteur des approvisionnements et services en mer et à la croissance dans d'autres secteurs de l'économie, se traduiront par une hausse de la demande de logements. Ces effets seront essentiellement bénéfiques, en particulier pour les constructeurs, fournisseurs et vendeurs de maisons et les services de taxation municipale. Ils pourraient en revanche l'être moins pour les personnes à revenu fixe ou à faible revenu, aux prises avec une hausse des prix des logements.

De même, le projet White Rose ne devrait pas avoir d'effets substantiels sur le logement dans la région de l'isthme d'Avalon, si celle-ci devait être choisie pour des activités reliées au projet. Les promoteurs travailleront de concert avec les autorités locales afin de planifier la gestion de tout effet sur la main-d'ouvre, y compris l'hébergement des travailleurs. La région de Marystown possède actuellement un large excédent d'infrastructures, notamment de logements; le projet ne devrait donc pas avoir d'effets négatifs appréciables sur le logement, si des contrats de fabrication et de construction devaient être alloués au chantier naval de cette ville. De même, on ne prévoit aucun effet cumulatif sur le logement, dans aucune de ces régions. Le tableau 5.3 résume les effets potentiels du projet White Rose sur le logement; comme on peut le constater, les effets résiduels sont dans l'ensemble essentiellement positifs, et les effets négatifs, s'il en est, ne seront pas significatifs.

Installations portuaire et aéroportuaire

Le port sera utilisé si des contrats de fabrication des superstructures ou des composantes sous-marines sont alloués au chantier naval de St. John's. Une base de ravitaillement maritime déjà existante servira de poste de soutien pour la production en mer. Le port et l'aéroport seraient également utilisés au besoin, en cas d'accidents ou d'autres événements imprévus. On s'attend à ce que les effets du projet sur le port et l'aéroport de St. John's soient positifs (tableau 5.3); l'usage accru de ces installations générerait en effet des recettes additionnelles pour les deux autorités administratives, sans occasionner d'effets négatifs pour les autres usagers. Aucune mesure d'atténuation n'est jugée nécessaire et, dans l'ensemble, les effets résiduels du projet sur cette CVE devraient être positifs. Les autorités portuaires et aéroportuaires surveillent les activités sur une base continue et devraient être en mesure de répondre à tout nouveau besoin des clients.

Terrains à usage industriel et commercial, entrepôts et locaux à bureaux

La phase de construction et d'installation aura pour effet d'accroître la demande de terrains à usage industriel et commercial, d'aires d'entreposage et de locaux à bureaux dans les régions qui auront obtenu les contrats. Durant la phase d'exploitation qui suivra, la demande portera principalement sur les espaces pouvant servir à la mise en chantier et à l'industrie légère, ainsi que sur les locaux à bureaux et aires d'entreposage, principalement dans la région de St. John's. Le projet devrait avoir des effets positifs sur l'utilisation des terrains industriels et commerciaux, des aires d'entreposage et des locaux à bureaux.

Les exploitants en mer, les fournisseurs de l'industrie et les entrepreneurs utilisent et continueront d'utiliser les terrains industriels, ainsi que les aires d'entreposage et les locaux à bureaux situés dans la région de St. John's, et ceci contribue à l'expansion de l'économie locale par ses effets directs et indirects sur l'emploi et les affaires. Le personnel affecté aux projets Terra Nova et White Rose occupe actuellement des locaux à bureaux dans le centre-ville de St. John's et pourrait avoir besoin d'espace industriel et d'aires d'entreposage additionnels lorsque s'amorcera la phase d'exploitation. Ceci aura des retombées bénéfiques pour la région, qui devrait être en mesure de suffire à la demande. Dans la région de l'isthme d'Avalon, l'utilisation du chantier de Bull Arm par l'industrie pétrolière s'est avérée bénéfique pour les économies locale et provinciale, et tout usage supplémentaire qui en serait fait dans le cadre du projet White Rose ne fera qu'accroître ces avantages. On ne s'attend pas à un accroissement de la demande de terrains à Clarenville, Arnold's Cove ou autres collectivités de l'isthme. De même, le chantier naval de Marystown et l'installation de Cow Head seraient en mesure de répondre à la demande que pourrait générer le projet White Rose, et tout travail supplémentaire serait bien accueilli et même bénéfique pour la région.

Le tableau 5.3 résume les effets potentiels du projet sur cette CVE. Les autorités municipales et les promoteurs immobiliers publics et privés surveillent les taux d'occupation des terrains à usage industriel et commercial et y réagissent en conséquence. Aucune mesure d'atténuation précise, ni aucune activité de surveillance au-delà des mesures déjà en place, ne sont jugées nécessaires. Les effets résiduels du projet sur ces infrastructures devraient être positifs et aucun effet négatif important n'est prévu.

Tableau 5.3 : Résumé de l'évaluation des effets - Infrastructures physiques communautaires

Activité Effet environnemental positif (P) ou négatif (N) Atténuation Critères d'évaluation des effets environnementaux
Ampleur Envergure Durée / Fréquence Réversibilité Contexte socio-économique
Logement
Construction
Fabrication des composantes en mer Hausse de la demande de logements (P/N) Surveillance / mesures par les autorités compétentes 1 2 1/ 3 R 2
Installation des composantes en mer Hausse de la demande de logements (P/N) Surveillance / mesures par les autorités compétentes 1 2 1/3 R 2
Exploitation
Production / soutien / services en mer Hausse de la demande de logements (P/N) Surveillance / mesures par les autorités compétentes 1 2 3/ 2 R 2
Déclassement
Déclassement / soutien en mer S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances / accidents / imprévus
Intervention / aide d'urgence     S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Projets passés / présents / futurs
Construction S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Exploitation Hausse de la demande de logements (P/N) Surveillance / Mesures par les autorités compétentes 1 2 3/ 3 R 2
Port et aéroport
Construction
Fabrication des composantes en mer Usage accru du port et de l'aéroport (P) Surveillance / Mesures par les dispensateurs de services 1 1 1/ 3 R 2
Installation des composantes en mer Usage accru du port et de l'aéroport (P) Surveillance / Mesures par les dispensateurs de services 1 1 1/ 3 R 2
Exploitation
Production / soutien / servicesen mer Usage accru du port et de l'aéroport (P) Surveillance / Mesures par les dispensateurs de services 1 1 3/3 R 2
Déclassement
Déclassement / soutien en mer S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. 3 S.O. S.O.
Défaillances / accidents / imprévus
Intervention / aide d'urgence Usage accru du port et de l'aéroport (P) Surveillance / Mesures par les dispensateurs de services 1 1 3/ 3 R 2
Projets passés / présents / futurs
Construction S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Exploitation Usage accru du port et de l'aéroport (P) Surveillance / Mesures par les dispensateurs de services 1 1 3/ 3 R 2
Terrains industriels et commerciaux, entrepôts et locaux à bureaux
Construction
Fabrication des composantes en mer Hausse de la demande de terrains, locaux à bureaux etc. (P/N) Surveillance / mesures par les autorités compétentes / secteur privé 1 1 1/3 R 2
Installation des composantes en mer S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Exploitation
Production / soutien / services en mer Hausse de la demande de terrains, locaux à bureaux, etc. (P/N) Surveillance / mesures par les autorités compétentes / secteur privé 1 1 3/3 R 2
Déclassement
Déclassement / soutien en mer S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances / accidents / imprévus
Intervention / aide d'urgence S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Projets passés / présents / futurs
Construction S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O. S.O.
Exploitation Hausse de la demande de terrains, locaux à bureaux, etc. (P/N) Surveillance / mesures par les autorités compétentes / secteur privé 1 1 3/2 I 2
Légende pour la tableau 5.3
Ampleur 1 = Faible : en-deçà de la capacité, des normes ou des limites actuelles
2 = Moyenne : près de la capacité, des normes ou des limites actuelles
3 = Grande : supérieure à la capacité, aux normes ou aux limites actuelles
Envergure 1 = Communauté particulière
2 = Région à l'étude
3 = Province
Durée 1 = Construction seulement
2 = Exploitation seulement
3 = Durée du projet
4 = Déclassement seulement
Fréquence 1 = unique
2 = occasionnelle
3 = continue
Réversibilité R = Réversible
I = Irréversible
Contexte socio-économique 1 = Région sans expérience préalable de l'exploration en mer
2 = Région avec expérience préalable de l'exploration en mer
S.O. = Sans objet

5.4 Pêches

5.4.1 Conditions actuelles

L'industrie des pêches de Terre-Neuve et du Labrador a subi d'importants changements structuraux au cours de la dernière décennie, avec la fermeture de la pêche traditionnelle du poisson de fond, mais elle est de nouveau très viable. En 1998, elle a généré 35 % des emplois dans l'ensemble du secteur des biens de Terre-Neuve et du Labrador et elle s'est classée au deuxième rang, quant à sa contribution au PIB (Government of Newfoundland and Labrador, 2000). À Terre-Neuve, le nombre de travailleurs dans le secteur des pêches est relativement stable depuis 1995. En 1999, la moyenne annuelle de travailleurs a été de 8 700 et le nombre atteint un sommet de 10 300. Il y a plus de 100 usines de transformation (primaire et secondaire) à Terre-Neuve, qui emploient en moyenne 8 400 personnes, le nombre maximal en période de pointe atteignant 16 700 (Department of Fisheries and Aquaculture, 1999).

L'effondrement des stocks de poisson de fond a profondément modifié la pêche sur les Grands Bancs de Terre-Neuve. En 1987, le poisson de fond (principalement la morue du Nord) représentait en effet 63 % des prises en poids dans les Grands Bancs (Petro-Canada, 1995). Onze ans plus tard, le crabe des neiges, le capelan, la limande à queue jaune et le sébaste formaient désormais la majeure partie (81 %) des prises. Dans l'ensemble, la pêche sur les Grands Bancs de Terre-Neuve a été plus lucrative en 1998 (74 millions de dollars - valeur au débarquement) qu'elle ne l'avait été 11 ans auparavant, en 1987 (environ 62 millions de dollars). Elle varie d'une division de l'OPANO à une autre (figure 5.1), quant aux espèces capturées et à leur importance relative, aux quantités débarquées, à leur valeur et à la structure de l'industrie (CHART, 2000).

Le projet White Rose proposé, comme les projets Terra Nova et Hibernia, se trouve dans la division 3L de l'OPANO, dans l'unité 3Lt (figure 5.1). La pêche dans cette division se pratique essentiellement avec des engins fixes (casier à crabes), en majeure partie par des navires de Terre-Neuve de moins de 35 pieds (10,6 mètres); de plus, la majeure partie des prises se font à proximité des côtes. C'est habituellement entre juin et septembre que l'activité de pêche y est la plus intensive.

Dans l'unité 3Lt, le poisson de fond (morue du Nord et plie canadienne) représentait 99 % des prises (en poids), en 1987. En 1998, le crabe des neiges était devenu la principale espèce pêchée (98 % des quantités débarquées). Parmi les autres espèces (actuellement ou potentiellement) importantes, mentionnons la crevette, le flétan noir et peut-être aussi la plie canadienne et la morue du Nord (durant la dernière partie des phases d'exploitation et de déclassement du projet). La crevette et le flétan noir ne se trouvent pas en grandes concentrations à proximité immédiate du champ White Rose, ces espèces étant surtout présentes au large. Par ailleurs, d'après les données sur les prises recueillies dans le cadre des relevés, rien n'indique que la région de pêche exploitable près de White Rose abritera d'autres espèces dans un avenir rapproché. Dans l'ensemble, l'activité de pêche n'a pas été très importante dans la région visée par le projet, les prises y étant moins élevées qu'ailleurs dans la division 3L. Ainsi, les captures dans l'unité 3Lt n'ont représenté dans l'ensemble que 1 % des prises totales (en valeur) de la division 3L, entre 1992 et 1998 (CHART, 2000).

Figure 5.1 : Zones de l'OPANO

Figure 5.1 : Zones de l'OPANO

La présente évaluation ne porte que sur la pêche (commerciale) canadienne. Cependant, une analyse de la pêche étrangère basée sur les statistiques de l'OPANO confirme l'hypothèse voulant que la distribution des espèces de pêche étrangère se compare à la répartition des espèces canadiennes (voir Rapport complémentaire). Il ne se pratique actuellement aucune pêche autochtone, que ce soit à des fins de subsistance ou des fins récréatives, dans l'unité 3Lt.

La partie deux de l'Étude approfondie (section 7.1), ainsi que le Rapport complémentaire, traitent plus en détail des activités de pêche dans la région.

5.4.2 Évaluation des effets

L'essor nouveau de l'industrie des pêches soulève certaines questions quant aux pertes potentielles de revenu et de prises qui pourraient être occasionnées par le projet White Rose. La présente évaluation s'appuie sur l'hypothèse voulant que tout effet sur les pêches canadiennes est représentatif des effets sur les pêches internationales. Les principaux enjeux concernent la perte d'accès aux lieux de pêche, la détérioration des engins et des navires de pêche, les effets biophysiques sur le poisson et le risque de déversement de pétrole. Par ailleurs, les effets sur les pêches devraient être uniformes durant les phases de mise en valeur, de production et de déclassement.

Une zone de pêche interdite sera instaurée autour des entonnoirs souterrains et s'étendra sur une superficie d'environ 15,4 km². Cette zone d'exclusion ne représente toutefois qu'une faible proportion de la zone totale de pêche dans la division 3L (152 000 km²), et une proportion encore plus faible de la zone totale de pêche dans l'ensemble des Grands Bancs. De plus, compte tenu de la répartition géographique des espèces dans la région, il est très peu probable que l'on observe une diminution du niveau de prises. La zone d'exclusion pourrait même constituer un refuge de croissance pour une partie des poissons et des mollusques pêchés ou leur source d'alimentation, ce qui pourrait profiter indirectement à la pêche.

De deux à trois navires de ravitaillement devraient faire la navette chaque semaine entre le champ White Rose et St. John's et quatre pétroliers devraient faire la navette chaque mois entre le champ pétrolier et la route maritime la plus près. Cet accroissement du trafic maritime sur les Grands Bancs, imputable à la mise en ouvre du projet White Rose, ne devrait toutefois pas nuire à la pêche qui, déjà, se pratique à proximité ou en présence d'un grand nombre d'autres navires, incluant un nombre accru de navires participant à la pêche au crabe sur les Grands Bancs.

Le contact direct avec les navires ou les installations utilisés pour le projet White Rose pourrait causer des dommages aux engins ou aux navires de pêche; de même, de petits déversements de pétrole ou la perte de matériel en provenance des navires, des plates-formes de forage ou des installations de production pourraient endommager ou encrasser les engins. À ces dommages causés aux navires et aux engins de pêche s'ajoutent les pertes économiques qui pourraient résulter d'une diminution des prises. Dans l'ensemble, toutefois, pareils dommages devraient être peu fréquents. Jusqu'à maintenant, aucun dommage n'a été associé aux projets de mise en valeur Hibernia et Terra Nova.

De même, le projet White Rose ne devrait pas avoir d'effets importants sur le poisson ou son habitat, que ce soit durant ses phases de construction, d'exploitation ou de déclassement (section 4.1). Qui plus est, tout effet potentiel sur le poisson ne se répercutera pas directement sur les pêches, car la modification des pratiques de pêche et des régimes de gestion aura pour effet d'introduire d'autres facteurs de variabilité. Tout effet sur les pêches devrait donc être de faible ampleur.

La poursuite et l'intensification des programmes de collecte de données environnementales et de surveillance, dans le cadre du projet White Rose, permettront d'améliorer notre compréhension de l'écosystème des Grands Bancs et pourraient ainsi mener à l'identification de nouvelles espèces commerciales. De plus, l'installation de production et les navires de ravitaillement seront en mesure d'offrir des services d'urgence aux navires de pêche, et ce sur une large portion des Grands Bancs.

Les déversements majeurs, bien qu'improbables (voir la section 4.1.2.4), pourraient néanmoins causer d'importants dommages à l'industrie de la pêche, les effets potentiels les plus graves découlant de la perte de marché ou de valeur marchande, de la perte d'accès aux lieux de pêche, de la détérioration des engins de pêche et de l'altération (réelle ou perçue) du poisson. Cependant, les modèles servant à prévoir le déplacement des nappes de pétrole de 10 000 barils (Étude approfondie, partie un, section 5.8) indiquent qu'un déversement de pétrole qui se produirait dans l'aire du projet se disperserait fort probablement au large et au sud du Bonnet Flamand. D'après ces profils de dispersion, les pêches qui seraient les plus touchées incluent le flétan noir, le thon et l'espadon autour du bassin Flemish Pass, ainsi que la crevette dans le Bonnet Flamand. Les pêches pratiquées dans la partie orientale des divisions 3L et 3N de l'OPANO pourraient elles aussi être touchées, bien que dans une proportion nettement moindre. Donc, les effets les plus graves devraient se situer, non pas au niveau du poisson, mais davantage au niveau de la perte de marché ou de valeur marchande, de la perturbation des activités de pêche et des dommages potentiels aux engins de pêche.

Des effets cumulatifs sur les pêches pourraient résulter de l'exploitation combinée des champs Hibernia, Terra Nova et White Rose, du transport maritime en général, de la prospection sismique et du forage d'exploration. Cependant, les effets cumulatifs dus à la perte d'accès aux lieux de pêche ou à l'accroissement du trafic maritime sur les Grands Bancs seront faibles. Au total, la zone de pêche interdite associée aux projets Hibernia (5 km²), Terra Nova (13,8 km²) et White Rose (15,4 km²) s'étend sur une superficie d'environ 34,2 km², laquelle ne représente qu'une très faible fraction de la zone totale de pêche disponible dans la division 3L. En outre, la majeure partie des prises actuelles se font, soit du côté terre du site d'exploration, soit sur la marge du banc, et non dans la zone 3Lt proprement dite. Comme nous l'avons indiqué précédemment, la présence de zones de pêche interdite pourrait aussi profiter indirectement à la pêche. Enfin, en ce qui a trait à la circulation des navires, le nombre total de trajets faits par semaine par les navires de ravitaillement soutenant les opérations en mer ne représentera toujours qu'une très faible proportion de la circulation totale sur les Grands Bancs.

Même si aucun dommage n'a été signalé à ce jour, ceci n'écarte pas pour autant tout risque que des engins de pêche soient endommagés par les navires et installations des champs Hibernia, Terra Nova et White Rose. Bien que chaque exploitant a mis (ou mettra) en place des mesures d'atténuation en cas de dommages aux engins et fournitures de pêche, des désaccords quant à la responsabilité pourraient retarder le versement des indemnités pour des engins perdus ou endommagés et la perte de revenu. En pareil cas, on se basera sur la politique générale d'indemnisation de l'industrie, actuellement en voie d'élaboration. Les effets cumulatifs sur les prises, imputables aux effets biophysiques des opérations sur le poisson, devraient être faibles. On s'attend par contre à ce que l'exploration pétrolière sur les Grands Bancs ait un effet cumulatif positif dans les domaines de l'information, des communications et de l'intervention d'urgence.

La partie deux de l'Étude approfondie présente une évaluation plus détaillée des effets potentiels du projet proposé sur cette CVE (chapitre 7). Les effets potentiels (incluant les effets cumulatifs) sur les pêches, résultant des diverses phases, composantes et activités du projet, sont résumés au tableau 5.4.

Tableau 5.4 : Résumé de l'évaluation des effets - Pêches

Activité Effet environnemental positif (P) ou négatif (N) Atténuation Critères d'évaluation des effets environnementaux
Ampleur Envergure Durée / Fréquence Réversibilité Contexte socio-économique
Construction, exploitation, déclassement
Perte d'accès auxlieux de pêche N Discussion avec l'industrie de la pêche; routes de navigation communes 1 3 5/6 R 2
Dommages auxnavires ou engins de pêche N Zone de pêche interdite; avis aux navigateurs; réduction ou élimination des débris; indemnisation 1 5 5/1 R 1
Incidences biophysiques sur les pêches N Voir chapitre 4 1 3 5/6 R 1
Information, communication et intervention d'urgence P S.O. 1 6 5/6 R 1
Défaillances / accidents / imprévus
Déversements majeursa N Prévention; confinement; surveillance; récupération; indemnisation 2-3 4-6 2-5/1 R 1
Projets passés / présents / futurs (prospection sismique, forage d'exploration, transport maritime, Hibernia, Terra Nova, White Rose)
Pertes d'accès aux lieux de pêche N Discussion avec l'industrie des pêches; routes de navigation communes 1 3 5/6 R 2
Dommages aux vaisseaux ou engins de pêche N Zone de pêche interdite; avis aux navigateurs; réduction ou élimination des débris; indemnisation 1 5 5/1 R 1
Incidences biophysiques sur les pêches N Voir chapitre 4 1 3 5/6 R 1
Information, communication et intervention d'urgence P S.O. 1 6 5/6 R 1
Légende pour la tableau 5.4
Ampleur 1 = Faible
2 = Moyenne
3 = Grande
Envergure 1 = <1 km²
2 = 1-10 km²
3 = 11-100 km²
4 = 101-1 000 km²
5 = 1 001-10 000 km²
6 = > 10 000 km²
Durée 1 = < 1 mois
2 = 1-12 mois
3 = 13-36 mois
4 = 37-72 mois
5 = > 72 mois
Fréquence 1 = < 11 événements/année
2 = 11-50 événements/année
3 = 51-100 événements/année
4 = 101-200 événements/année
5 = >200 événements/année
6 = continue
Réversibilité R = Réversible
I = Irréversible
Contexte écologique / socio-culturel et économique 1 =Région relativement vierge ou exempte d'effets anthropiques négatifs
2 = Signes d'effets négatifs
S.O. = Sans objet

aNota : Il est possible de remédier relativement rapidement aux effets qu'ont les déversements majeurs sur les engins de pêche et sur la perte d'accès aux lieux de pêche (souvent dans les deux ans suivant le déversement). Il en va autrement de la perte de marchés et de la réduction de la valeur marchande des espèces, dont les effets dépendent de la couverture qui est faite par les médias et de la perception que se fait le public de la détérioration du poisson. Pour cette raison, les effets des déversements majeurs peuvent s'étendre au-delà de la région immédiatement touchée par le déversement et se prolonger bien après que le pétrole ait été éliminé ou se soit dissipé.

Dans la majeure partie des cas, les effets potentiels sur les pêches sont faibles et peuvent être réduits encore davantage par la mise en place de diverses mesures d'atténuation dont la plupart seront menées en consultation et en collaboration avec l'industrie des pêches. Les mesures visant à atténuer les effets potentiels sur la pêche commerciale sont résumées ci-après :

  • établissement d'une zone de pêche interdite au champ White Rose;
  • indemnisation pour les dommages imputables au projet et aux activités industrielles, en vertu du programme des promoteurs ou du programme général d'indemnisation de l'industrie (en voie d'élaboration);
  • adoption de toutes les mesures raisonnables afin de permettre la pêche dans les portions du champ non exploitées;
  • mise en valeur séquentielle du champ, de manière à permettre la mise en place d'un programme de pêche séquentielle dans les diverses sections du champ White Rose, durant la phase préalable au forage, avant la production ou au moment de l'abandon des puits;
  • utilisation, par les navires, de routes maritimes communes pour les projets Hibernia, Terra Nova et White Rose ou collaboration (lorsqu'il y a lieu), afin de réduire au minimum le nombre de voyages et diminuer ainsi l'interférence globale sur l'industrie des pêches;
  • en dehors de la zone d'exclusion, les promoteurs informeront l'industrie des pêches du calendrier et de l'ordre des activités d'exploration, ainsi que de l'emplacement exact des dangers potentiels (p. ex. en participant au groupe de liaison avec l'industrie des pêches);
  • mise en place de mesures de prévention des déversements et d'intervention.

Les phases de mise en valeur, de production et de déclassement se solderont par des effets environnementaux négatifs, mais non significatifs. Par contre, un déversement majeur de pétrole aurait des effets résiduels négatifs importants sur la pêche; pareil phénomène est toutefois improbable.

5.5 Résumé des Effets Socio-économiques résiduels

Le tableau 5.5. résume les effets socio-économiques résiduels prévus du projet White Rose.

Les effets résiduels des diverses phases du projet, et du projet dans son ensemble, sur les affaires et l'emploi sont jugées positives. La phase de déclassement ne devrait pas avoir d'effet sur cette CVE (tableau 5.5).

On estime que les phases de construction et d'exploitation auront des effets résiduels positifs ou négatifs sur les divers aspects des infrastructures et des services sociaux communautaires, mais ces effets ne seront pas significatifs. La phase de déclassement ne devrait avoir aucun effet sur cette CVE. De même, les défaillances, les accidents ou les imprévus ne devraient pas avoir d'effets négatifs importants. Dans l'ensemble, le projet proposé devrait avoir des effets positifs sur l'éducation et sur les services d'aide sociale et d'emploi, des effets négatifs mais non significatifs sur les infrastructures et les services médicaux et sur les services de police et de protection-incendie, ainsi que des effets à la fois positifs et négatifs (mais non significatifs) sur les services et installations de loisirs (tableau 5.5).

Les phases de construction et d'exploitation devraient se solder par des effets positifs, ou par des effets positifs et négatifs mais non significatifs, sur les diverses composantes des infrastructures physiques communautaires. Par contre, la phase de déclassement du projet ne devrait pas avoir d'incidence sur les infrastructures physiques communautaires, et aucun effet négatif ne devrait résulter des défaillances, accidents or imprévus. On estime que l'ensemble du projet pourrait avoir des effets à la fois positifs et négatifs (mais non significatifs) sur le logement, ainsi que sur l'utilisation des terrains industriels et commerciaux, des aires d'entreposage et des locaux à bureaux, mais n'aurait que des effets positifs sur les installations portuaires et aéroportuaires (tableau 5.5).

En ce qui a trait aux pêches, les phases de construction, d'exploitation et de déclassement auront sans doute des effets négatifs, quoique non significatifs. Bien qu'improbable, un déversement majeur aurait par contre des effets négatifs appréciables sur la pêche. Dans l'ensemble, le projet ne devrait pas avoir d'effet résiduel important sur les pêches (tableau 5.5).

En résumé, après la mise en place des mesures d'atténuation, on s'attend à ce que les effets socio-économiques du projet soient, selon chaque composante, positifs ou négatifs mais non significatifs, sauf s'il survenait un déversement majeur. Cependant, comme nous l'avons indiqué précédemment, la probabilité qu'un tel accident se produise est très faible, et les mesures de prévention et les plans d'urgence proposés par les promoteurs réduiront encore davantage cette probabilité et réduiront au minimum les effets de tout déversement, s'il en est.

Tableau 5.5 : Résumé des effets résiduels- Socio-Économiques

Phase Effets environnementaux résiduels, incluant les effets socio-économiques cumulatifs¹ Niveau de confiance Probabilité
Probabilité de manifestation Certitude scientifique
Affaires et emploi
Construction P 3 3 3
Exploitation P 3 3 3
Déclassement S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances, accidents,Imprévus P 3 3 3
Ensemble du projet P 3 3 3
Infrastructures et services sociaux communautaires
Éducation
Construction P 3 2 3
Exploitation P 3 3 3
Déclassement S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances, accidents,Imprévus P 3 3 3
Ensemble du projet P 3 3 3
Infrastructures et services médicaux
Construction NS 3 3 3
Exploitation NS 3 3 3
Déclassement S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances, accidents,Imprévus NS 3 3 3
Ensemble du projet NS 3 3 3
Service d'aide sociale et d'emploi
Construction P 3 3 3
Exploitation P 3 3 3
Déclassement S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances, accidents,Imprévus P 3 1 3
Ensemble du projet P 3 3 3
Services de police et de protection-incendie
Construction NS 3 3 3
Exploitation NS 3 3 3
Déclassement S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances, accidents,Imprévus NS 3 3 3
Ensemble du projet NS 3 3 3
Loisirs
Construction S.O. S.O. S.O. S.O.
Exploitation P/NS 3 3 3
Déclassement S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances, accidents, imprévus S.O. S.O. S.O. S.O.
Ensemble du projet P/NS 3 3 3
Infrastructures physiques communautaires
Logement
Construction P/NS 3 3 3
Exploitation P/NS 3 3 3
Déclassement S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances, accidents, imprévus S.O. S.O. S.O. S.O.
Ensemble du projet P/NS 3 3 3
Port et aéroport
Construction P 3 3 3
Exploitation P 3 3 3
Déclassement S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances, accidents, imprévus P 3 3 3
Ensemble du projet P 3 3 3
Terrains industriels et commerciaux, entrepôts et locaux à bureaux
Construction P/NS 3 3 3
Exploitation P/NS 3 3 3
Déclassement S.O. S.O. S.O. S.O.
Défaillances, accidents, imprévus S.O. S.O. S.O. S.O.
Ensemble du projet P/NS 3 3 3
PÊCHES
Prospection sismique / Construction NS 3 1 2
Exploitation NS 3 1 2
Déclassement NS 3 1 2
Défaillances, accidents, imprévus (Déversements majeurs) S 3 1 3
Ensemble du projet NS 3 1 2
Légende pour la tableau 5.5
Évaluation des effets socio-économiques résiduels S = Effet négatif significatif
NS = Effet négatif non significatif
P = Effet positif
Niveau de confiance 1 = Faible
2 = Modéré
3 = Élevé
Probabilité de manifestation
(basée sur le jugement professionnel)
1 = Faible probabilité
2 = Probabilité moyenne
3 = Probabilité élevée
Certitude scientifique
(basée sur l'information scientifique, l'analyse statistique ou le jugement professionnel)
1 = Faible niveau de confiance
2 = Niveau de confiance moyen
3 = Niveau de confiance élevé
S.O. = Sans objet

¹ Déterminés selon les critères établis pour l'évaluation des effets socio-économiques résiduels

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Conclusion

Le présent rapport de l'Étude approfondie a été préparé dans le cadre du projet de mise en valeur du champ White Rose, conformément aux exigences de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale. L'évaluation environnementale tient compte des effets que pourrait avoir le projet sur l'environnement, notamment à la suite de défaillances ou d'accidents, ainsi que des effets environnementaux cumulatifs potentiels et de leur importance. Le public a été activement mis à contribution pour ce processus d'évaluation et les commentaires formulés ont été pris en considération durant l'ensemble du processus. Les promoteurs ont su démontrer le but et la nécessité du projet proposé et ont aussi examiné les solutions de rechange et autres moyens de réaliser le projet.

Des mesures d'atténuation techniquement et économiquement réalisables ont été incluses dans la conception et la planification du projet. Grâce à la mise en ouvre de ces mesures, le projet White Rose ne devrait pas avoir d'effet environnemental négatif important. Un programme de suivi exhaustif sera mis en ouvre pour évaluer l'exactitude des prévisions faites durant l'évaluation et déterminer l'efficacité des mesures d'atténuation mises en place.

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